Une étude de l'ONU sur la discrimination contre les victimes de viol

Les Nations unies (ONU) au Vietnam ont lancé le 21 mars une étude sur la réponse du système pénal aux violences sexuelles en Thaïlande et au Vietnam, apportant un éclairage nouveau sur la discrimination contre les victimes de viol.

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L'étude, intitulée "Le jugement du viol : comprendre mieux la réponse du système pénal à la violence sexuelle en Thaïlande et au Vietnam", est la première étude comparative de ce type dans la région Asie-Pacifique. Elle a été menée par l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Les participants au lancement de l'étude de l'ONU à Hanoï le 21 mars.
Photo : DDK/CVN

Le coordonnateur résidant des Nations unies au Vietnam, Kamal Malhotra, a souligné que les réponses institutionnelles à la violence contre les femmes doivent être adaptées aux besoins et priorités particuliers et divers des femmes et des filles.

"En plus des efforts visant à prévenir la violence, la réponse du secteur de la justice sera essentielle pour mettre fin au cycle de la violence. Il faut envoyer un message clair que toute violence contre les femmes et les filles est inacceptable", a-t-il dit, notant que les fournisseurs des services judiciaires jouent un rôle vital pour assurer la sécurité des femmes et des filles et responsabiliser les auteurs.

Anna-Karin Jatfors, directrice régionale adjointe du Bureau régional de l'ONU Femmes pour l'Asie-Pacifique, a déclaré que les victimes d'agression sexuelle se heurtaient à des obstacles omniprése nts non seulement pour obtenir de l'aide, mais aussi dans les attitudes et les préjugés des fonctionnaires de police et de la justice chargés de fournir une assistance.Comprendre quels sont les obstacles à la justice est une première étape cruciale pour rendre justice aux femmes et mettre fin à l'impunité généralisée de la violence sexuelle, a-t-elle ajouté.

L'étude a révélé que la plupart des victimes en Thaïlande et au Vietnam font face à un certain nombre de difficultés et de défis pour accéder à la justice, ce qui est en partie attribuable à l'attitude et à la discrimination. Ces difficultés et ces défis découragent les victimes de demander de l'aide et les incitent à se sentir humiliées à tous les stades du processus de justice pénale, depuis la phase initiale du rapport jusqu'au stade du procès.

Les résultats de cette étude révèlent que les principaux facteurs dans les cas de viol rapportés contredisent de nombreux mythes et croyances sur le viol. Bien qu'il existe un mythe selon lequel le «viol réel» implique des étrangers, de la force, des blessures physiques et se produit en public, 86% des victimes ont déclaré connaître le suspect et 76% des victimes au Vietnam n'avaient aucun signe visible de blessure. Ces résultats ont des implications importantes sur la façon dont les systèmes de justice traitent les crimes sexuels et interagissent avec les victimes.

L'un des points forts de l'étude est l'engagement des gouvernements de la Thaïlande et du Vietnam dans la recherche, qui améliore la compréhension commune des obstacles dans la justice et permet de savoir où concentrer les efforts pour y remédier.

Sur la base de ces constatations, l'étude formule plusieurs recommandations, dont l'établissement de services de justice essentiels de qualité pour les victimes qui accordent la priorité à leur sécurité, à leur protection et à leur soutien; et la promotion d'une justice pénale intégrée, coordonnée, gouvernementale et de la société civile.

VNA/CVN

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