>>Vendée Globe : Bestaven fond sur le cap Horn
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Yannick Bestaven à l'intérieur de son monocoque "Maître Coq", au large de La Rochelle, quelques semaines avant le départ du Vendée Globe, en octobre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec 158,8 milles (294 km) d'avance sur le skipper d'Apivia, Bestaven (Maître Coq IV) est passé au large de ce troisième et dernier cap du Vendée Globe à 13h42 GMT, tandis que son principal concurrent pense le franchir dans la nuit.
Pour Bestaven, il aura fallu 55 jours pour atteindre la pointe Sud du continent américain. Lors de la précédente édition, il y a quatre ans, Armel Le Cléac'h n'avait eu besoin que de 47 jours, un record, pour y parvenir.
Avec le vent qui se renforce et une mer très agitée, Bestaven et Dalin font route plus au Sud qu'espéré, au milieu du détroit de Drake, à environ 80 milles (130 km) au Sud du bout de terre.
"C'est la sortie des mers du Sud, même si le vent fort va encore m'accompagner quelques heures, on va pouvoir mettre le clignotant à gauche et remonter vers la maison", a expliqué le Rochelais, souriant, dans une vidéo publiée par les organisateurs.
"En tête au Cap Horn, well done", s'est exclamé le skipper de 48 ans après avoir atteint cette longitude bien connue des marins.
"Je suis dans une mer démontée avec 45 nœuds de vent et huit mètres de creux, un vrai Cap Horn, c'est parfait", a-t-il ajouté depuis son navire.
"Je ne vois pas trop l'état de la mer, mais ça bouge pas mal", a de son côté indiqué son dauphin, qui n'a "jamais été aussi Sud" lors de cette course autour du monde en solitaire.
Attention aux chasseurs
À la sortie du Pacifique, Yannick Bestaven devrait conserver son avance actuelle. Les conditions vont devenir plus clémentes, selon les prévisions : la mer devrait se calmer et le vent s'apaiser.
Mais gare au relâchement, notamment pour Charlie Dalin, pour qui il sera plus difficile de maintenir l'écart sur ses poursuivants.
Derrière lui, neuf skippers se tiennent en moins de 290 milles (environ 467 km), à commencer par Thomas Ruyant (LinkedOut) et Damien Seguin (Groupe Apicil), respectivement troisième et quatrième, à quelque 300 milles du deuxième (environ 483 km).
"+Merci+ n'a pas de système de barre franche ET +Merci+ n'a pas de pilote automatique" : dans un message publié samedi 2 janvier par les organisateurs, Sébastien Destremau (Merci), 27e et dernier, estime faible la chance de trouver une solution pour continuer sa route, sans devoir mettre pied à terre pour réparer, impliquant l'abandon officiel.
"Voilà, voilà, voilà. Et bonne année quand même !", a conclu, amer, le skipper.
AFP/VNA/CVN