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Làng Chùa est niché dans la verdure des forêt primitives. |
Au Vietnam, il est habituel de voir dans chaque village une maison commune et, dans la plupart d’entre eux, une pagode ou un temple. Ce sont des lieux de culte étroitement reliés à la vie spirituelle des habitants locaux. C’est cependant une toute différente histoire en ce qui concerne ce village de Phu An, district de Duc Trong, province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre), où se dressent fièrement moult et moult ouvrages sacrés tels que pagodes, pagodons, temples, instituts religieux et maisons de culte des lignées familiales, entre autres. Ces innombrables lieux de culte se situent véritablement à deux pas les uns des autres. Une particularité qui lui vaut le nom de Làng Chùa, signifiant littéralement “village des pagodes”.
Attraction de Làng Chùa
Situé sur les hauts plateaux du Centre (Tây Nguyên), Làng Chùa est niché dans la verdure des forêts primitives. Un espace serein où émergent çà et là nombre de tours pointues, de clochers et de pagodes aux toits recourbés qui se dessinent dans le ciel.
Le chemin amenant au "village de pagodes" traverse une rivière dont le pont suspendu en bois, du nom de Dai Ninh, semble noircir par le temps et par sa fréquentation ininterrompue des visiteurs et pèlerins. Situé à une centaine de mètres du pont, Làng Chùa s’anime avec des ouvrages en cours de construction ou de rénovation. Au bout du village, la nouvelle tour de la pagode de Phuong Liên - plus grande que sa voisine, la tour à sept étages de Xa Loi - se mire dans une mare aux eaux limpides, agrémentée de lotus et de nénuphars.
À Làng Chùa, les pagodes sont presque juxtaposées. Il suffit de faire quelques pas pour passer d’une pagode à une autre. "Chers visiteurs, je vous propose de faire un tour du village avant de revenir ici pour prendre un repas végétarien", offre le bonze supérieur de la pagode de Phap Vân, nichée gracieusement sur le versant de la colline. C’est le dernier jour du mois lunaire, date de fête religieuse propre au "village des pagodes".
À l’Institut bouddhique de Vinh Minh, une bonzesse en costume religieux de couleur bleu indigo s’applique à tailler les arbres du jardin. À la curiosité des visiteurs et de leurs questions, elle raconte posément l’histoire du village.
Une terre faste avec des édifices religieux
Une statue à la pagode de Vinh Minh. |
C’est dans les années 1960 que les bonzes supérieurs Buu Lai, Buu Huê et Thich Thiên Tâm se sont rendus sur ce terrain isolé pour mettre sur pied la première maison commune, celle de Huong Nghiêm, avant de faire construire une série de pagodes pour y pratiquer la religion bouddhique. "Une terre faste", selon leurs termes. Avec le temps, de cette maison communale considérée comme "le noyau sacré", se sont multipliés d’innombrables édifices religieux tels que pagodes, pagodons, temples, instituts bouddhiques et autres maisons de culte… Malgré les difficultés de la vie pendant les longues années de guerre, les autochtones se sont dévoués corps et âme à la construction de ces ouvrages.
Nombreuses sont les familles à avoir érigé une maison de culte propre à leur lignée. Mais nul n’aurait pu que ces constructions feraient plus tard la renommée de la localité.
D’innombrables statues bouddhiques majestueuses, en position debout, assise ou couchée… apparaissent ici et là dans l’immense verdure végétale, à côté de rangées de bambou ou de vieux banians. On peut dire sans exagération qu’il faut une semaine entière pour pouvoir visiter la totalité des constructions sacrées du village, y découvrir leur beauté divine et se laisser charmé par les fleurs ravissantes qui s’épanouissent à l’année, le long des sentiers du village et dans les jardins des pagodes… Nombreux sont les pèlerins qui viennent de loin pour contempler de leurs propres yeux ce paysage, introuvable ailleurs. "Le voyage en vaut la peine. Ici, l’âme se repose et le cœur se réjouit", partage un visiteur avec le sourire.
Dans le silence de la matinée, s’élève une mélodie céleste depuis la pagode de Phap Vân. L’occasion pour des jeunes fidèles d’apprendre et d’approfondir la morale bouddhique, les droits et devoirs du citoyen patriotique, mais aussi et surtout, la raison d’être de soi.
Au milieu de cette terre faste, que la vie est belle, pure et paisible! À découvrir absolument!
Nghia Dàn/CVN