Actuellement, les entreprises vietnamiennes de l’industrie auxiliaire peuvent produire uniquement des pièces détachées et des matériaux simples de faible valeur ajoutée. Elles n’ont à satisfaire qu’à trois impératifs que sont une qualité régulière, une livraison dans les délais fixés, et un prix raisonnable, l’optique pour elles étant de prendre part à la chaîne de production industrielle des groupes multinationaux.
Fin août 2015, le Vietnam a attiré près de 19.000 projets d’investissement direct étranger (IDE) de 105 pays et territoires représentant plus de 265 milliards de dollars, dont de nombreuses multinationales comme Canon, Samsung, Hyundai, Nokia, LG, Nokia, etc. Ces dernières ont un désir commun : celui d’accroître le taux de localisation, en particulier le géant sud-coréen Samsung. Ces dernières années, Samsung s’est efforcé, de concert avec le gouvernement vietnamien, de développer l’industrie auxiliaire en consacrant plus de 10 milliards de dollars à ce segment. Depuis 2014, le groupe sud-coréen a organisé régulièrement au Vietnam des activités de présentation de composants afin de trouver des fournisseurs locaux. Lors d’une exposition en juillet 2015, Samsung a publié une liste de plus de 200 composants pour lesquels il souhaite s’approvisionner au Vietnam, laquelle a intéressé près de 300 entreprises désireuses de s’intégrer à la chaîne de production mondiale de Samsung.
L’industrie auxiliaire joue un rôle capital dans le développement rapide et durable des industries textile, de la chaussure. |
Un besoin urgent pour attirer les projets
Selon les spécialistes, les opportunités pour développer l’industrie auxiliaire sont arrivées. Ce développement sera un avantage important pour le Vietnam afin d’attirer plus de grands projets d’IDE. C’est devenu un besoin urgent aujourd’hui, et dont la réponse est considérée comme la «voie la plus courte» pour atteindre l’objectif d’industrialisation de 2020. «Récemment, le ministère de l’Industrie et du Commerce a soumis pour adoption au gouvernement un arrêté sur le développement de l’industrie auxiliaire, avec des politiques et des mécanismes réalistes et appropriés au contexte d’intégration du Vietnam à l’économie mondiale», a informé le vice-ministre Trân Tuân Anh.
L’industrie auxiliaire du Vietnam n’a pas encore réellement décollé. Les entreprises vietnamiennes ne répondent que très partiellement aux besoins du marché et produisent principalement des pièces détachées et des matériaux simples de faible valeur économique. À ce jour, de nombreux secteurs économiques ont besoin d’une industrie auxiliaire. Les grands exportateurs doivent importer jusqu’à 80-85% de leurs matières premières et de leurs accessoires. De ce fait, leurs produits exportés, que ce soit dans le secteur de l’automobile, du textile ou des chaussures, ont une très faible valeur ajoutée.
L’industrie auxiliaire vietnamienne manque de coordination et ne répond pas encore aux normes de qualité internationales. Très peu d’entreprises locales fabriquent des pièces détachées au Vietnam. Peu de sociétés veulent s’y engager puisque les produits vietnamiens ne jouissent pas encore d’une bonne réputation sur le plan de la qualité. Les producteurs ont donc du mal à convaincre les grandes sociétés à acheter leurs produits. Dans d’autres pays, les industries sont épaulées par des sociétés qui assurent la commercialisation de leurs produits. Au Vietnam, de telles entreprises sont très limitées.
Objectif ambitieux pour 2020
Dès la création de la Communauté de l’ASEAN à la fin de cette année, le Vietnam fera face à une concurrence acharnée de la part des autres pays aséaniens pour attirer les capitaux étrangers. Sans une industrie auxiliaire développée, le Vietnam ne pourra pas devenir un pays industrialisé en 2020. Le gouvernement a décidé de faire du développement de cette industrie une mesure stratégique pour remédier aux faiblesses fondamentales de l’économie nationale.
L’industrie auxiliaire ne rattrape pas sur les besoins des entreprises industrielles et exportatrices. |
D’ici à 2020, l’industrie auxiliaire au Vietnam est appelée à privilégier les secteurs de la mécanique, de l’automobile, des machines agricoles, des produits électriques et certains segments des hautes technologies. Le Vietnam devra être proactif dans l’autonomisation de la production d’articles auxiliaires, tout en mobilisant des entreprises issues de l’investissement direct étranger comme des entreprises vietnamiennes, ainsi que, plus généralement, toutes les composantes économiques du Vietnam. Plus précisément, d’ici à 2020, le pays devra répondre à 60% de ses besoins en produits de l’industrie auxiliaire, et même 65% dans le secteur du textile et de l’habillement, et 75-80% dans celui du cuir et des chaussures, tout en pouvant en exporter jusqu’à 30% de la valeur de sa production. En 2030, les articles auxiliaires fabriqués dans le pays devront atteindre 80% des besoins domestiques, ceux du secteur des hautes technologies devant être renforcées.
Actuellement, les secteurs comme les équipements électriques et électroniques, la mécanique, la production et l’assemblage automobile, le textile et l’habillement, le cuir et les chaussures, bénéficient encore d’un faible taux de fabrication locale. Concrètement, le Vietnam doit importer en moyenne, chaque année, 7,9 milliards de dollars d’articles électriques et électroniques, près de 3 milliards de dollars d’articles de la mécanique, plus de 1,5 milliard de dollars d’articles de l’automobile, plus de 10 milliards de dollars de matières premières du secteur textile, et plus d’un milliard de dollars de matières premières du secteur du cuir et chaussures.
Quelle solution pour doper l’industrie auxiliaire ? Les politiques d’état préférentielles jouent un rôle très important. Le pays souligne promouvoir les investissements dans l’industrie auxiliaire de trois secteurs : micro-électronique, mécanique de précision et automatisation, nouvelles énergies et nouveaux matériaux. Pour favoriser le développement de l’industrie auxiliaire des hautes technologies, le Vietnam a proposé plusieurs solutions : politiques foncières prioritaires en faveur des investissements dans ce secteur, renforcement de la recherche fondamentale et appliquée, investissement dans la formation et encouragement des entreprises à appliquer les hautes technologies.