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Les taxis vietnamiens se heurtent désormais à la concurrence du service de voiturage Uber.
Ce nouveau service met en contact, par l’intermédiaire d’une application pour smartphone, des particuliers avec d’autres propriétaires de véhicules, et leur permet de suivre le trajet en temps réel sur leur écran. Après enregistrement et indication du lieu de départ et de destination, le système met automatiquement l’usager en contact avec un conducteur, et lui transmet toutes informations sur le véhicule, les frais, etc. Le prix du voiturage, réglé par carte bancaire Visa ou Master, est inférieur à celui d’un taxi ordinaire.
Le Service du transport et des communications de Hô Chi Minh-Ville indique que ces voitures ne portent pas d’enseigne de taxi, ni de logo et encore moins de compteurs comme les taxis traditionnels, ce qui entraîne des inquiétudes de la part des compagnies de transport, à commencer par celles de taxi. D’après ces dernières, il s’agit purement et simplement de concurrence déloyale.
Vers une concurrence égale
L’Association municipale des taxis souligne en effet que ces services de voiturage ne sont pas conformes à la réglementation du transport en voiture, à commencer par l’absence totale de contrôle des conducteurs par l’administration du transport...
Le Département de la fiscalité de Hô Chi Minh-Ville contribue à la critique, que d’aucuns pourrait considérer générale, en ajoutant qu’Uber n'est pas immatriculé au registre des affaires commerciales...
Duong Hông Thanh, directeur adjoint du Service municipal du transport et des communications, souligne le caractère tout à fait novateur au Vietnam d’une telle activité qui bouscule les habitudes administratives, et que les ministères du Transport et des Communications, de l’Information et de la Communication, de la Police et de la Justice devraient réagir sur le plan réglementaire.
À l’opposé, les usagers de ce service estiment qu’Uber, comme toutes autres applications de services de voiturage, présente de grands potentiels pour une amélioration significative de leurs conditions de déplacements, à commencer sur le plan de son coût.
NVD, un usager de Hô Chi Minh-Ville, en témoigne en déclarant qu’en huit minutes environ, il trouve un conducteur pour se déplacer à moindre prix tout en bénéficiant des commodités du paiement par carte bancaire.
Selon le directeur de communication chargé de l’Asie du Sud, Karun Arya, Uber assure que tous les véhicules et leurs conducteurs sont strictement contrôlés et que tout bien oublié par la clientèle sera remis à son propriétaire. Uber ne possède aucune flotte de véhicules, son activité étant simplement celles d’intermédiaire entre les conducteurs et les passagers.
M. Arya souligne qu’Uber donne un travail à de nombreux chauffeurs et qu’il participe à la réduction du nombre de véhicules circulant dans les villes. Présent dans 250 villes du monde entier avec plusieurs millions d’usagers, Uber souhaite rencontrer, selon M. Arya, les autorités locales afin de discuter de mesures communes susceptibles participant à la modernisation des communications urbaines dans les grandes agglomérations vietnamiennes.
Sur le plan juridique, Me Nguyên Van Cuong, avocat au Barreau de Hô Chi Minh-Ville, considère que ce nouveau service devrait être encouragé en lui donnant un statut, mais qu’Uber devrait préalablement s’immatriculer pour cette activité qui lui apparaît clairement commerciale, conformément à la loi vietnamienne.
Implanté dans plus de 40 pays du monde, le service de voiturage Uber est maintenant présent en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande et aux Philippines après avoir fait ses débuts dans la région, il y a un an, à Singapour.