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Un petit patient (gauche) après une greffe de cellules souches réussie à l’Institut central d’hématologie et de transfusion sanguine à Hanoï. |
Photo : VN+/CVN |
Il y a 14 ans, Duong Ngoc Chiên, originaire de la province de Hà Tinh (Centre), a découvert une grosse tumeur à l’abdomen et un gonflement au niveau des aisselles. Peu après, le diagnostic tomba : cancer du sang.
À seulement 15 ans, c’est tous les rêves de cette jeune fille qui s’envolèrent. Pendant plus de sept années, la vie de Ngoc Chiên tourna entre les hôpitaux, les médicaments et les piques. Malgré les nombreux traitements, son état ne fit que s’aggraver, jusqu’à l’empêcher de boire et de manger.
À 22 ans, Ngoc Chiên s’est vue proposer une opération de greffe de cellules souches. Si elle réussissait, elle pourrait recouvrer la santé, dans le cas contraire, ses chances de survie étaient très minces. Après plusieurs jours de réflexion, elle choisit de recevoir de cellules souches données par son frère. Après l’opération, son état ne donnait pas de signes d’amélioration : son corps était toujours épuisé, et la maladie, toujours là. Il fallut attendre cinq mois pour que ses indicateurs de santé s’améliorent. Ngoc Chiên a réussi petit à petit à guérir et mène aujourd’hui une vie normale.
De nombreuses autres histoires de guérison grâce à la greffe de cellules souches existent. Comme celle de Pham Nguyên Hà, un enfant de 3 ans, qui a dû en subir trois greffes ainsi que des séances de chimiothérapie sur une très longue période. Pour sa première opération, Nguyên Hà reçut des cellules souches transplantées d’une banque de sang communautaire, mais l’opération échoua. Pour la deuxième, c’est son père qui lui transmit ses cellules souches, mais cela ne réussit pas non plus. Malgré l’épuisement, la famille décida d’essayer une troisième greffe de cellules souches, cette fois reçues de sa mère, mais l’échec fut encore et toujours au rendez-vous.
Alors que la situation semblait désespérée, les cellules que Hà avait reçues de son père lors de la deuxième greffe "grandirent" soudainement dans son corps.
Grandes avancées
de la recherche récente
Le garçon dut encore se rendre régulièrement à l’hôpital pour des transfusions de sang et de plaquettes, mais progressivement ses visites à l’hôpital se réduisirent. Deux ans après la greffe, il est maintenant en bonne santé et peut aller à l’école et avoir une vie normale.
S’il n’est pas un traitement miraculeux, la greffe de cellules souches a pu sauver beaucoup de vies, et les progrès en la matière se réalisent d’année en année. Le Dr. Trân Ngoc Quê, directeur de la banque de cellules souches de l’Institut central d’hématologie et de transfusion sanguine, explique que les cellules souches ont la capacité de se diviser pour mieux se reproduire ou produire des cellules différentes. Elles forment alors de nouvelles cellules fonctionnelles dans le corps et les organes, et réparent les problèmes du corps. Ces greffes sont utilisées pour le traitement d’un certain nombre de maladies telles que le cancer du sang, les troubles de la mœlle osseuse et le lymphome.
Reconnaissant le rôle important des cellules souches dans le traitement des maladies du sang, l’Institut a développé la méthode de greffe de cellules souches hématopoïétiques, guérissant de nombreux patients atteints de maladies mortelles.
Traitement d’échantillons de sang de cordon ombilical pour extraire les cellules souches à des fins de conservation. |
Photo : VN+/CVN |
C’est en 2006 que cet établissement a réalisé sa première greffe autologue de cellules souches chez un patient atteint de myélome multiple, un cancer des plasmocytes.
En mai 2008, l’Institut a réussi sa première greffe de cellules souches congénitales, marquant une grande avancée pour le traitement des patients atteints de maladies du sang.
"Les cellules souches peuvent être obtenues à partir de nombreuses sources telles qu’embryons, fœtus, sang de cordon ombilical des nourrissons ou tissus corporels des adultes", informe M. Quê.
“Cependant, celles du sang de cordon ombilical sont les plus largement utilisées en raison de leurs nombreux avantages d’être une cellule ‘immature’ avec une très grande capacité de reproduction, une collecte simple et facile, et une grande capacité à s’adapter aux cellules qui ne correspondent pas à sa lignée”, précise-t-il.
Banque de cellules souches
et soutien communautaire
De nombreux patients ayant du mal à trouver des cellules souches appropriées auprès de membres de leur famille ou de leurs proches, l’institut a créé en mai 2015 la première banque communautaire de cellules souches du sang de cordon ombilical au Vietnam.
L’établissement fut ainsi la première unité à réaliser avec succès des greffes de cellules souches à partir de sang de cordon ombilical, donnant de l’espoir aux patients qui ne pouvaient pas trouver de sources de cellules souches appropriées auprès de leurs proches.
Actuellement, la banque dispose d’environ 5.300 échantillons de sang de cordon ombilical, dont environ 4.000 prélevés dans la communauté et le reste conservé à la demande des parents. Ces cellules sont de haute qualité et répondent aux normes internationales. De nombreux échantillons ont été utilisés pour traiter des patients atteints de maladies graves.
Selon Vo Thi Thanh Binh, cheffe du Département de greffe de cellules souches de l’Institut central d’hématologie et de transfusion sanguine, depuis 2006, 465 greffes y ont été réalisées.
"L’Institut a recherché et mis en œuvre de nombreuses techniques de transplantation complexes à partir de différentes sources de cellules souches, telles que greffe de cellules souches de sang de cordon du même sang et non de la même lignée, et greffe d’haplotype et d’haplotype associée à des cellules souches de sang de cordon ombilical", informe Mme Bình.
Pour aider les patients à avoir plus d’informations sur les greffes de cellules souches, fin 2020, l’institut a lancé un club des greffés de cellules souches. "En rejoignant le club, les patients sont informés des soins avant, pendant et après le processus de transplantation. On s’attend à ce qu’il devienne un véritable centre d’aide, fournissant un appui moral aux patients et facilitant le travail de prise en charge par le personnel médical", souhaite-t-elle.