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Hoài Anh et Amir Hossein, l’homme derrière son succès. |
Photo : CTV/CVN |
Née en 1992, Dô Lênh Hoài Anh s’est envolée pour l’Iran il y a cinq ans afin de suivre ses études post-universitaires de langue et de culture persanes après avoir obtenu une bourse complète de six mois de l’ambassade d’Iran au Vietnam.
Coup de foudre pour un Iranien
Comme ses parents travaillent dans le secteur de l’éducation, elle souhaitait poursuivre la tradition familiale à son retour au pays natal.
Un jour, Hoài Anh a rencontré Amir Hossein, 31 ans, directeur d’une agence iranienne de voyages. Un amour est né dès le premier regard, un véritable coup de foudre pourrait-on dire. La Vietnamienne a trouvé un emploi et décidé de s’installer en Iran.
Reconnaissant les qualités commerciales de sa petite amie, Amir Hossein lui a conseillé de tenter d’exporter des produits iraniens vers le marché vietnamien, surtout le safran en pistil (Crocus sativus) - une épice surprenante pour les soins de santé et la beauté.
"En Iran, le pistil de safran est utilisé dans la cuisine, tout comme le gingembre, le curcuma, l’ail… que les Vietnamiens assaisonnent des plats. De plus, il peut être trempé dans l’eau chaude et consommé comme une boisson au quotidien", explique Hoài Anh.
Grâce au soutien d’Amir Hossein, elle a créé sa propre marque et introduit des produits agricoles iraniens sur le marché vietnamien. Pourtant, les premiers temps ont été loin d’être un fleuve tranquille pour elle. Hoài Anh a rencontré de nombreuses difficultés et même voulu jeter l’éponge.
"Au début, j’étais découragée, car les produits iraniens n’étaient pas populaires au Vietnam. La plupart des consommateurs préfèrent les produits américains, japonais ou sud-coréens... C’est une véritable aventure entrepreneuriale que de vendre des produits iraniens au Vietnam", confie-t-elle.
Amir Hossein (1er à gauche) aide Hoài Anh à travailler avec des fournisseurs iraniens. |
Photo : ST/CVN |
En outre, les procédures d’importation et d’exportation en Iran nécessitent de nombreux documents pour être validés. Elle n’avait aucune expérience en ce domaine. À ce moment-là, la femme d’affaires a dû faire face à une accumulation d’obstacles. Dans les moments les plus difficiles, elle a souvent cherché des endroits tranquilles pour se calmer. Elle a ensuite décidé de revenir à la case départ : trouver des sources de produits de qualité, apprendre comment les utiliser et puis choisir des produits adaptés au marché vietnamien.
"Les produits iraniens ne sont pas de moindre qualité que ceux des pays développés. Cependant, ils sont encore mal connus au Vietnam. C’est à la fois un avantage et un inconvénient pour moi", explique-t-elle. Elle a alors dû chercher des débouchés pour ses produits en les distribuant dans tous les canaux de vente physiques et virtuels, directs et indirects...
Près de trois ans plus tard, Hoài Anh peut enfin avoir le sourire. Son chiffre d’affaires s’élève à plus d’un milliard de dôngs par an, un rêve pour les jeunes entreprises. Elle s’est aussi mariée avec Amir Hossein qui l’a aidée à travailler avec les fournisseurs iraniens et lui a prêté de l’argent pour investir. Aujourd’hui, elle lui a remboursé cette somme.
Vivre sa vie comme elle l’entend
Amir Hossein encourage toujours Hoài Anh à vivre sa vie comme elle l’entend. Selon lui, pour avoir un mariage heureux, la femme doit garantir son autonomie financière et maîtriser sa vie.
Elle s’occupe certes du ménage et des enfants, mais cherche aussi à approfondir ses connaissances. Cela lui permet d’avoir une pensée progressiste et de partager toutes les difficultés avec son mari. "Amir souhaite que sa femme soit vraiment à l’aise, et ne soit pas dépendante de son mari", dit Hoài Anh, avec un sourire radieux.
La Vietnamienne ne cache pas son ambition de construire un jour une chaîne de magasins spécialisés dans la vente au Vietnam de produits de l’Iran et du Moyen-Orient. Cette année, la jeune entrepreneuse avait l’intention de lancer au Vietnam un programme de promotion des produits de haute qualité de l’Iran, mais elle a dû le remettre à l’année prochaine à cause de la crise sanitaire mondiale.
De plus, Hoài Anh veut lancer de nouveaux projets, tels que la promotion et l’exportation de produits vietnamiens vers l’Iran. Elle cherchera également des opportunités dans l’industrie de la beauté.
"Le port du voile est obligatoire pour les femmes iraniennes. Mais cela ne les empêchent pas de prendre soin de leur visage. Dans ce pays, le nombre de salons de beauté est supérieur à celui au Vietnam. Raison pour laquelle, je souhaite tenter ma chance dans le commerce des produits de beauté", partage-t-elle.
"Ma vie actuelle est paisible. Je suis heureuse d’avoir rencontré un mari attentionné qui aime sa femme comme ça", dit-elle, plein d’étoiles dans les yeux.