Une petite femme avec un cœur chaud

Pas célèbre, pas bruyante, Lê Minh Phuong, la fondatrice du groupe “Dịch thư tiếng Pháp” ou "Traduction des lettres françaises" et ses plus de 600 membres, font régulièrement un travail de bonté : tisser un lien entre les parrains et marraines français et les enfants défavorisés vietnamiens.

Une photo de Mme Lê Minh Phuong.
Source : Facebook Phuong Le

Une petite fille – une grande âme

Selon son partage sur Facebook, en plus de l’argent et des fournitures scolaires, les parrains et marraines envoient également des lettres pour encourager les enfants. En effet, les enfants parrainés manquent non seulement de ressources matérielles mais aussi d’amour de la part de leurs parents. Ce sont les parrainages qui permettent aux enfants d’aller à l’école de façon régulière, comme tout enfant devrait pouvoir le faire tout en recevant de l’amour infini. Tous les quelques mois, des lettres accompagnées de fournitures scolaires venues de France sont ainsi envoyées au Vietnam et aux enfants. Ceux-ci, après avoir reçu les cadeaux et les lettres traduites en vietnamien, écrivent souvent des lettres de remerciements manuscrites pour envoyer à leurs parrains et marraines. De cette réalité, elle a décidé de créer un groupe de volontaires traduisant ces lettres.

Voyage de connexion de l’amour

Un lot de lettres des enfants vietnamiens parrainés.
Source : Facebook Phuong Le

Comme son nom l’indique, le groupe "Traduire des lettres françaises" a pour mission de transmettre des messages dans les lettres envoyées par les parrains aux enfants et par ceux-ci à leurs parrains. Chaque lettre est remplie des sentiments des parrains et marraines et des enfants. Par conséquent, tous les membres du groupe sont considérés comme un trait d’union entre les bons cœurs français et les enfants pauvres vietnamiens.

La traduction des lettres est entièrement bénévole et tout à fait gratuite. Son travail vient entièrement du cœur, de l’amour pour ceux qui subissent des souffrances et difficultés matérielles. Grâce à elle, les barrières linguistiques et géographiques n’existent plus. Au début, elle était seule, elle ne recevait que quelques lettres à traduire, mais par la suite, le nombre d’enfants a augmenté, c’est-à-dire que le nombre de lettres a également augmenté. La jeune femme a alors fait appel à tous les bénévoles pour demander de l’aide. Après un certain temps, le groupe de bénévoles pour la traduction voit le jour. "De l’échange manuel de messages via Messenger et autres documents Word, je suis maintenant passée à une vraie plate-forme. À cette époque, je travaillais dur pour traduire seulement quelques pages, mais maintenant j’envoie près de 400 lettres sur la plate-forme. Par la suite, plus d’une douzaine de personnes peuvent y avoir accès et y travailler en même temps. Cela fait 5 ans maintenant que j’ai commencé", a-t-elle partagé. Actuellement, son groupe traduit les lettres de 3 associations : l’Association Pousse Pousse, l’Association France Parrainages et l’association Les p’tits princes du Mékong. Il est indéniable qu’elle est un maillon important dans le lien entre les parrains et les enfants et qu’elle est également une source d’inspiration pour les bénévoles.

Un extrait de lettre d’une marraine.
Source : L’Association Pousse-Pousse

La plate-forme qu’elle a construite s’appelle Kinhkinhcoong.com, qui s’inspire du son de la sonnette de la bicyclette du facteur. Bien que le forum ait encore de nombreuses limites mais elle a été créée du fond de son cœur. À chaque lot de lettres, elle les publie dans le groupe, les membres enregistrent le nombre de lettres qu’ils peuvent traduire et elle envoie les lettres via la plate-forme. Tous les volontaires travaillent ensemble pour traduire environ 400 lettres par lot.

Les premiers résultats

De temps en temps, en traduisant, les volontaires rencontrent des mots de remerciement de parrains ou d’enfants. Quelques mots d’encouragement suffisent parfois à faire naître la joie. Donc, c’est vraiment le bonheur qui les inspire le meilleur travail de traduction possible. De plus, lorsqu’ils traduisent les écrits émotionnels charmants et naïfs des enfants ou les mots d’encouragement et de motivation à vivre positivement des parrains et marraines, ils sont eux aussi accueillis avec plus d’énergie et ont plus de bonne foi en la vie.

Un remerciement aux bénévoles d’un enfant parrainé.
Source: Facebook Nguyen Ha Quach

Par ailleurs, grâce à la traduction de lettres, les bénévoles peuvent également améliorer la langue et se familiariser avec le style de la culture française. Si quelqu’un a du mal à comprendre un groupe de mots ou une phrase, il obtient immédiatement l’aide des autres membres. Ils discutent ensemble et trouvent la meilleure solution pour la traduction. Que ce soit facile ou difficile, il s’agit d’une occasion pour les volontaires d’acquérir de l’expérience de traducteur.

Près de 2 ans se sont écoulés depuis le début de la pandémie qui ravage le monde entier. Près de 2 ans sans rencontrer les enfants, sans visiter directement les familles pauvres au Vietnam. Pour autant, la distance géographique ne doit pas empêcher le cœur des parrains et marraines de se tourner vers leurs enfants parce qu’ils envoient encore régulièrement des lettres remplies de préoccupation à leur égard. Pour les traducteurs bénévoles, rien de plus précieux que de devenir une part indispensable et indissociable dans la connexion de cet amour. Et c’est Mme Phuong qui leur donne cette opportunité, qui leur permet de répandre la gentillesse des parrains et marraines ainsi que celle-ci du travail de traduction silencieuse.


Doàn Thi Thanh/CVN

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