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Hoàng Thi Nam (gauche) sensibilise les femmes H’mông à la nécessité de se soigner, elles et leurs enfants. |
Photo : SKDS/CVN |
Perchée à plus de 1.000 m d’altitude, Ban Mù est l’une des communes les plus pauvres du district de Tram Tâu, province de Yên Bai. On y dénombre plus de 7.000 membres de l’ethnie H’mông, habitant dans de petites maisons disséminées sur les flancs des montagnes. Ces dernières années, les minorités ethniques, les H’mông en particulier, ont suivi une vieille coutume selon laquelle les femmes ne doivent jamais se rendre dans les établissements de santé pour accoucher.
Ayant travaillé pendant 24 ans dans la commune, la sage-femme Hoàng Thi Nam, d’ethnie Thai, ne peut pas oublier le premier jour de sa carrière. “Durant une nuit pluvieuse et orageuse, la famille d’une femme enceinte était venue au dispensaire pour demander au médecin de venir l’aider qui avait du mal à accoucher, se souvient-elle. Nous avons dû patauger dans la forêt pour arriver à temps”. “Après la naissance du bébé, j’ai pleuré de joie, mais le plus grand bonheur était d’avoir créé un lien de confiance avec les habitants locaux. Et toutes les maternités suivantes ont été suivies dans notre dispensaire”, raconte la sage-femme.
Alors qu’elle avait 5 ans, Hoàng Thi Nam a été frappée par une forte fièvre. Après sa guérison, sa jambe gauche s’est atrophiée, sans aucune possibilité de récupération, laissant une déficience provoquant une boiterie.
Elle veut toujours faire plus
Après avoir terminé ses études secondaires, elle a réussi le concours d’entrée à l’école médicale de Yên Bai. Diplôme en poche, elle s’est portée volontaire pour travailler dans le district de Tram Tâu. Après de nombreuses années passées à la clinique de Ban Mù, elle a compris les difficultés des H’mông. De compréhension a l’action il n’y avait qu’un seul pas, pas qu’elle a franchi en apportant son aide à toutes les personnes nécessiteuses.
Elle a patiemment appris la langue H’mông et organisé des séances de communication pour les sensibiliser à la prévention et aux soins d’urgence. De cette façon, Mme Nam a patiemment conquis la confiance de toutes ces personnes. Depuis lors, pour se faire soigner, les habitants ne vont plus chez le chaman.
Mme Nam et ses collègues ont élaboré un réseau pour la médecine préventive et les premiers soins. Grâce à toutes ces actions, les maladies ont considérablement reculé en quelques années seulement.
Hoàng Thi Nam remet des dons aux pauvres de Ban Mù. |
Photo : SKDS/CVN |
“Les médecins de Ban Mù viennent souvent à notre village pour nous faire des formations afin d’améliorer la qualité des soins à apporter aux enfants”, explique Giàng Thi E, mère d’un enfant de 4 ans. Avant d’ajouter : “Maintenant, si un membre de ma famille tombe malade, nous n’allons plus chez le chaman pour prier mais nous allons voir directement le médecin qui, après examen, nous prescrit les médicaments adaptés”.
Hoàng Thi Nam n’est pas seulement dévouée pour soigner les enfants et les femmes, elle est également aimée pour ses activités caritatives.
“Dans le district de Tram Tâu, la plupart des H’mông sont très pauvres. Les enfants sont toujours pieds nus et portent des vêtements en lambeaux pendant l’hiver. Certains, plus âgés, vont à l’école le ventre vide. Cette misère me donne envie de pleurer”, partage-t-elle.
Après de longues nuits de réflexion, elle a soudain eu l’idée d’utiliser l’informatique pour lancer un appel de fonds afin d’apporter un soutien financier ou matériel à ces enfants démunis
Mme Nam se souvient encore de la première famille qu’elle a aidée. “C’était le couple de Giang A Thào, domicilié dans le village de Mù Thâp. La femme a accouché deux fois. Malheureusement, le premier enfant est mort prématurément. Le deuxième souffrait de paralysie cérébrale. Il rampait toute la journée sur le sol froid. Face à cette situation, j’ai demandé au Front de la Patrie provincial de faire un don de 30 millions de dôngs (1.700 USD) pour acheter des meubles et nourrir le bébé”. Ensuite, Mme Nam a continué à demander de l’aide pour avoir du lait, de la nourriture et des médicaments pour cet enfant.
Ses actions ont été connues et ont renforcé la confiance de nombreux volontaires, non seulement dans le district mais aussi de nombreuses autres localités pour venir en aide aux habitants de Ban Mù.
“Ayant été dans de nombreux villages reculés, je connais beaucoup de familles en situation très difficile. Alors quand j’ai entendu parler de l’arrivée de volontaires venant de Hanoï et d’autres provinces, j’ai fait la liaison entre tous les groupes caritatifs et les personnes étant dans le besoin. Ce n’est pas grand-chose mais je suis très heureuse”, déclare la sage-femme. “Le bonheur d’une personne est de rendre heureux d’autres personnes. Je suis ravie de pouvoir rendre quelque chose pour mes patients”, affirme-t-elle.
Huong Linh/CVN