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Quelque 15 ha du village de Trà Quê sont consacrés à la culture de légumes et d’herbes aromatiques. |
C’est une journée spéciale qui attend Agathe Schmidt, étudiante en architecture venant de Paris (France) et Justin Karl, architecte à Berlin (Allemagne). Ces deux jeunes Européens ont décidé d’aller au village de Trà Quê, après avoir eu vent de sa réputation. Le site est en effet connu depuis plusieurs années pour s’être spécialisé - avec une insolente réussite - dans la culture maraîchère et d’herbes aromatiques. Après avoir parcouru, à vélo, les trois kilomètres qui les séparaient du village, les deux amis sont accueillis chaleureusement par le paysan Nguyên Lanh. Ils veulent tout savoir : les légumes et herbes aromatiques cultivés ici, les méthodes culturales ainsi que le modèle de développement de cette activité.
Des maraîchers 100% bio
Fondé il y a environ 300-400 ans, Trà Quê s’étend sur 40 ha, dont 15 ha réservés à la culture de légumes et d’herbes aromatiques. «Nous cultivons plus de 20 sortes de légumes et d’herbes aromatiques selon la saison. Jamais nous n’utilisons d’engrais chimiques. Ici, tout est bio : nous utilisons l’eau de la rivière Cô Co et des engrais organiques faits à partir de jacinthes d’eau», informe Nguyên Lanh. Et d’ajouter : «Les légumes de Trà Quê doivent leur saveur à la qualité du sol, rendu fertile par des engrais fabriqués à partir d’algues».
Agathe Schmidt et Justin Karl veulent tout savoir : les légumes et herbes aromatiques cultivés ici, les méthodes culturales ainsi que le modèle de développement de cette activité. |
Dans les pas de M. Lanh, Agathe Schmidt et Justin Karl visitent les planches de légumes. Ciboulette, lamente, persil japonais, baselle, laitue... la verdure est partout. Ce qui n’est pas pour leur déplaire. C’est la deuxième fois que Justin effectue un voyage au Vietnam, mais la première qu’il se rend à Hôi An. «Trà Quê est incroyable ! Je viens d’une grande ville en Allemagne. Chez nous, on achète des herbes au supermarché et nous ne nous intéressons pas à la manière dont poussent les légumes. Aujourd’hui, c’est une vraie leçon de choses. Le travail est très brut et c’est cet aspect que j’aime bien. Chez nous, tout est organisé d’une façon plus électronique. Ici, on voit vraiment que c’est biologique», analyse-t-il.
La jeune Française Agathe Schmidt procède à l’arrosage d’une planche de légumes. |
Après l’observation, place à la pratique avec l’arrosage des planches de légumes sous la direction de leur hôte. Pas simple pour ces jeunes citadins. Première étape : puiser de l’eau des bassins prévus à cet effet. Ensuite, arroser les herbes aromatiques. Un exercice qui exige physique et équilibre, la palanche à laquelle deux arrosoirs sont accrochés à chacune des extrémités devant être parfaitement équilibrée sur leurs épaules. L’opération est répétée une fois. Sous le regard bienveillant de M. Lanh, les deux «jeunes paysans européens» ont achevé «leurs tâches». «C’est la première fois qu’on vient à Hôi An. Je pense que c’est une chance d’être initiés aux techniques de culture et d’arrosage. Difficile à faire mais formidable au final !», s’exclame Agathe.
Les élèves venant de Singapour cherchent à comprendre les techniques de culture à Trà Quê. |
Tous les chemins mènent à Trà Quê
Ces dernières années, Trà Quê est devenue une destination choyée par les touristes, qui viennent chaque jour un peu plus nombreux. «Il y a des touristes indépendants et d’autres qui voyagent en tour organisé. Ils viennent de tous les coins du globe : Europe, Amériques, Afrique, Asie et Océanie. Ils viennent chercher ici un peu de quiétude et pratiquer les techniques de culture maraîchères», précise Nguyên Tiên Vinh, un guide touristique local.
Depuis 2004, les autorités du Comité populaire de la ville de Hôi An ont consenti de gros efforts dans la rénovation des infrastructures du village et l’enregistrement de la protection du label «Trà Quê-Hôi An». Les autorités locales ont encore demandé aux agences de voyage d’introduire le site de Trà Quê dans leurs circuits touristiques qui, depuis plus de dix ans, est une référence en matière de tourisme communautaire. Il suffit de regarder les sourires sur les lèvres des visiteurs pour s’en convaincre.
Phuong Mai/CVN