Un coup de main pour nettoyer les canaux pollués

Ces trois derniers mois, une équipe de ramassage des ordures appelée Sài Gon Xanh (Saigon verte) a nettoyé de nombreux canaux encombrés de déchets à travers Hô Chi Minh-Ville. Des dizaines de tonnes en ont été collectées.

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Membres de Sài Gon Xanh collectant des ordures dans un canal à Hô Chi Minh-Ville.
 Photo : CTV/CVN

Afin de sensibiliser le public à la nécessité d’arrêter de jeter des ordures, le jeune homme Nguyên Luong Ngoc et son équipe n’hésitent pas à se baigner dans les eaux noires du canal Hy Vong (Espoir) dans l’arrondissement de Tân Binh, l’un des plus pollués de la mégapole du Sud, pour collecter les ordures.

Nguyên Luong Ngoc, âgé de 27 ans et employé dans un restaurant de Hô Chi Minh-Ville, a partagé qu’il pensait que la ville était l’un des plus beaux endroits lorsqu’il était dans son village natal. Mais quand il est venu y travailler, il y a vu de nombreux canaux pollués. “Il y a une forte puanteur se dégageant des eaux noires des canaux pleins de déchets, polluant gravement l’environnement, affectant le paysage et menaçant la santé des riverains”, a-t-il déclaré.

Avec la volonté de rendre les canaux propres de nouveau et de contribuer à l’édification d’une ville verte, propre et belle, Luong Ngoc a créé l’équipe Sài Gon Xanh qui réunit des jeunes très motivés. “Notre travail devrait contribuer à sensibiliser le public, en particulier la jeune génération, à la protection de l’environnement”, a-t-il souligné.

Son groupe ne comptait initialement que cinq membres, principalement des étudiants et des pigistes, qui passent environ dix heures par semaine à ramasser les ordures dans les canaux.

“Des images et des vidéos sur notre travail ont été largement partagés sur les réseaux sociaux et ont récemment reçu beaucoup d’attention de la part de la communauté”, a-t-il dit. En conséquence, l’équipe s’est rapidement agrandie en attirant des dizaines de jeunes bénévoles, dont des étrangers vivant dans la ville.

Difficultés et risques inattendus

Hô Van Vi, un volontaire, a avoué avoir eu un peu peur de l’eau sale lors de sa première collecte d’ordures. Mais après en avoir fait beaucoup, il a vraiment pris goût à ce travail. “Je suis fier de ce que j’ai accompli et je veux faire ce travail tous les jours”, a-t-il exprimé.

Le premier jour de son volontariat, un Lituanien nommé Arturas a vu l’équipe sur TikTok, et il a choisi de la rejoindre. “Quand je fais ce travail, je me sens très heureux car j’apporte quelque chose d’utile à la société”, a-t-il avoué.

L’équipe utilise un panier pour ratisser les ordures, mais il est presque impossible de tout enlever. Les déchets sont partout dans le canal, et parce qu’ils y sont depuis si longtemps, l’eau est trouble et nauséabonde.

Après environ trois heures de nettoyage du canal, plus de 20 sacs de déchets pesant des dizaines de kilogrammes chacun ont été collectés et ramenés sur la rue. Ils ont ensuite été remis à un agent d’assainissement pour être transportés vers des installations de traitement.

Selon Nguyên Luong Ngoc, le canal ne peut pas être entièrement nettoyé en une seule fois en raison de la quantité importante de déchets présents. L’équipe prévoit de demander aux autorités locales de faire appel à davantage de volontaires pour nettoyer les zones restantes qui sont plus profondes.

Malgré les vêtements de protection, les participants doivent encore faire face à de nombreuses difficultés et risques inattendus liés à la pollution et aux maladies contagieuses.

 “Si nous ne faisons pas attention, nous pourrions accidentellement nous blesser avec une aiguille usagée ou du verre brisé”, a expliqué Luong Ngoc. Lors de leur collecte de déchets dans l’arrondissement de Go Vâp, plus de 100 seringues ont été retrouvées. Il y a également d’autres déchets dangereux tels que les carcasses d’animaux par exemple.

Quand les efforts portent leurs fruits

Le volontaire lituanien Arturas ramasse des ordures dans un canal à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : CTV/CVN

Ces derniers mois, Sài Gon Xanh a contribué à réduire la pollution des eaux de surface de nombreux canaux nauséabonds dans les arrondissements de Tân Binh et Go Vâp.

Nguyên Van Chinh, un habitant du 15e quartier de l’arrondissement de Tân Binh, a exprimé son soutien pour les efforts de l’équipe visant à nettoyer les voies navigables de la ville, sérieusement polluées par les déchets. “Le canal a l’air tellement mieux après que de nombreux déchets ont été collectés”, a-t-il souligné.

Selon Bùi Huu Hông Hai, vice-président de l’Union de la jeunesse du Vietnam de Hô Chi Minh-Ville, la pollution de l’environnement est toujours un casse-tête. La ville compte désormais plus de 2.000 km de canaux et de ruisseaux, et des dizaines d’entre eux sont pollués en raison des grandes quantités d’eaux usées domestiques et industrielles, ainsi que des ordures ménagères, qui y sont déversées.

Chaque jour, 10 à 40 tonnes de déchets sont collectées à partir de ces canaux à travers la ville, voire jusqu’à 80 tonnes lors des jours fériés, principalement des déchets ménagers.

La ville a déployé de nombreux efforts pour inciter ses habitants à accorder plus d’attention à la propreté de l’environnement et à ne pas jeter de déchets dans les canaux. Le nettoyage mené par l’équipe Sài Gon Xanh encourage les jeunes de la ville à se rassembler dans des activités concrètes pour aider à garder la ville verte, propre et belle.

Nguyên Diêp - Huong Linh/CVN

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