>>Une étude de préfaisabilité sur les rails pour la LGV Nord-Sud
>>Environ 7.000 milliards de dôngs pour améliorer la vitesse du train
La ligne ferroviaire Nord - Sud, l'axe de communication important du pays. |
Photo: VNA/CVN |
Dans un rapport sur la faisabilité de ce projet pharaonique, la coentreprise de conseil vietnamienne TEDI-TRICC-TEDIS a suggéré de construire en dix ans, de 2020 à 2030, une ligne à grande vitesse de plus de 1.545 km divisée en trois tronçons.
Les tronçons Hanoï - Vinh (285 km) et Nha Trang - Hô Chi Minh-Ville (364 km) devraient être construits d’abord, avec plus de 24 milliards de dollars d’investissement. La plus longue section, de 896 km, reliera Vinh (province de Nghê An) à Nha Trang (province de Khánh Hoà), dans le Centre.
Le coût total des travaux est estimé à 58,71 milliards de dollars.
Le consultant a estimé que cette voie ferrée à grande vitesse serait en mesure de concurrencer le secteur aérien en plein essor, à condition que le train roule à 350 km/h. Selon ce rapport, en effet, plus le train sera lent, plus sa part de marché sera réduite. S'il circule à 200 km/h sur le tronçon Hanoï - Nha Trang, par exemple, seulement 2,7% des passagers le choisiront comme moyen de transport. Par contre, ce taux pourrait atteindre 14% avec une vitesse approchant les 350 km/h.
Cependant, le consultant a recommandé de n'exploiter qu'une vitesse allant de 160 à 200 km/h pour la première phase, pour ensuite passer à 350 km/h une fois que la ligne sera achevée.
Selon les prévisions, cette ligne ferroviaire sera une double voie large de 1.435 mm, avec 23 gars et 5 dépôts de maintenance et de réparation. Les trains rouleront sur des passerelles ou viaducs (60% de toute la ligne), dans des tunnels (10%) et sur les voies barrées sans passages à niveau (30%).
Des risques latents
Selon le Dr Nguyên Ngoc Long, vice-président de l'Association des ponts et chaussées du Vietnam, il s'agira-là d'un ''super projet'' alors que l’État a déjà bien d’autres projets d'envergure à déployer. Aussi a-t-il recommandé au consultant de fournir des prévisions de trafic afin d’examiner la meilleure proposition. D'après lui, le tronçon Vinh - Nha Trang étant trop long, il faudrait plus de segmentations en vue d’investissements raisonnables. De toute façon, ''les investissements dans les infrastructures devront être considérés avec soin pour garantir une vitesse standard de 350 km/h'', a-t-il estimé.
Vu Hoài Nam, chargé de cours sur les chemins de fer urbains à l’Université de génie civil de Hanoï, pense que ce projet, qui nécessitera un budget colossal, devrait faire l’objet d’une évaluation approfondie des risques. ''Si nous ne tenons pas compte des questions financières telles que délai de récupération, expropriation de terrains, impacts sur le secteur aérien..., les risques économiques pourraient être énormes'', a-t-il prévenu.