Hanoi
Une difficile lutte contre la pollution dans les villages de métier

Hanoi compte 1.300 villages de métier employant 750.000 personnes. Si ces dernières années, ces villages ont contribué au développement économique, le fait est qu’aujourd'hui, la qualité de vie dans ces localités est en péril en raison de la pollution qui les affecte.

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Un lac du village des vermicelles de riz, en banlieu de Hanoi, est gravement pollué.

La commune de Duong Liêu, district de Hoài Duc de Hanoi, recense 3.143 foyers dont 2.800 fabriquent des vermicelles de tolomane (miên dong), et de la confiserie, leur permettant de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 300 milliards de dôngs. Leur situation n’est pas si positive que cela : en effet, depuis plusieurs années, les gens de la commune doivent cohabiter avec la pollution.

La fabrication de centaines de tonnes de tolomane par jour entraîne des rejets de milliers de mètres cubes d’eaux usées non traitées. La commune tout entière est envahie par la puanteur. C’est le canal T2, qui traverse la commune, qui est le plus gravement pollué. «La pollution par les eaux usées s’infiltre jusque dans les puits forés qui sont inutilisables», explique Mme Nguyên Thi Lai, une habitante de la commune.

Dans le village de Triêu Khuc, district de Thanh Tri à Hanoi, près de 130 établissements de recyclage de déchets ont été identifiés comme cause de pollution de l’air comme de l’eau. "Chaque jour, de 17 à 18 tonnes de déchets, qui ne sont pas tous ramassés dans les décharges du district, forment des tas d’ordures sur le bord des chemins du village, au préjudice de la vie quotidienne de tous les riverains», déclare Nguyên Tuân Hai, un habitant de Triêu Khuc.

Manque de crédits

La pollution de l’environnement dans les villages de métier est un problème difficile qui existe depuis plusieurs années, et dont le règlement s’avère problématique. Selon les responsables de Tân Triêu, la commune envisage de regrouper les foyers de production et de recyclage d’articles en plastique dans un complexe de villages de métier afin de pouvoir centraliser le ramassage et le traitement des ordures. Mais en raison d’un manque de fonds, le déplacement de plusieurs de ces foyers est impossible jusqu’ici.

Des tas d'ordures sur le bord des chemins d'un village de métier à Hanoi.

Un responsable du Comité populaire de la commune de Duong Liêu précise qu’il existe depuis 2003 une réglementation communale sur la protection de l’environnement, ainsi qu’un projet d’aménagement des villages de métier. Néanmoins, pour diverses raisons, ceux-ci ne sont pas mis en œuvre...

Depuis 2012, le Comité populaire de Hanoi a demandé au Service des ressources naturelles et de l’environnement d’expérimenter des technologies de traitement de la pollution de l’environnement adéquates dans six des 17 villages de métiers pollués. Mais, à ce jour, la pollution demeure.

Vu Hông Khanh, vice-président du Comité populaire de Hanoi, explique cela par une dotation budgétaire du poste d’amélioration de l’environnement des villages de métier qui est insuffisante, et une mobilisation difficile des entreprises pour le traitement de la pollution. «La ville a demandé au Service des ressources naturelles et de l’environnement d’élaborer un autre projet sur l'amélioration de l'environnement des villages de métier de Hanoi», ajoute-t-il.

D’après un responsable du Service des ressources naturelles et de l’environnement de Hanoi, les solutions principales sont de regrouper ou d’aménager des complexes de villages de métier, de déplacer les établissements polluants, ainsi que d’investir dans des infrastructures de traitement. Hanoi a pour objectif de dépolluer 50 villages de métier d’ici à 2050.

Texte et photos : Huong Linh/CVN

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