Nguyên Ngoc Tuân dans son cybercafé. |
Nguyên Ngoc Tuân est né en 1984 dans la commune de Hiên Ninh, district de Quang Ninh, province de Quang Binh. Rapidement, un trouble de la croissance est détecté chez lui.
Pham Thi Quyên, sa mère, confie : «Dans la guerre contre les Américains, mon mari et moi étions soldats à la frontière Vietnam-Laos et dans la province de Quang Tri (Centre). Malheureusement, nous avons été en contact avec des produits chimiques utilisés par l’armée américaine. Dès la naissance, Tuân était très fragile et des troubles moteurs ont rapidement été décelés». Loin de se résigner, les parents de Tuân consultent de nombreux médecins réputés de la province et n’ont d’autre choix que d’accepter le nanisme de leur fils.
L’ambitieux
À trois ans, alors que les autres enfants courent, Tuân fait ses premiers pas dans la cour de la maison familiale. À six ans, il souhaite aller à l’école comme les autres enfants de son âge. Mme Quyên confie : «J’avais peur que Tuân soit en retard par rapport aux autres élèves, à cause de sa santé fragile. J’appréhendais également le fait qu’il puisse être exclu ou moqué par les autres enfants. Mais heureusement, sa gentillesse et son esprit studieux lui ont permis de gagner l’estime de ses camarades et enseignants».
Le mariage de Ngoc Tuân et Trà My. |
Après le collège, les parents de Tuân lui conseillent d’arrêter les études pour rester à la maison, le lycée se trouvant loin du domicile. Mais leur fils refuse. Tuân a, par ailleurs, un très bon ami à l’époque, Trân Dinh Thang. Ainsi, pendant trois ans, ce dernier va le transporter à l’école. «Même si Tuân est différent de nous, il est intelligent et passionné par ses études. Tous ses amis sont admiratifs de sa volonté et de sa force», confie Trân Hùng, un des camarades de lycée de Tuân.
Le Baccalauréat en poche, Tuân réussit le concours d’entrée de l’École secondaire d’industrie de Huê et devient étudiant en technologies de l’information. Diplômé avec la mention «Excellent», il se lance dans la recherche d’un emploi. Malheureusement, il enchaîne les refus à cause de sa petite taille. «À l’époque, j’étais désemparé. Mais, le soutien de mes parents m’a aidé à grandir», partage Tuân.
L’amour malgré la différence
Avec l’aide financière de ses parents, le jeune diplômé ouvre un cybercafé, assurant également un service de photocopie, qu’il a par la suite développé avec la création d’un magasin à part entière.
Selon Lê Quang Toàn, membre de l’Association de patronage des handicaps et des orphelins de Quang Binh : «Tuân est un exemple de courage. Il participe également activement aux activités volontaires pour aider les personnes handicapées de la province de Quang Binh». Actuellement, il est un des collaborateurs de cette association.
M. Tuân (1er plan, à gauche) est un membre actif des activités volontaires venant en aide aux personnes handicapées à Quang Binh. |
«Adulte, Ngoc Tuân cherche à attirer l’attention de la gent féminine. Mais, la plupart des femmes le rejettent pour sa petite taille», confie sa mère.
Malgré de nombreux refus, le bonheur finit par sourire à Ngoc Tuân. Par l’intermédiaire d’une amie, il rencontre son épouse, Trà My, qui travaille à l’époque dans la province de Gia Lai (hauts plateaux du Centre). «On s’appelait très souvent et au fur et à mesure, on a appris à se connaître. Deux mois après notre rencontre, j’ai décidé de me rendre chez lui», livre Trà My.
Quelques mois plus tard, la cérémonie de mariage a lieu entre cet homme de moins d’un mètre et une femme de presque deux fois sa taille. Aujourd’hui, la petite famille de Tuân et de My s’est agrandie, avec l’arrivée d’un petit garçon.
Quê Anh/CVN