Tuerie d'Utrecht: la piste terroriste étudiée "sérieusement"

La piste terroriste est étudiée "sérieusement" dans l'enquête sur la fusillade qui a fait trois morts lundi 18 mars dans un tramway à Utrecht (Pays-Bas), ont annoncé mardi 19 mars les enquêteurs, assurant n'avoir trouvé pour le moment "aucun lien" entre le suspect principal d'origine turque et les victimes.

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Des adolescents déposent des fleurs sur le site de la fusillade qui a fait trois morts lundi 18 mars à Utrecht, aux Pays-Bas.

"À ce stade un motif terroriste est pris en compte sérieusement", ont indiqué dans un communiqué commun le parquet et la police locale, qui ont interpellé au total trois suspects lundi 18 mar.

Ils ont expliqué se baser notamment sur une lettre retrouvée dans la voiture utilisée pour sa fuite par le suspect principal, Gokmen Tanis, un homme de 37 ans né en Turquie.

Ce dernier, déjà connu de la justice néerlandaise pour des faits de vol et de viol, a été arrêté lundi 18 mars à l'issue d'une chasse à l'homme de huit heures. Une arme à feu a été saisie lors de son interpellation, ont précisé les enquêteurs.

"Un jour après, je suis toujours rempli d'horreur", a déclaré mardi après-midi 19 mars le Premier ministre Mark Rutte devant le Parlement.

"De nombreuses questions restent en suspens sur le motif, et les enquêteurs ont encore beaucoup de travail. Mais il n'y a aucun doute que l'impact a été énorme", a-t-il ajouté.

Le dirigeant libéral était attendu en fin de journée à Utrecht pour rencontrer des témoins de la tuerie, en compagnie du ministre de la Justice Ferd Grapperhaus.

Lundi 18 mars Mark Rutte avait affirmé qu'on ne pouvait "exclure" d'autres pistes que la motivation terroriste, notamment celle d'une dispute familiale. "Les autres motifs (...) sont aussi l'objet d'investigations", ont renchéri mardi 19 mars le parquet et la police.

Outre le suspect principal, deux autres hommes âgés de 23 et 27 ans étaient encore en garde à vue mardi 19 mars après leur arrestation lundi soir 18 mars. Aucune précision n'a été donnée sur leur degré d'implication présumé.

Un membre des forces spéciales de la police néerlandaise patrouille le 18 mars près du site de la fusillade qui a fait trois morts.

Dès le début de matinée, des habitants de cette ville de quelque 350.000 habitants, la quatrième des Pays-Bas, ont commencé à déposer des fleurs sur les lieux du drame en hommage aux victimes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Deux condamnations en mars

La fusillade a fait trois morts et sept blessés dont trois grièvement, selon un bilan actualisé. Les personnes décédées sont une femme de 19 ans et deux hommes de 28 et 49 ans, tous originaires de la province d'Utrecht, a-t-on appris mardi.

Au lendemain du drame, les trams roulaient à nouveau après l'interruption du service, le temps que la police scientifique achève son travail sur la scène de crime, une place très fréquentée du centre-ville. Les drapeaux étaient en berne sur de nombreux bâtiments du pays.

Lundi 18 mars le niveau de menace terroriste avait été porté à cinq à Utrecht (son plus haut niveau), dans la foulée de l'attaque. Il avait été abaissé après l'interpellation de Gokmen Tanis.

Sur cet homme considéré comme le suspect principal, les services de renseignement turcs sont en train de "rassembler des informations", a indiqué lundi soir le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Aux Pays-Bas, Gokmen Tanis avait été placé en détention provisoire à l'été 2017, soupçonné d'un viol, a précisé mardi 19 mars un tribunal du pays. Il avait été remis en liberté au bout d'un mois.

Réincarcéré en janvier 2019 pour non respect des conditions de son contrôle judiciaire, il avait de nouveau obtenu sa libération il y a une quinzaine de jours en promettant de collaborer à l'enquête.

Et ce mois-ci, toujours selon ce tribunal, il a écopé de deux condamnations d'un tribunal de police, l'une prononcée le 4 mars pour un vol à l'étalage, l'autre le lendemain pour un cambriolage remontant à septembre dernier.

Selon la radio-télévision publique néerlandaise NOS, certains membres de la famille de Gokmen Tanis auraient des liens avec des groupes de musulmans radicaux, mais l'homme est également connu pour son comportement instable depuis la séparation d'avec sa femme il y a deux ans.

Des témoins de la tuerie dans le tramway ont rapporté que le tireur avait pris pour cible une femme et des personnes tentant de l'aider.


AFP/VNA/CVN

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