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Les jeunes pousses (start-ups) connaissent au Vietnam une forte croissance dans le secteur des technologies. Trois ans après le succès retentissant de Flappy Bird de Nguyên Hà Dông, le Vietnam est devenu le centre de production de Samsung Electronics en Asie du Sud-Est. Les entreprises implantées pour de longues années, comme LG Electronics, Panasonic ou Toshiba, ont également développé ou renforcé leur recherche et développement (R&D) au Vietnam.
Le service de porte-monnaie électronique MoMo. |
Les points intéressants de ce dernier sont une main-d’œuvre de plus faible coût qu’en Chine, sa qualité en tant que partie prenante au Partenariat transpacifique et à un accord de libre-échange avec l’Union européenne. Les nombreuses politiques gouvernementales en faveur des investisseurs, se montrent plus attrayantes que celles des pays voisins. Enfin, l’âge moyen des «tech-savy» au Vietnam est de seulement 30 ans, ce qui est un avantage majeur pour des start-ups.
Une vaguede soutien
Répondant à la directive du gouvernement d’encourager les start-ups, plusieurs localités ont pris des mesures d’assistance.
À Hô Chi Minh-Ville, une enveloppe de crédits de 1.000 milliards de dôngs débloquée du budget municipal sera disponible pour épauler ces entreprises en vue de faire de cette ville une terre de start-ups, a déclaré Nguyên Thành Phong, président du Comité populaire municipal. Les autorités accorderont une grande priorité aux jeunes et aux nouvelles entreprises pour qu’ils puissent contribuer au développement local comme à celui du pays.
Hanoï aussi veut faire preuve d’ouverture d’esprit et s’apprêter au renouvellement en prenant de nombreuses initiatives d’encouragement et de soutien aux start-ups et entreprises innovantes. Mais la mégapole du Sud veut devenir le grand pôle national de l’entrepreneuriat et de l’innovation et, pour y parvenir, les autorités municipales doivent aussi s’adapter et se réinventer. Il faut donc créer une administration électronique, simplifier les procédures administratives et améliorer la qualité des services publics pour assurer un meilleur service aux administrés, a expliqué Nguyên Thành Phong. Toujours à Hô Chi Minh-Ville, un Fonds d’investissement dans les start-ups, doté d’un capital de 30 milliards de dôngs, a été créé pour soutenir les débuts de ces jeunes entreprises. Ce fonds sera par la suite porté à 100 milliards de dôngs durant la période 2016-2020.
La «Startup Fair 2016 - Conférence et exposition sur les jeunes pousses» a eu lieu récemment à Dà Nang (Centre) afin de valoriser l’esprit entrepreneurial dans cette ville du Centre. Vo Duy Khuong, directeur de Dà Nang Entrepreneurship Support Co., Ltd. (DNES), a souligné les potentiels locaux pour les start-ups en indiquant que sa ville était depuis plusieurs années en tête du palmarès en termes d’Indice de compétitivité provinciale (PCI). «Dà Nang s’est fixé pour objectif de bâtir une communauté de start-ups ayant pour vocation de jouer le rôle de pilier du futur développement économique municipal», a-t-il ajouté. Le vice-président du Comité populaire municipal, Hô Ky Minh, s’est engagé à renforcer la communication à l’attention de la population locale sur l’entrepreneuriat, ainsi que les opérations de mise en relations entre les jeunes pousses de toutes les villes et provinces du pays, mais aussi de l’étranger. «Les autorités municipales élaboreront des politiques appropriées pour faire de Dà Nang une ville de start-ups», a-t-il affirmé. Parmi les projets exposés, les organisateurs sélectionneront 11 projets d’excellence pour les présenter à des investisseurs vietnamiens et étrangers.
Dans la province centrale de Binh Dinh, le Comité populaire provincial a affecté 400 millions de dôngs pour la création d’un écosystème entrepreneurial d’impulsion à l’innovation nationale.
Recherche de financements
L’écosystème du Vietnam a grandi très rapidement ces dernières années. C’est un des pays les plus dynamiques d’Asie du Sud-Est. |
Il est nécessaire d’étudier les modalités de création d’un fonds de capital risque soutenu par le gouvernement, ainsi que des remarques sur les politiques incitatives au capital risque au Vietnam, selon le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê. Un million d’entreprises en 2020, tel est l’objectif du gouvernement vietnamien, a-t-il rappelé, avant de souligner que le gouvernement s’efforce au mieux de soutenir les start-ups et, plus généralement, les entreprises innovantes, y compris en facilitant leur accès au financement. Il a en outre proposé la création d’un service de transactions boursières réservé aux start-ups. Créé en 2013 en République de Corée, le modèle s’intitule KONEX et il connaît un succès fulgurant. Sa capitalisation a atteint 4,1 milliards de dollars, soit dix fois plus que lors de sa création.
De toutes les start-ups, ce sont celles du secteur des hautes technologies qui suscitent l’intérêt des investissements étrangers, car ils ont confiance dans le talent de la jeunesse vietnamienne. Les deux géants de la finance Goldman Sachs et Standard Chartered PLC ont récemment augmenté leur investissement dans le service de porte-monnaie électronique MoMo, pour près de 28 millions de dollars. En mars dernier, 500 start-ups, plus grande société de capital risque et également accélérateur américain situé dans la Silicon Valley, a annoncé la création d’un fonds de 10 millions de dollars au Vietnam. Il s’agit du plus important montant accordé par 500 start-ups au Vietnam. L’objectif est d’investir de 100.000 à 250.000 dollars dans 100 à 150 start-ups. Ces dernières auront accès au réseau international de 500 Startups avec 3.000 conseillers et fondateurs, un crédit préférentiel jusqu’à 1,5 million de dollars de la part des partenaires de 500 Startups comme Amazon ou Facebook, ainsi que d’autres formes de soutien en vue d’assurer leur croissance.
Selon Dave McClure, fondateur de l’accélérateur, «le Vietnam est un pays dynamique avec beaucoup d’entrepreneurs et d’ingénieurs de talent. 500 Startups envisage de coopérer avec les investisseurs vietnamiens et la communauté locale dans les domaines des technologies afin de créer un écosystème robuste pour les start-ups». Expliquant ses raisons d’investir au Vietnam, le représentant de 500 Startups a souligné que le Vietnam était un marché à fort potentiel en termes de développement, possédant 40 millions de personnes utilisant Internet. «C’est l’une des économies les plus dynamiques du monde depuis 1990», a-t-il conclu.