>>Diên Biên, où l’hévéa repoussera la pauvreté
>>Pour le développement durable du tourisme de Diên Biên
Lo Van Thuc donne à manger aux poissons. |
À Diên Biên, Lo Van Thuc, 32 ans, est connu pour son modèle de production agricole VACR, un acronyme vietnamien formé par les mots "Vuon" (potager, verger), "Ao" (nappe piscicole), "Chuông" (élevage), et "Rung" (forêt).
Diplômé du Collège des techniques électroniques et d’électro-réfrigération de Hanoï, le jeune homme d’ethnie Thaï ne se destine pourtant pas à ce domaine. Passionné pour les activités volontaires, il s’est engagé en 2011, et ce pendant trois ans, au sein des missions bénévoles de la Division économique-militaire 379, relevant de la IIe Région militaire. Son groupe est déployé dans les districts de Muong Nhé et de Muong Trà, province de Diên Biên (Nord-Ouest).
À l’époque, ce jeune bénévole fréquentait les villages frontaliers avec le Laos où vivent des minorités ethniques comme les H’mông, les Dao, les Thaï, les Kho Mu, les Khang... Objectifs: propager les politiques du Parti et les lois de l’État, empêcher la migration libre, lutter contre la propagande antigouvernementale et aider les habitants à développer leur économie. Après trois ans de missions bénévoles, Lo Van Thuc a décidé de revenir à son hameau natal de Ban Nghiu, commune de Thanh Luông, district de Diên Biên, afin de développer le modèle de production agricole VACR.
Au début, il a parcouru provinces et villes du Nord pour visiter les meilleures fermes et apprendre les techniques d’élevage et de culture. En 2014, ce jeune Thaï a emprunté de l’argent pour construire sa ferme sur un hectare de terres cultivables. Il a creusé trois grands étangs sur 6.000 m2 pour élever des poissons (carpes, carpes de roseau, tilapias, poissons-chats et rohu).
Tout début est difficile
Mais à cause du manque de connaissance et d’expérience dans la pisciculture, beaucoup de carpes de roseau (Ctenopharyngodon idella) sont tombés malades, puis sont morts durant la période 2014-2015. Le propriétaire y a perdu presque toute sa fortune. Ensuite, il a essayé d’élever 40-50 cochons dans sa ferme. Les difficultés s’accumulaient alors que le prix du porc poursuivait sa baisse sur le marché local car la fièvre aphteuse et des épidémies menaçaient de toucher les élevages.
Toujours motivé, Lo Van Thuc a commencé à rénover sa ferme en élevant des volailles (poulets, canards). Il suivait dans le même temps une formation agricole sur l’élevage des bovins et des poissons. Conscient que les caïmitiers et les pamplemoussiers à écorce verte sont adaptés à la terre de Diên Biên et qu’ils représentent une source de revenu sûre, Lo Van Thuc a décidé d’en planter sur près de 4.000 m2. En outre, il cultive du riz sur 6.000 à 7.000 m2 et prend soin de 2 ha de forêts.
Son revenu total provenant du modèle VACR est estimé à 100-200 millions de dôngs par an. Outre l’agriculture, Lo Van Thuc a acheté des véhicules pour transporter des matériaux de construction au profit des habitants de sa commune. "Le modèle VACR de Lo Van Thuc est très rentable. Beaucoup de jeunes villageois ont visité sa ferme pour gagner en expérience", informe Hà Van Hai, secrétaire de l’Union de la jeunesse de la commune de Thanh Luông.
De plus, le jeune Thaï participe avec entrain aux activités sociales. Il est actuellement le secrétaire de l’Union de la jeunesse de son hameau. Il continue d’aider les autres agriculteurs dans l’élevage des poissons, des bovins et des buffles. "Grâce à son soutien, beaucoup de jeunes villageois sont sortis de la pauvreté", ajoute Hà Van Hai.
À savoir que Thanh Luông est une commune partageant 8,5 km de frontières avec le Laos. La forêt naturelle représente plus de 2.000 ha avec une couverture de 52% de la superficie de la commune. Avec une population de 7.400 habitants répartis au sein de quatre groupes ethniques (Kinh, Thaï, Kho Mú et Tày), cette localité a déjà satisfait aux 19 normes de la Nouvelle ruralité en 2017. Son taux de pauvreté est de seulement 5,51% de la population.
Texte et photos: Nguyên Tùng/CVN