Une année riche de pro jets de plus d’un milliard de dollars

Malgré la situation économique dans le monde guère reluisante, le Vietnam est resté attractif pour les investisseurs étrangers en 2013. De fait, les résultats sont bien meilleurs que les prévisions le laissaient envisager.

L’usine de Canon dans la province de Bac Ninh

À la mi-décembre 2013, le Vietnam avait attribué la licence à 1.275 nouveaux projets d’investissement direct étranger (IDE) cumulant 14,3 milliards de dollars de capitaux enregistrés, soit une croissance de 70,5% par rapport à la fin 2012. Par ailleurs, 472 projets en activité ont augmenté leur investissement initial à hauteur de 7,4 milliards de dollars. Ainsi, de janvier à la mi-décembre 2013, le pays a reçu 21,7 milliards de dollars, soit une progression de 54,5% en variation annuelle. Un résultat au-delà de l’objectif annuel d’entre 13 et 14 milliards.
Autre bon signe également, le décaissement de l’IDE qui a bien progressé durant l’année dernière en atteignant 11,5 milliards, ce qui représente une hausse de 9,9% sur un an.
À comparer avec la situation en 2012 où il avait reculé de 4,9% sur un an. Selon le Département général des statistiques, parmi 50 pays et territoires investissant au Vietnam en 2013, c’est la République de Corée qui vient en premier avec 3,75 milliards de dollars, suivie de Singapour avec 3 milliards, de la Chine avec 2,27 milliards, du Japon avec 1,3 milliard, et de la Russie avec un milliard...
Retour en force de grands projets
Les investisseurs étrangers ont renforcé leur présence dans 18 secteurs, mais surtout dans ceux des hautes technologies et de l’industrie manufacturière avec 16,6 milliards enregistrés. Les projets trop gourmands en énergie et/ou en ressources naturelles et ayant un impact sur l’environnement ont sensiblement diminué. Plus de deux milliards sont allés dans la production et la distribution d’électricité, de gaz et d’eau. Le secteur immobilier occupe le troisième rang avec 951 millions de dollars. Par ailleurs, en accueillant de grands projets, certaines localités sont devenues des «stars» en matière d’attraction de l’IDE. C’est d’abord la province de Thai Nguyên avec 3,4 milliards, mais aussi Thanh Hoa avec 2,9 milliards, et la ville de Hai Phong avec 2,6 milliards...
En 2013, le chiffre d’affaires à l’exportation du secteur des entreprises d’IDE s’est élevé à 132,2 milliards de dollars, et les importations, à 131,3 milliards, soit un excédent commercial de près de 900 millions de dollars. Les exportations des entreprises à participation étrangère (pétrole compris) sont estimées à 88,4 mil-liards de dollars, représentant 66,87% des exportations nationales. Le secteur de l’IDE a contribué activement au Produit intérieur brut (PIB), passant de 2% en 1992 à 20% en 2013.

Le pays met l’accent sur les hautes technologies, le tourisme, les logistiques, l’industrie de la transformation...

Force est de constater que les localités bénéficiaires des IDE se sont modernisées, surtout les zones économiques de pointe. C’est le cas de Hai Phong, Thai Nguyên, Vinh Phuc, Hai Duong et Hai Phong.
L’année 2013 a été marquée par une vague de projets de plusieurs milliards de dollars, sept milliards pour être précis. Le plus important de l’année est le complexe de raffinerie et de pétrochimie de Nghi Son dont le chantier a été lancé en octobre dernier dans la zone économique éponyme de la province de Thanh Hoa (Centre). D’un coût de plus de 9 milliards de dollars, il est l’investissement étranger le plus conséquent à ce jour au Vietnam, une coentreprise entre PetroVietnam, Kuwaït Petroleum International (Koweit), Idemitsu Kosan Co. et Mitsui Chemicals Inc (Japon).
Le groupe sud-coréen Samsung a investi 4 milliards de dollars dans deux projets réalisés dans les provinces de Bac Ninh et Thai Nguyên. Le second, de 3 milliards, sera la plus grande usine de ce groupe dans le monde. Ce projet a battu tous les records du Vietnam en termes de décaissement des capitaux. On peut encore citer le projet de centrale thermique au charbon Vinh Tân 1 qui fait l’objet d’un investissement chinois de plus de 2 milliards, et celui d’unité de production d’articles électriques et électroniques du groupe coréen LG, dans la ville de Hai Phong, de 1,5 milliard de dollars.
Sonnette d’alarme du MPI
«Le pays s’attache aux grands projets, tout en souhaitant la bienvenue à tous investisseurs souhaitant placer leurs capitaux dans les secteurs auxquels nous avons donné une priorité. Le gouvernement et les localités ont conjugué leurs efforts afin de faciliter la délivrance des licences et la mise en œuvre des projets», explique Dô Nhât Hoàng, directeur du Département de l’investissement étranger (ministère du Plan et de l’Investissement-MPI). Maintenir la confiance des investisseurs est d’autant plus important que la politique en matière d’IDE pour la période 2011-2020 est de susciter des projets de qualité, dans des secteurs comme les hautes technologies, le tourisme, l’industrie de la transformation, l’agriculture de pointe... Selon Dô Nhât Hoàng, le Vietnam s’est efforcé d’améliorer son environnement d’investissement, et l’on en voit les premiers résultats. Donc à l’heure de la récession économique mondiale, les investisseurs étrangers font encore confiance à l’environnement vietnamien. Trois éléments rendent à leurs yeux le Vietnam attractif. Primo, la main-d’œuvre à la fois jeune et qualifiée. Secundo, la stabilité politique. Tertio, le contexte géopolitique favorable : le Vietnam se trouve au centre de l’ASEAN

En raison de vagues de froids qui frappent les provinces septentrionales, on constate une forte demande en équipement de chauffage.

Pourtant, le ministère du Plan et de l’Investissement a tiré la sonnette d’alarme sur un phénomène de plus en plus fréquent : des entreprises issues de l’IDE mettent la clé sous la porte sans effectuer aucune formalité légale. Un rapport du ministère du Plan et de l’Investissement fait état dans l’ensemble du pays, vers la milieu de 2013, de 518 entreprises issues de l’IDE ayant «filé à l’anglaise», représentant un investissement enregistré de 903 millions de dollars.
On a connu des projets accumulant les retards dans leur lancement ou leur réalisation, aujourd’hui, c’est la disparition d’entreprises qui devient préoccupante... Le Sud du pays, forte concentration économique oblige, est particulièrement concerné par ce phénomène qui, toutefois, a été constaté un peu partout dans le pays.

Thê Linh/CVN

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