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Vincent (debout) et ses étudiants de l’École normale supérieure de Quang Tri. |
Photo : BQT/CVN |
Avec ses 24 ans, Vincent ne se différencie guère de ses étudiants de l’École normale supérieure de Quang Tri, qui ont quasiment le même âge que lui. Diplômé en sciences politiques à l’Université de Californie, le jeune homme est arrivé dans cette province du Centre du Vietnam dans le cadre d’un programme d’échanges entre les ministères des Affaires étrangères américain et vietnamien. Enseignant d’anglais bénévole pour des Vietnamiens qui se destinent, eux aussi, à l’enseignement de la langue de Shakespeare, telle est sa mission.
«Je suis venu deux fois rendre visite à mes grands-parents paternels dans la province de Khánh Hòa (Centre). J’ai eu du mal à m’adapter à la vie au Vietnam. Et surtout, je ne connais aucun mot de vietnamien, ce qui a causé de grands soucis à mes parents», raconte-t-il.
Avant d’affronter l’amphithéâtre, Vincent a demandé des conseils sur les méthodes pédagogiques à ses professeurs américains. Il se souvient toujours des recommandations d’un d’entre eux, âgé, qui lui a répondu de manière chaleureuse : «Il ne faut pas trop s’intéresser aux connaissances théoriques. Le point clé est de communiquer, de partager, et surtout de susciter l’envie d’apprendre !». Vincent oblige donc ses étudiants à communiquer en anglais, avec lui et entre eux.
«Vincent m’inspire avec son enthousiasme et son amour du métier», estime Trân Phan Trong Ai, étudiant de 22 ans.
Vincent (debout) discute avec ses étudiants. |
Photo : Doan Nhan/VNA/CVN |
Chaque semaine, le jeune Viêt kiêu donne sept cours en amphithéâtre de l’École normale supérieure de Quang Tri. Il anime aussi un club d’anglais pour des centaines d’élèves d’une école primaire. Son enseignement est basé sur l’expression orale autour de sujets intéressants.
À la fin de chaque séance, les étudiants s’agglutinent autour du jeune Viêt kiêu. Les questions fusent. Chaleureusement, Vincent répond à chacun, tout cela en anglais bien sûr. Il participe également à des activités caritatives, comme distribuer des plats gratuits aux malades, rencontrer des victimes de guerre et aider des personnes démunies.
«Les méthodes de Vincent m’ont permis de bien progresser en anglais», confie Hô Thi Là, étudiante de l’ethnie minoritaire Pa Cô. Et d’ajouter : «Informé de ma vie difficile, il a parfois fait des centaines de kilomètres pour rendre visite à ma famille».
«Quang Tri est une province en difficulté, où les étudiants n’ont pas beaucoup d’occasions de rencontrer des étrangers. Aussi j’espère que ma présence leur apporte quelque chose de positif», explique le jeune enseignant.
Des éléments novateurs
Vincent n’est pas simplement un professeur d’anglais. Il apporte en plus des éléments novateurs aux étudiants mais aussi aux autres professeurs. |
Photo : CTV/CVN |
Dans sa petite chambre à l’École normale supérieure de Quang Tri, Vincent colle sur les murs les photos des étudiants vietnamiens qu’il a rencontrés. Pour lui, il n’y a pas de meilleure façon pour mémoriser les visages.
Avant de venir au Vietnam pour cette mission, Vincent a appris durant une année le vietnamien. Malgré une pratique de la langue assez basique, il peut tenir des conversations avec les gens qu’il rencontre. «J’essaie tous les jours de parler en vietnamien, avec tout le monde. C’est aussi la méthode que je préconise à mes étudiants : exprimez-vous en anglais, même si la formulation n’est pas toujours correcte !», partage-t-il.
«Plus je voyage au Vietnam, plus j’aime mon pays d’origine. Je voudrais faire quelque chose de significatif, particulièrement pour les localités en difficulté», s’exclame Vincent.
Truong Huu Dang, recteur de l’École normale supérieure de Quang Tri, ne tarit pas d’éloges sur le jeune bénévole : «Vincent n’est pas simplement un professeur d’anglais. Il apporte en plus des éléments novateurs aux étudiants mais aussi aux autres professeurs».