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Le directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, (centre) quitte la Cour suprême de la Colombie-Britannique à Vancouver avec son équipe de sécurité le 1er octobre 2019. Photo : AFP/VNA/CVN |
Meng Wanzhou, directrice financière du géant des télécoms, avait été interpellée lors d'une escale à l'aéroport de cette ville de l'ouest canadien, le 1er décembre 2018 à la demande des États-Unis. La justice américaine l'accuse d'avoir contourné les sanctions américaines contre l'Iran et veut la juger pour fraude.
Pékin n'avait pas tardé à réagir : quelques jours plus tard, deux Canadiens étaient arrêtés en Chine et accusés d'espionnage. Les autorités chinoises ont ensuite gelé des milliards de dollars d'importations de produits agricoles canadiens. Des mesures largement considérées en Occident comme des représailles. La semaine d'audiences qui s'ouvre lundi 13 janvier doit être consacrée à la question de la "double incrimination" : pour pouvoir être extradée vers les États-Unis, Mme Meng doit y être poursuivie pour une infraction existant également au Canada.
Si la justice canadienne décide que l'infraction reprochée n'a pas d'équivalent au Canada, comme le plaideront ses avocats, Meng Wanzhou pourrait recouvrer sa liberté rapidement. Sinon, le processus d'extradition passera à une nouvelle étape et, avec de nombreuses possibilités d'appel, pourrait durer encore plusieurs années. Une issue rapide reste possible : le ministre de la Justice David Lametti peut intervenir à tout moment et ordonner sa remise en liberté, notent plusieurs experts.
"Le ministre de la Justice a le pouvoir d'interrompre le processus d'extradition à tout moment", explique Gary Botting, avocat spécialisé dans les questions d'extradition. C'est arrivé par le passé, pour des raisons humanitaires par exemple. "La façon la plus évidente de mettre fin à tout ça, c'est de la relâcher", ajoute-t-il. Pour lui, comme pour plusieurs responsables politiques, le Canada a été "naïf" en acceptant de sacrifier ses propres intérêts pour honorer son accord d'extradition avec les États-Unis. "Il était prévisible que la Chine ne serait pas contente, et le Canada aurait pu s'éviter les retombées" de cette arrestation, insiste M. Botting.
AFP/VNA/CVN