>>Des canneliers séculaires, joyaux de la montagne de Ngoc Linh
A Thuân, domicilié dans le village de Dak King 1, soigne ses cultures d’angélique de Chine avant d’aller à l’école. |
A Thuân se lève à l’aube pour arroser ses deux planches d’angélique de Chine avant d’aller à l’école. “Même si c’est la saison des pluies, les plantes doivent être arrosées régulièrement pour optimiser leur croissance“, explique cet enseignant de profession du village de Dak King 1, relevant de la commune de Ngoc Lây, district de Tu Mo Rông, province de Kon Tum (hauts plateaux du Centre).
Fière de ses champs verdoyants, Y Nheng, cheffe du village de Tu Bung (commune de Ngoc Lây), fait savoir que sa famille s’est lancée dans cette culture en décembre dernier. Elle dispose aujourd’hui de 10.000 pieds. “Je vais récolter les tubercules dans deux ans. Pourtant, de nombreux commerçants ont déjà visité mon champ“, partage-t-elle.
Quand la plante prend racine…
L’angélique de Chine, connue sous le nom scientifique d’Angelica sinensis, est communément appelée “ginseng femelle“. Différente du célèbre ginseng Ngoc Linh, cultivé uniquement en forêt, autour de la montagne de Ngoc Linh (province de Kon Tum) ou dans le district de Nam Trà My (province de Quang Nam), ce “ginseng femelle“ est plantée partout dans les jardins et les champs de la commune de Ngoc Lây - là où le ginseng Ngoc Linh a été découvert en 1973.
Sachant que ces plantes se développent bien sur les terres humides, les habitants locaux ont commencé à les planter sur les rizières en terrasses près des cours d’eau, ce qui facilite leur arrosage pendant la saison sèche. “Certains les ont aussi plantées à l’ombre des caféiers et dans les rizières après la récolte car la paille de riz est un engrais naturel", raconte Y Nheng. Vingt-six des 32 foyers qui peuplent son village de Tu Bung cultivent cette sorte de ginseng. Ils s’attendent à faire leur première récolte au début de l’année prochaine.
Y Linh, une villageoise, a confié que sa famille avait dépensé 2,5 millions de dôngs pour acheter 2.500 plants. Elle conservera les meilleurs pieds grâce aux graines qu’ils produiront. “L’année prochaine, je n’aurai ainsi pas besoin d’aller dans la ville de Kon Tum pour me procurer des graines“, se félicite-t-elle.
Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, cette année, la plupart des paysans de Ngoc Lây sont capables de financer eux-mêmes l’achat de semis. Seules certaines des familles les plus pauvres de la commune en ont reçu gratuitement de la part de la commune.
Vingt-six des 32 foyers du village de Tu Bung cultivent ce «ginseng». |
Photo : TT/CVN |
… les récoltes prometteuses
Selon les experts de l’Institut des plantes médicinales de Hanoï, cette nouvelle variété d’angélique de Chine est plus grande et à un rendement bien supérieur à celle cultivée auparavant. Elle peut donner des tubercules neuf mois seulement après avoir été plantée - contre 18 à 24 mois précédemment.
Lors de la première récolte l’an dernier, A Thuân a vendu 300 kg de tubercules au prix de 70.000 dôngs le kilo, lui permettant d’engranger un gain de 21 millions de dôngs.
Son voisin, A Biên, a également décidé de vendre 200 kg de tubercules un an seulement après avoir mis les pieds en terre. “Avec la nouvelle variété, un kilo équivaut à deux à cinq tubercules, contre dix pour l’ancienne variété. Formulé autrement, la récolte peut être effectuée après un an seulement, indique-t-il. J’espère que les habitants du coin pourront voir mes résultats et se mettre à leur tour à cultiver ce +ginseng femelle+“.
A Thuân et A Biên peuvent gagner des revenus assez élevés grâce à cette plante médicinale. Un succès qu’ils doivent à l’Institut des plantes médicinales de Hanoï, qui a fourni aux habitants de Ngoc Lây cette nouvelle variété adaptée aux conditions pédoclimatiques locales, de sorte qu’elles ont grandi rapidement.
Par ailleurs, l’autoroute 40B, ouverte il y a quelques années, a aidé les habitants de la minorité ethnique Xo Dang de la commune de Ngoc Lây à accéder au “monde extérieur“ et à se procurer cette variété qui a changé la vie de cette peuplade, jusqu’alors isolée de tout.
Début 2018, les Xo Dang du village de Ngoc Lây procèderont à la récolte. Avec le cours moyen actuel autour de 70.000 dôngs le kilo, tout le monde s’attend à des retombées inédites.
Selon Nguyên Van Dang, président du Comité populaire de Ngoc Lây, les autorités locales considèrent cette angélique de Chine comme une “plante économique majeure“ de la localité. En plus, la commune a signé un contrat de vente avec une société commerciale de Kon Tum, ce qui devrait faciliter un peu plus encore l’écoulement de la production.
Huong Linh/CVN