Un vaccin «made in Vietnam» contre le rotavirus

Après 16 ans de recherche, les scientifiques vietnamiens ont produit et expérimenté avec succès un vaccin antirotavirus, baptisé Rotavin-M1. Le Vietnam est le 2e pays en Asie et le 4e au monde à produire ce vaccin.

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Dans le Centre de recherche et de fabrication de vaccins et produits biologiques (ministère de la Santé).

Selon la Pr-Dr. Lê Thi Luân, directrice adjointe du Centre de recherche et de fabrication de vaccins et produits biologiques (ministère de la Santé), les recherches sur le vaccin contre le rotavirus sont réalisées depuis 1998. En 2005, la Pr-Dr. Lê Thi Luân et ses collèges ont isolé les souches vaccinales vietnamiennes, ouvrant la voie à la fabrication du vaccin.

Après 16 années de recherche, le Rotavin-M1 a été testé par le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies et l’Institut national d’examen des vaccins et produits biologiques du Vietnam, aboutissant à sa mise sur le marché.

Le Rotavin-M1 est un vaccin acellulaire produit sur la base de cellules de rein de singes. Pour cela, le ministère de la Santé a établi un centre d’élevage de singes sur l’île de Rêu, dans la ville de Câm Pha, province de Quang Ninh (Nord-Est). Il s’agit de la principale source de sérum de singe du Centre de recherche et de fabrication de vaccins et produits biologiques.

La Pr-Dr. Lê Thi Luân explique que «le Rotavin-M1 a fait l’objet d’essais cliniques pendant trois ans sur 30 adultes et 1.000 enfants âgés de 6 à 12 semaines à Thanh Son, province de Phú Tho, et dans la ville de Thái Binh (Nord). Les résultats ont démontré son efficacité et l’absence d’effets secondaires, qui en font l’équivalent du vaccin belge Rotarix, utilisé actuellement au Vietnam».

Haute qualité, bas prix

En mai 2012, le ministère de la Santé a autorisé la vente du Rotavin-M1 sur le marché. Le prix d’une dose est de 300.000 dôngs, soit un tiers de son homologue importé. Jusqu’à maintenant, 10.000 enfants de 60 provinces et villes en ont bénéficié. Le Vietnam peut désormais produire 11 vaccins au service de son programme de vaccination élargi. La particularité du Rotavin-M1 est qu’il est le premier à avoir été étudié et produit à partir de souches vaccinales locales, d’où une efficacité optimale sur les jeunes enfants vietnamiens.

Jusqu’à maintenant, 10.000 enfants de 60 provinces et villes ont bénéficié du Rotavin-M1.

Dans un dispensaire du district de Dan Phuong, à Hanoi, les enfants venant s’y faire vacciner sont de plus en plus nombreux. «Avec les investissements du ministère des Sciences et des Technologies et du gouvernement, le Centre de recherche et de fabrication de vaccins et produits biologiques envisage d’établir une zone de fabrication du Rotavin-M1 d’une capacité de 10 à 15 millions de doses par an, pour la demande intérieure et l’exportation. Actuellement, tous les vaccins écoulés sur le marché et fabriqué par ledit centre répondent aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)», a informé la Pr-Dr. Lê Thi Luân.

Ce succès réaffirme les compétences du Vietnam dans la production de vaccins, puisqu’il est le 2e pays d’Asie et le 4e du monde capable de fabriquer un antirotavirus.

Le rotavirus est la première cause de diarrhée aiguë du jeune enfant dans le monde. Au Vietnam, il est l’une des causes principales de mortalité chez les nourrissons et les jeunes enfants. Depuis 2008, le Vietnam importe le vaccin Rotarix de la Compagnie belge Glaxo Smith Kline, à un prix très élevé.


Réseau de surveillance du rotavirus

Le rotavirus est la première cause de diarrhée aiguë du jeune enfant dans le monde. Presque tous les enfants sont infectés par un rotavirus au cours de leurs cinq premières années de vie. Cette infection peut rester asymptomatique ou entraîner une gastro-entérite, dont les rotavirus sont la principale cause. L’infection est souvent asymptomatique chez l’adulte. Environ 500. 000 enfants de moins de 5 ans meurent de diarrhée à rotavirus chaque année dans le monde, dont 85% dans les pays à faible revenu d’Afrique et d’Asie. Depuis 2001, l’OMS a mis en place un réseau de surveillance des rotavirus (réseaux régionaux de sentinelles en milieu hospitalier dans 35 pays des six régions de l’OMS), qui a montré que près de 40% des hospitalisations pour diarrhée de l’enfant de moins de 5 ans dans le monde sont dues à des rotavirus (souches G1, G2, G3, G4 et G9 le plus souvent, avec une répartition des souches variant selon les régions), ceci pour 62.584 échantillons de selles analysés. Pour ces mêmes échantillons (non nécessairement représentatifs de la réalité mondiale), pour 4.936 enfants testés positifs au rotavirus de 2001 dans les pays suivis, 325 étaient en Afrique, 388 en Amérique, 323 en Europe, 1.290 en Méditerranée orientale et 2.610 en Asie du Sud-Est et Pacifique occidental.
(Source : Wikipédia)


Huong Linh/CVN

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