Traité nucléaire INF: le projet de résolution russe bloqué par une commission de l'ONU

Une commission de l'Assemblée générale de l'ONU, spécialisée dans le désarmement, a rejeté vendredi 26 octobre une demande de la Russie de discuter d'un projet de résolution visant à préserver le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) dont veulent se retirer les États-Unis.

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Un exercice militaire Vostok-2018 de l'armée russe.

Lors d'un vote, 55 pays ont refusé d'inscrire cette discussion à l'agenda de la commission, contre 31 oui et 54 abstentions, selon une source onusienne. Plusieurs pays ayant voté non jugent que le sujet INF devrait relever en priorité du Conseil de sécurité. Les résolutions du Conseil sont contraignantes contrairement aux textes qui peuvent être adoptés par l'Assemblée générale de l'ONU.

Lors des discussions, la Russie a affirmé selon une source diplomatique russe qu'elle se réservait la possibilité de déposer son projet de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Les États-Unis ont cependant un droit de veto dans cette enceinte.  Moscou peut aussi proposer son vote directement à l'Assemblée générale de l'ONU (193 pays) sans passer par une adoption préalable de la commission chargée du désarmement.

Jeudi soir 25 octobre, l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vassily Nebenzia, avait indiqué aux médias qu'il espérait un vote à l'Assemblée générale "aussitôt que possible". "La communauté internationale a l'obligation de réagir à cette situation aux conséquences apocalyptiques" d'un retrait américain, avait expliqué plus tôt devant la commission de l'Assemblée un diplomate russe. Vendredi 26 octobre, l'ambassadeur américain chargé du désarmement, Robert Wood, a justifié la position de Washington en affirmant devant la commission que les États-Unis avaient essayé "pendant cinq ans et demi de parler avec la Russie" de ses violations du traité INF.

"Au lieu d'accepter la discussion, nous n'avons eu que des démentis et des accusations ridicules affirmant que les États-Unis étaient ceux qui violaient le traité", a ajouté Robert Wood dont les propos ont été rapportés par la mission diplomatique américaine à l'ONU.

Le président américain Donald Trump a annoncé le 20 octobre le retrait des États-Unis du traité INF, bannissant les missiles nucléaires d'une portée allant de 500 à 5.000 kilomètres et qui avait été conclu avec la Russie en 1987.

Le projet de résolution de Moscou, diffusé dans les médias, "appelle la Russie et les États-Unis à poursuivre les consultations sur le respect de leurs obligations conformément au traité INF". Il demande aussi la relance d'"un dialogue constructif sur les questions stratégiques, fondé sur les principes d'ouverture et du respect mutuel".

Le texte exprime également l'espoir "que ce dialogue va contribuer à des progrès ultérieurs dans la réduction des armes nucléaires et au renforcement de la sécurité et de la stabilité internationales".Le projet demande par ailleurs un "respect entier et strict" du traité et appelle "tous les États signataires à faire des efforts visant à renforcer le traité INF et préserver son efficacité". Il propose aux signataires "des mesures de coopération supplémentaires pour renforcer la confiance" et "la mise en œuvre du traité INF". Le texte estime enfin que "toutes mesures qui enfreignent les dispositifs du traité sapent la stabilité stratégique mondiale et la sécurité internationale".

Le président russe Vladimir Poutine a jugé mercredi 24 octobre que la décision de retrait des États-Unis allait conduire à une nouvelle "course aux armements" et à une situation "extrêmement dangereuse". Les deux dirigeants doivent se voir à Paris le 11 novembre.

APS/VNA/CVN

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