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Un cours du maître Khanh. |
Terminant une journée de travail, Khanh revient vite à son studio qui lui sert également de salle de classe. Chaque jour, cet instituteur travaille avec ses élèves jusqu’à 21h00. Il ne dîne qu’une fois avoir fini ses cours, ce qui n’influence en aucun cas l’énergie qu’il consacre à ses apprenants favoris.
L’enseignant se rappelle du moment où l’idée d’ouvrir cette classe gratuite a germé dans sa tête. Il raconte la rencontre fortuite d’un groupe de quatre ou cinq écoliers qui faisaient leurs devoirs ensemble dans une petite cabane. En constatant que les jeunes avaient de la peine à achever leurs exercices, Hoàng Trong Khanh avait décidé de les aider. Les écoliers en étaient ravis et ont demandé à Khanh s’il pouvait continuer. "Les enfants aiment l’école et aiment travailler, mais sans quelqu’un pouvant les accompagner, parfois ils ne savent pas si leurs exercices ont été faits correctement", dit Khanh. Depuis ce jour, après les heures de travail, Hoàng Trong Khanh se rend ainsi auprès des jeunes pour leur donner des cours supplémentaires. Le nombre d’élèves est passé en peu de temps de 5 à 20 et en compte à ce jour 43. "Le quartier est pauvre et faute de conditions financières, de nombreux jeunes ne sont même pas scolarisés. Quant à ceux qui viennent en classe, il y a toujours un risque qu’ils abandonnent l’école en cours de chemin, faute d’accompagnateur comme moi", confie le maître.
De progrès notables
des écoliers
Le maître Hoàng Trong Khanh (gauche) reçoit un satisfecit de l'Union municipale de la jeunesse de Hô Chi Minh-Ville pour sa classe "spéciale". |
Après neuf ans à donner des cours gratuits aux enfants défavorisés, nombreux sont les élèves de Khanh qui ont fait des progrès notables, certains ayant même réussi l’examen d’entrée à l’université haut la main. Élève suivant les cours de Khanh depuis trois ans, Nguyên Ngoc Phuong est content de raconter que grâce aux explications de son maître, ses devoirs même les plus difficiles, sont maintenant compréhensibles. De père ouvrier et de mère commerçante, ce garçon de 14 ans fait savoir que M. Khanh, leur enseigne également des savoir-faire. "En plus, si nous travaillons bien, notre prof’ nous emmène même au restaurant et nous donne des cadeaux !", dit Phuong en souriant.
Pour pouvoir être en mesure d’accompagner ces écoliers et collégiens, Hoàng Trong Khanh, dont les études se sont arrêtées après l’obtention du bac, enrichit ses connaissances chaque jour, que ce soit grâce aux manuels ou à Internet. Ayant passé une enfance difficile, Khanh n’a pas eu la chance d’approfondir ses études. Vivant seul à l’heure actuelle, loin de ses proches, Khanh ne cache pas les raisons expliquant son dévouement envers ces enfants. "Ces jeunes défavorisés, tout comme moi, sont issus de familles monoparentales, de parents décédés ou immigrés. Je suis simplement content de pouvoir les accompagner dans cette étape de leur vie."
Bien que son salaire d’ouvrier soit modeste, l’enseignant au grand cœur équipe lui-même sa salle de classe de tables, chaises, tableau et ventilateurs, le tout de sa propre poche. "Mon bonheur, c’est simplement les bons résultats d’études des enfants", conclut Khanh avec le sourire.
Hoàng Hoa/CVN