Ukraine : pas de désescalade à l'Est, Kiev promet la décentralisation

L'accord diplomatique obtenu entre la Russie, l'Ukraine, l'UE et les États-Unis pour commencer une désescalade après plusieurs mois de conflit a été salué comme une victoire.

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Pour l'heure, il n'a pas beaucoup d'effets sur le terrain. Les séparatistes, simples manifestants ou groupes armés, tiennent toujours des bâtiments publics dans une demi-douzaine de villes de la région.
À Donetsk, le gouvernement provisoire pro-russe a clairement affirmé que les séparatistes ne se sentaient pas liés à ce document, pourtant accepté par Moscou. «C'est Kiev qui doit d'abord désarmer l'extrême droite, la garde nationale et les autres formations illégales, et après éventuellement nous rendrons les armes, a résumé Kirill Roudenko, un des porte-parole des insurgés. Lavrov n'a pas signé en notre nom mais au nom de la Russie». 

Une colonne du 25e bataillon aéroporté de Dnipropetrovsk s'est retrouvée bloquée


L'application de l'accord ne pourrait en outre intervenir «qu'après une réforme constitutionnelle», a ajouté Denis Pouchiline, «ministre» du gouvernement local. Pour tenter de calmer les manifestants, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a promis, vendredi 18 avril, une décentralisation et un statut spécial pour la langue russe dans le cadre d'une "réforme constitutionnelle d'envergure", sans plus de détails.
Dans le même temps, l'ex-Oremière ministre ukrainienne Ioulia Timochenko était à Donetsk pour saluer la création d'une brigade de volontaires prêts à défendre l'Ukraine «contre l'agression russe». Elle a aussi appelé au renforcement «significatif» des pouvoirs locaux, et à la création d'un «statut plus fort» pour la langue russe. «Nous devons tout faire pour qu'il n'y ait plus de dictature ni de régime autoritaire dans l'espace post-soviétique», a déclaré l'opposante au président déchu Viktor Ianoukovitch, qui s'est posée en candidate et médiatrice. 

L'ex-Première ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko.


Même situation à Kramatorsk, où les militants pro-russes se disaient déterminés à poursuivre leur action. Les séparatistes réclament une «fédéralisation» de la Constitution ukrainienne, que refuse le gouvernement qui y voit la porte ouverte à l'éclatement du pays.
Les russophones critiquent également le fait que les forces armées ukrainiennes n'ont pas mis un terme à leur «opération antiterroriste» malgré cet accord. Les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont confirmé que l'opération était maintenue, mais «pas dans une phase active». «Sa durée dépendra du temps que les terroristes resteront dans notre pays», a déclaré une porte-parole du SBU.
Le Kremlin s'est d'ailleurs plaint que «les Occidentaux s'efforcent de faire porter la responsabilité plutôt de notre côté», alors que le non-respect de cet accord est «une responsabilité collective», tout en jugeant «inacceptables» les menaces de nouvelles sanctions.

AFP/VNA/CVN

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