Credit Suisse
Une crise bien gérée mais les liquidités des banques doivent être renforcées

Les autorités helvétiques ont bien géré la crise du Credit Suisse, selon le directeur de la Banque des règlements internationaux (BRI), mais les régulateurs doivent maintenant réfléchir à renforcer les liquidités des banques, affirme-t-il dans un entretien lundi 26 juin au quotidien suisse Tages-Anzeiger.

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Credit Suisse à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous devons examiner les différentes possibilités de renforcer les liquidités du système bancaire", a déclaré Agustín Carstens, son directeur général, au lendemain de l'assemblée générale annuelle de cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales.

Mi-mars, Credit Suisse, le numéro deux du secteur bancaire helvétique, a été confronté à une grave crise de confiance qui a poussé les autorités suisses à intervenir en organisant son rachat par sa concurrente UBS afin d'éviter sa faillite.

Un mouvement de panique s'était emparé des marchés dans le sillage de la faillite de la banque américaine SVB, faisant plonger l'action de Credit Suisse alors que la banque était déjà fragilisée par une série de scandales et d'importants retraits de capitaux de la part de ses clients.

"Il était critique d'éteindre immédiatement l'incendie", affirme M. Carstens, qui juge que les autorités suisses ont "très bien" géré cette crise.

Grâce à leur intervention, son naufrage n'a pas eu de "conséquences négatives" sur l'économie suisse, ni sur le système financier mondial alors que Credit Suisse faisait partie des trente banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour les laisser faire faillite.

Son sauvetage dans l'urgence a toutefois déclenché un vif débat en Suisse autour de la réglementation. Les règles pour le secteur bancaire y sont plus strictes que ce qu'exigent les normes internationales, ce qui n'a pourtant pas empêché ce pilier de la finance helvétique de s'effondrer.

"La règlementation est importante mais elle ne peut pas empêcher les accidents", estime M. Carstens, qui considère que les problèmes tenaient principalement à la façon dont l'entreprise avait été dirigée, à la gestion des risques et à son modèle d'affaires.

Cette crise a toutefois montré qu'avec "l'innovation et la digitalisation", l'argent peut être retiré des banques "bien plus vite que pensé jusqu'à présent", ajoute-t-il.  Selon lui, il s'agit d'un point sur lequel la réglementation va devoir être "retravaillée".

Credit Suisse s'appuyait sur des ratios de fonds propres très solides mais la banque s'est trouvée confrontée à une grave crise de liquidités lorsque la crise de confiance a éclaté.

AFP/VNA/CVN

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