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>>Sous-marin argentin disparu : des bruits détectés par des navires de recherche
Le sous-marin San Juan n'a plus donné de signal depuis le 15 novembre. |
Photo : Reuteurs/VNA/CVN |
Les analyses réalisées en Autriche de "l'anomalie hydro-acoustique" enregistrée avaient conclu à "un évènement anormal, court, violent, pas d'origine nucléaire, correspondant à une explosion", a déclaré lors d'une conférence de presse à Buenos Aires le porte-parole de la Marine, Enrique Balbi.
"Difficile qu'il y ait des survivants"
"C'est terrible. D'après moi, après une explosion comme ça, c'est difficile qu'il y ait des survivants. C'est pratiquement impossible de trouver quelqu'un de vivant", a analysé pour l'AFP un ancien commandant de sous-marin.
Les autorités argentines et les navires et les avions étrangers mobilisés tentaient toujours de localiser le sous-marin dans l'Atlantique sud. La dernière position donnée était à 400 km des côtes argentines de la Patagonie.
Après une mission de surveillance et de patrouille, le submersible regagnait la base navale de Mar del Plata, son port d'attache.
Le journal argentin La Nacion a avancé la thèse d'une explosion "conséquence d'un court-circuit dans le bloc de 960 batteries qui alimente en énergie" le TR-1700 de fabrication allemande.
Cela expliquerait l'absence de communications et le fait que le submersible n'a pas eu le temps d'activer la balise de détresse.
"Un grave problème avec une batterie peut générer de l'hydrogène, qui au delà d'un certain pourcentage, est explosif. Si une explosion s'est produite, eh bien, tout est perdu", a expliqué l'ancien commandant de sous-marin.
Selon la Marine argentine, le sous-marin avait signalé un problème de batterie avant sa dernière communication, une avarie jugée pas suffisamment grave pour déclencher une procédure d'urgence. Le commandant avait décidé de poursuivre la navigation.
Localiser
Une proche des marins portés disparus devant la base navale de Mar del Plata, port d'attache du sous-marin San Juan |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour Horacio Tobias, ancien chef d'immersion du San Juan, "cela a été si violent qu'il n'ont pas eu le temps de se rendre compte de quoi que ce soit".
La zone de recherche a été considérablement réduite dans une zone où la profondeur va de 200 à 350 mètres, sur la plate-forme continentale, à la limite d'une faille qui dévale vers les profondeurs de l'océan.
Depuis mercredi soir 22 novembre, trois navires parcourent la zone où l'explosion est survenue.
Plus de 4.000 personnes, quatorze navires et dix avions sont mobilisés pour les recherches, avec l'aide des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, du Brésil et du Chili.
Le drame redouté n'émeut pas outre mesure les Argentins, loin d'être en communion avec leurs forces armées. La répression du temps de la dictature a laissé des traces.
Anticipant une éventuelle localisation du submersible, deux navires avaient appareillé mardi du port de Comodoro Rivadavia, en Patagonie argentine, avec un détachement de l'US Navy équipé de matériel de sauvetage, susceptible d'être utilisé en eau profonde, au cas où le San Juan aurait sombré, afin de secourir les membres d'équipage.
La Russie a annoncé envoyer un navire océanographique disposant d'équipements permettant d'"effectuer des recherches à une profondeur allant jusqu'à 6.000 mètres" grâce notamment à deux sous-marins miniatures.