Un environnement d’investissement plus ouvert

Au premier trimestre, le pays a reçu plus de 3,3 milliards de dollars d’investissement direct étranger (IDE), soit un recul de 49,6% en variation annuelle et près de deux fois moins sur un an. Pour le ministre du Plan et de l’Investissement, Bùi Quang Vinh, rien d’alarmant.

Les entreprises privées, y compris familiales, sont déjà un facteur réel du développement de l’économie vietnamienne et sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important.
Trân Viêt/VNA/CVN

D’après Bùi Quang Vinh, la comparaison de l’attraction de l’IDE sur une base trimestrielle ne permet pas de se faire une bonne idée de la situation actuelle. Lors du 1er trimestre 2013, deux grands projets étrangers ont été lancés dans la raffinerie de Nghi Son (province de Thanh Hoa, au Centre) d’un coût de 2,8 milliards de dollars, et l’usine Samsung Electronics Vietnam (province de Thai Nguyên au Nord) de 2 milliards de dollars. Il ajoute que «cette année, cela n’a pas été le cas, mais cela ne signifie pas que l’attraction de l’IDE va chuter en 2014. Actuellement, plusieurs investisseurs étrangers souhaitent réaliser de grands projets au Vietnam».

Transfert de technologies

D’après Nguyên Van Toàn, vice-président de l’Association des entrepreneurs et investisseurs étrangers, le groupe américain Exxon Mobil entend déposer un dossier de production d’électricité de 20 milliards de dollars dans la province de Quang Ngai (Centre). De même, le groupe thaïlandais du pétrole PTT souhaite investir dans la zone économique de Nhon Hôi de la province de Binh Dinh (Centre), en sus de son premier projet de raffinerie de 27 milliards de dollars dans localité.

M. Vinh fait savoir que l’on recense actuellement près de 16.000 entreprises issues de l’IDE dans notre pays. Celles dont le capital n’est pas entièrement étranger sont 5% à avoir transféré des technologies durant ces 20 dernières années, quant aux autres, faute de partenaires vietnamiens en interne, elles n’ont que peu d’occasions de le faire. Il affirme cependant qu’«il ne faut pas être pessimiste devant cette situation car, lorsque vous parlez de transfert de technologies, il s’agit de transfert direct. Or, toutes ces entreprises ont initié des transferts indirects qui ont entraîné une réorganisation du tissu économique, une évolution des mentalités, ou encore des activités professionnelles, qui ont notablement participé à l’amélioration de la compétitivité de nos entreprises».

Ce 1er trimestre, l’IDE a reculé de 49,6% sur un an, à un peu plus de 3,3 milliards de dollars.   

Nicolas Audier, membre de la Chambre européenne de Commerce au Vietnam (EuroCham) et avocat exerçant à Hanoi, estime que les incertitudes juridiques ont une incidence pour les étrangers souhaitant investir au Vietnam, en particulier en matière d’acquisition, de fusion et de partenariat public-privé. Sur ce point, Bùi Quang Vinh rappelle que l’environnement d’investissement et de commerce au Vietnam n’est pas encore parfait. Le Vietnam reste un pays en développement et sa législation doit encore être améliorée. Les fusions-acquisitions et partenariat public-privé sont de nouveaux outils. Le projet d’amendement de la Loi sur l’investissement, qui comprend des dispositions sur de telles opérations, devrait être prochainement adopté par l’Assemblée nationale. Concernant plus spécifiquement le partenariat public-privé, son ministère s’est vu confié par le Premier ministre Nguyên Tân Dung la tâche d’élaborer un arrêté sur cet outil d’investissement. Le ministère a déjà collecté de nombreux avis et conseils d’organisations internationales, de pays développés et de grands groupes internationaux. Ce texte, qui devrait être promulgué cette année, est estimé répondre aux pratiques internationales en ce domaine par nos bailleurs de fonds internationaux.

Rôle majeur des entreprises domestiques

Toujours selon M. Vinh, les investisseurs, qu’ils soient étrangers ou domestiques, ont tous leurs avantages et leurs problèmes spécifiques. Le Vietnam s’est d’abord intéressé aux étrangers car ils disposent de grosses capacités financières, mais aussi d’expériences et de technologies. Tous les pays du monde, en développement ou non, ont tendance à privilégier l’investissement étranger, qu’il soit direct ou indirect. Toutefois, le développement de l’économie vietnamienne sur le long terme dépend davantage des entreprises domestiques, ne serait-ce que parce qu’elles nous éviteront de dépendre exclusivement de l’étranger. L’investissement des entreprises domestiques - il existe déjà - prendra son essor dans les quelques années à venir. D’abord de la part des entreprises publiques, lorsqu’elles auront achevé le recentrage de leur activité sur leur objet social, puis leur restructuration, plus particulièrement celles qui recourront à l’actionnarisation, c'est-à-dire qui bénéficieront de partenaires expérimentés et entreprenants. Mais aussi et surtout des entreprises privées qui sont déjà un facteur réel du développement de l’économie et sont vouées à avoir un rôle de plus en plus important.

«Pour soutenir ce processus global, le gouvernement entend soumettre à l’Assemblée nationale deux projets d’amendement des lois sur l’entreprise et sur l’investissement. Compte tenu de leur importance grandissante, tout citoyen vietnamien, personne physique ou morale, sera libre d’entreprendre - d’investir - dans tous les secteurs économiques libres ou réglementés, excepté ceux incombant exclusivement à l’État, bien sûr...», souligne M. Vinh.

Quê Anh/CVN

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