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Le directeur adjoint de l’École normale supérieure de Hanoï, Dô Viêt Hùng, salue les scientifiques vietnamiens et français participant au colloque. |
Une centaine d’interventions ont eu lieu au colloque international sur les "Échanges culturels franco-vietnamiens: réalisations et perspectives" qui a été inauguré le 16 avril à Hanoï sous les auspices de l’École normale supérieure de Hanoï. L’événement a captivé l’attention et la participation de scientifiques vietnamiens et français d’horizons divers: sciences de l’éducation, psychologie, sociologie, travail social, littérature, linguistique, histoire, archéologie et ethnologie entre autre. Les intervenants sont des professeurs prestigieux de grandes universités et de centres de recherche. Ils se sont réunis pendant trois jours dans des ateliers différents pour discuter et évaluer les problèmes à aborder lors du colloque.
Les interventions abordent notamment les grandes thématiques dont les contacts et échanges culturels franco-vietnamiens, les relations diplomatiques bilatérales ainsi que l’apport des phénomènes culturels français au Vietnam. Les auteurs s’intéressent également aux œuvres, documents et ouvrages français qui portent sur le Vietnam et vice-versa. D’autre part, les questions de l’enseignement et du corps enseignants de français des écoles du Vietnam occupent le devant de la scène. Les scientifiques des deux pays ont fait des efforts pour donner une rétrospective des contacts culturels franco-vietnamiens au long des années.
"Les intervenants ont ainsi montré les résultats issus de leurs recherches sérieuses et laborieuses ainsi que leur dévouement pour la science", a insisté Nguyên Ba Cuong, directeur de la Maison d’édition de l’École normale supérieure. Plusieurs problématiques et solutions correspondantes y sont formulées de manière adéquate et fournissent de nouvelles connaissances dans les domaines abordés. "Lesdits travaux exposent ainsi les échanges et les relations bidirectionnelles approfondies et de longue durée entre la France et le Vietnam, notamment durant l’époque coloniale", a poursuivi Nguyên Ba Cuong.
Une occasion d’échanges entre scientifiques vietnamiens et français
Le colloque a captivé la participation de beaucoup de scientifiques des deux pays. |
Le colloque est l’occasion pour les chercheurs français et vietnamiens non seulement de présenter leurs nouvelles recherches en matière de sciences de l’éducation et des sciences sociales et humaines mais aussi de consolider la place du français, a applaudi Dô Viêt Hùng, recteur adjoint de l’École normale supérieure de Hanoï.
La France et le Vietnam ont depuis longtemps une relation spéciale. La culture et l’éducation française ont des influences importantes sur le Vietnam. "Le champ des études vietnamiennes commence à se structurer en France, et une nouvelle génération de chercheurs formés au Vietnam et en vietnamien lors de l’ouverture du pays ont atteint l’âge de la maturité académique. Un intérêt croissant se manifeste pour l’apprentissage de la langue vietnamienne", a informé Étienne Rolland-Piègue, directeur de l’Institut français du Vietnam.
"Il existe chez les universitaires et les jeunes chercheurs français une curiosité de plus en plus vive vis-à-vis des productions intellectuelles vietnamiennes", a souligné Michel Espagne, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). "Nous avons reçu des professeurs de Hanoï" pour tenir des conférences en France et des collègues parisiens se sont également rendus régulièrement pour des conférences à l’École normale supérieure de Hanoï, a informé le professeur français. Il s’est également réjoui sur le projet à venir de traductions d’ouvrages français de sciences humaines et sociales en vietnamiens et de livres vietnamiens en français.
Une exposition d'artistes vietnamiens à l'Institut français de Hanoï. |
Michel Espagne a souligné le fait qu’aussi bien en France qu’au Vietnam, les sciences humaines et sociales sont confrontées à des mutations. Ces dernières touchent de nombreux domaines, de l’histoire sociale à la philosophie en passant par la linguistique ou les études littéraires. "On ne peut aborder ces mutations dans un seul cadre national. Pourquoi ne pas tenter alors d’en parler dans un cadre franco-vietnamien? Celui-ci présente l’intérêt de reposer sur un siècle d’histoire commune, partagée, imbriqué, traversée par des guerres mais aussi par des aspirations communes", a-t-il suggéré.
Les questions à aborder "sont évidemment beaucoup trop vastes pour être traitées durant un seul colloque. Il faut susciter des groupes de travail dans la durée", a poursuivi Michel Espagne. "Aussi ce colloque est-il avant tout une première exploration, guidée par la conviction que nous avons à apprendre les uns des autres et surtout que d’un croisement des perspectives françaises et vietnamiennes pourrait naître des formes de savoir ou de recherche nouvelles", a-t-il conclu.
Le colloque est organisé dans un contexte favorable. "Ce colloque intervient dans une période particulièrement faste pour les relations franco-vietnamiennes. Nous célébrons le 45e anniversaire de nos relations diplomatiques et le 5e anniversaire de notre partenariat stratégique", s’est félicité Étienne Rolland-Piègue.
Texte et photos : Vân Anh/CVN