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Funérailles d'une personne décédée du coronavirus au cimetière de Valle de Chalco, le 4 juin 2020 au Mexique. |
Côté traitement, la polémique se poursuit sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine. Elle ne montre "pas d'effet bénéfique" pour les malades du COVID-19, selon les responsables de l'essai clinique britannique Recovery, qui ont annoncé dans un communiqué l'arrêt "immédiat" de l'inclusion de nouveaux patients pour ce traitement.
Recovery, premier essai clinique majeur à livrer des résultats très attendus, était l'un des seuls à n'avoir pas suspendu ses tests sur l'hydroxychloroquine après une étude controversée sur la revue The Lancet, retirée depuis, qui pointait du doigt l'inefficacité, voire l'effet néfaste, de la molécule.
"C'est décevant que ce traitement soit inefficace mais cela nous permet de nous concentrer sur les soins et la recherche sur des médicaments plus prometteurs", a commenté Peter Horby, principal responsable de l'essai.
Commentant les chiffres du chômage aux États-Unis (13,3% en mai, alors que les plus pessimistes le voyaient frôler les 20%), Donald Trump a vanté la "force" de l'économie américaine.
"Cette force nous a permis de surmonter cette horrible pandémie, nous l'avons largement surmontée", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. "Nous avons pris toutes les décisions qu'il fallait", a-t-il encore estimé, alors que sa gestion de la crise sanitaire a été souvent critiquée.
Versailles rouvre
Même optimisme en France, où l'épidémie est "contrôlée", ont affirmé vendredi 5 juin les autorités scientifiques. "Le virus recule, mais il circule toujours", a cependant mis en garde le ministre de la Santé Olivier Véran.
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 4 juin à 19h00 GMT. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lieu emblématique du pays et l'un des plus visités au monde, le château de Versailles, près de Paris, doit d'ailleurs rouvrir samedi 6 juin - avec masque obligatoire et nombre de visiteurs limité - après plus de 82 jours de confinement qui ont mis à mal son modèle économique, et en l'absence des Américains et les Asiatiques qui représentent habituellement 30% des visiteurs.
Le château de Chambord, chef d'oeuvre de la Renaissance dans le centre du pays, a lui rouvert ses portes dès vendredi 5 juin. "C'est juste sublime après deux mois de confinement (...) Et en plus, c'est dans un extrême confort puisque c'est complètement vide. On a le château pour nous !", a confié Victor Cadene, l'un des premiers visiteurs.
En Europe, où les nouvelles hospitalisations sont en chute libre, la Banque centrale européenne a sorti jeudi 4 juin les grands moyens pour lutter contre la récession et l'endettement public, en doublant presque son fonds de soutien à l'économie et en prolongeant sa durée, signe que les effets de la crise vont durer des années.
Et la reprise progressive de la circulation des personnes se poursuit à l'approche de la saison estivale : la République tchèque a rouvert ses frontières avec l'Autriche et l'Allemagne, dix jours plus tôt que prévu.
Des habitants de Callao font la queue pour remplir des bouteilles d'oxygène, le 3 juin 2020 au Pérou. |
Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a lui aussi annoncé "une accélération de la feuille de route" avec un assouplissement du confinement, notamment la réouverture dès lundi de tous les commerces hors centres commerciaux.
Les ministres européens de l'Intérieur sont convenus vendredi de se coordonner pour une réouverture progressive des frontières extérieures de l'UE européenne et de l'espace Schengen, qui n'est toutefois pas attendue avant le 1er juillet, même si la décision appartient à chaque État membre.
La Suisse a décidé pour sa part de rouvrir dès le 15 juin ses frontières avec tous les pays de l'UE.
Oxygène "stratégique"
Mais en Amérique latine, nouvel épicentre de la pandémie, le Brésil, géant de 212 millions d'habitants, est devenu derrière les États-Unis et le Royaume-Uni, le troisième pays le plus endeuillé. Plus de 34.000 personnes y sont mortes du coronavirus, avec un nouveau record journalier de décès (1.473), selon le ministère de la Santé. Et pour les spécialistes, les chiffres officiels sont largement sous-évalués.
Les proches d'une victime du COVID-19 portent une croix, dans un cimetière de Valle de Chalco, le 4 juin 2020 au Mexique. |
La maladie continue sa propagation dans le reste de l'Amérique latine, mettant sous pression les systèmes de santé.
Face aux graves pénuries d'oxygène nécessaire pour maintenir en vie les patients, le Pérou, pays où la barre des 5.000 morts a été franchie, a déclaré jeudi qu'il était considéré comme une "ressource stratégique".
"Les patients n'ont plus d'oxygène à l'intérieur (de l'hôpital), j'ai dû acheter deux ballons pour que mon père puisse y être transféré", raconte Olga Bravo, 44 ans, à Lima.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié vendredi 5 juin de nouvelles directives sur le port du masque, qu'elle recommande désormais en cas de "transmission généralisée" et lorsqu'il est difficile de maintenir une distance physique, "par exemple dans les transports publics, dans les magasins ou dans d'autres milieux fermés ou très fréquentés".
À l'échelle mondiale, la pandémie a fait plus de 392.000 morts depuis que le virus est apparu fin décembre en Chine. Les États-Unis restent de loin le pays le plus touché (plus de 108.000 décès), suivis par le Royaume-Uni (40.261), le Brésil (34.021), l'Italie (33.774) et la France (29.111).