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Organisée en décembre dernier dans la capitale, la formation a attiré la participation d’une vingtaine de cadres travaillant pour le compte d’organisations vietnamiennes et lao.
"L’objectif du cours est de former des chercheurs vietnamiens qui travaillent dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage sur des outils théoriques et des concepts liés à l’économie inclusive et l’organisation des filières d’une manière plus générale. On leur apporte des outils théoriques et pratiques pour pouvoir analyser les relations commerciales qui existent entre fermiers et organisations avec des acteurs plus formels comme supermarchés et autres détaillants", a révélé le formateur français Even Brice, du Centre international de l’agriculture tropicale (CIAT). Et d’ajouter que la formation s’efforce d’améliorer les capacités des chercheurs, plutôt techniques, "en ce qui concerne les questions plus économiques sur le plan des affaires et au concept nouveau notamment au Vietnam sur l’économie inclusive".
Selon Dào Thê Anh, directeur adjoint de l’Institut des sciences agricoles du Vietnam, le marketing agricole est un domaine très nouveau dans le pays. Le besoin de formation demeure très important pour les chefs de coopérative, de petites entreprises, ou les développeurs au niveau provincial et des districts. Ainsi, "nous organisons ce type de formation destinée aux formateurs, qui sont des chercheurs et des professeurs d'universités. À l’issue de ce cours de perfectionnement, ils donneront des formations aux chefs de coopérative et d’entreprise", a-t-il ajouté.
Les participants ont travaillé en groupes, une méthode qui leur a permis de mettre en valeur leur créativité. |
Une formation utile
Durant quatre jours, l'experte néerlandaise Monica Sopov, venant du Centre du développement et de l'innovation de Wageningen, et l'expert français Even Brice, venant du CIAT, ont fourni aux participants des connaissances concernant les modèles de commerce, les stratégies des entreprises, les tendances de consommation actuelles et les relations entre l’offre et la demande. Sans omettre, bien évidemment, les activités de marketing, la gestion des chaînes de valeur et les nouveaux concepts économiques appliqués dans le contexte actuel.
Les participants ont travaillé en groupes, une méthode qui leur a permis de mettre en valeur leur créativité. "C’est une formation indispensable pour nous, les cadres du secteur agricole. Actuellement, nous n’avons pas beaucoup d’expériences ni beaucoup de connaissances en marketing dans ce secteur. C’est valable aussi pour la gestion des chaînes de valeur", a avoué Trinh Xuân Quang, cadre de l’Institut des sciences agricoles du Vietnam.
Les participants ont eu une rencontre avec Hoàng Thi Hâu, présidente de la coopérative de Thanh Xuân, dans le district de Soc Son, en banlieue de Hanoï. |
Visite sur le terrain
Dans le cadre de la formation, les participants ont visité le modèle de culture des légumes bio de la coopérative Thanh Xuân, dans le district de Soc Son, en banlieue de Hanoï. Mais avant d’effectuer cette visite, ils avaient eu une rencontre avec Hoàng Thi Hâu, présidente de l’Association des paysans de la commune de Thanh Xuân et chef de la coopérative de Thanh Xuân.
Mme Hâu leur a expliqué le processus de culture bio. Selon elle, les paysans respectent à la lettre les principes des «cinq zéros». À savoir, la non utilisation des engrais chimiques, des organismes génétiquement modifiés, des produits favorisant artificiellement la croissance, des défoliants, et enfin le non recours aux insecticides.
Les participants ont posé des questions à la présidente de la coopérative sur le processus de culture maraîchère, le prix des produits, les débouchés, et surtout les difficultés rencontrées par la coopérative dans le maintien de ce modèle et le commerce des produits.
Dix ans après s’être lancée dans ce segment, Thanh Xuân dispose maintenant de près de 40 ha de cultures, permettant de fournir chaque mois de 30 à 50 tonnes de légumes bio au marché hanoïen.
Les participants ont visité le modèle de culture des légumes bio de la coopérative de Thanh Xuân, dans le district de Soc Son, en banlieue de Hanoï. |
Choux, chou-rave, tomates... La verdure est partout. Toutes ces planches de légumes sont cultivées selon des méthodes 100% bio. Ici, le mot d’ordre est "respect" : respect de l’environnement, respect des normes bio, respect de la qualité et respect du consommateur, avec pour résultat ce maraîcher exemplaire.
"Cette visite aujourd'hui nous a permis de constater que ce modèle de culture est excellent. Je pense qu’il faut le multiplier. À propos de la formation, elle est une bonne occasion pour les cadres venant de différents établissements de recherche dans le secteur agricole du Vietnam mais aussi du Laos de partager leurs expériences", a affirmé Pham Thi Hanh Tho, participante qui vient du Centre de recherche et de développement du système agricole.
Pour le formateur français Even Brice, "l’objectif de la visite de terrain est d’appliquer les outils qu’on enseigne aux participants et de pouvoir mettre en pratique les acquis. On est très content de pouvoir visiter cette coopérative de Thanh Xuân. C’est vraiment un super terrain pour les apprenants afin de pouvoir valoriser et de tester ce qui a été appris". Et d'ajouter : "En tant que formateur, on s’intéresse surtout aux questions posées par les apprenants aux cultivateurs sur place. L’idée, c’est de pouvoir tester de nouvelles méthodes de collections d’informations et d’analyse".
Au final, cette formation aura été très utile, que ce soit pour les participants - qui ont été équipés de connaissances essentielles dans le cadre professionnel - ou pour les formateurs, qui ont vécu une belle expérience sur le plan humain.
Texte et photos : Phuong Mai/CVN