Tour d'Italie : quatre choses à savoir sur le 104e Giro

Les doutes des vainqueurs du Tour, la menace du coronavirus, les références à l'histoire, un trio de favoris : quatre choses à savoir sur la 104e édition du Giro qui commence samedi 8 mai à Turin.

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Le coureur colombien Egan Bernal (Ineos) lors de la présentation officielle à Turin, le 6 mai, à la veille du départ du Tour d'Italie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les doutes des vainqueurs du Tour

En théorie, Egan Bernal présente le profil idéal pour gagner le Giro qui se joue traditionnellement en montagne malgré les 38,9 kilomètres de contre-la-montre répartis sur deux étapes. Le grimpeur colombien, amoureux de l'Italie, renaît au-delà des 2000 mètres d'altitude, un seuil qui sera franchi à cinq reprises cette année (16e et 20e étapes).

Le vainqueur du Tour de France 2019 s'avance toutefois sans certitude. La faute à des problèmes de dos récurrents qu'il espère avoir surmontés. "Je veux retrouver la même confiance qu'avant 2020", déclarait-il jeudi 6 mai par référence à ses déceptions de l'année passée quand, leader de l'équipe la plus puissante du peloton (Ineos), il avait dû abandonner la Grande Boucle. "Je travaille très dur pour ça. Mais c'est un long processus".

Lui aussi ancien lauréat du Tour (2014), Vincenzo Nibali se dit surtout "content d'être au départ". Le "Requin de Messine", qui s'est fracturé le poignet droit à la mi-avril, a revu ses ambitions à la baisse dans une course qu'il a gagnée à deux reprises (six fois sur le podium).

Le virus, toujours et encore

Bis repetita : le dispositif sanitaire adopté pour le Giro 2020, dans un pays qui faisait alors face à une recrudescence de cas de COVID-19, a été reconduit, avec des contrôles à répétition tout au long de l'épreuve. Plus de 6000 jusqu'à l'arrivée programmée le 30 mai à Milan.

Dans les journées précédant le Grand départ de Turin, les quelque 650 tests de détection pratiqués dans la "bulle course" qui concerne les coureurs et le personnel des 23 équipes, ont tous donné des résultats négatifs. Côté public, le huis clos a été décrété sur les zones de départ et d'arrivée. Pour rappel, deux équipes (Jumbo, Mitchelton) avaient quitté la course, en octobre dernier, après la première journée de repos en raison de plusieurs cas positifs au coronavirus.

Le clin d'oeil au premier maillot rose

Le maillot rose sera l'enjeu de la première étape, un contre-la-montre de 8,6 kilomètres destiné à un rouleur (Evenepoel, Ganna, Cavagna, Almeida, Campenaerts). Premier acte d'un week-end qui se poursuit par une étape de plaine, entre Stupinigi et Novare, destinée aux sprinteurs (Ewan, Sagan, Gaviria, Nizzolo, Merlier, Viviani, Groenewegen, Dekker).

Dans une course qui multiplie les anniversaires - le départ à Turin, la première capitale dans l'ordre chronologique, marque les 160 ans de l'unité italienne -, les organisateurs soulignent que le maillot rose a été créé le 10 mai 1931, voici 90 ans, par référence à la couleur rose du journal La Gazzetta dello Sport. Son premier porteur, Learco Guerra, l'un des champions de l'entre-deux-guerres, était surnommé "la locomotive humaine".

Simon Yates premier favori

Trois coureurs sont privilégiés par les bookmakers avant le départ d'une édition très ouverte. Le Britannique Simon Yates, récent vainqueur du Tour des Alpes, est suivi de près par Egan Bernal et par Remco Evenepoel, bien que le jeune Belge (21 ans) reprenne seulement la compétition après un long arrêt dû à une fracture du bassin en août dernier. C'est dire la confiance accordée au phénomène de l'équipe Deceuninck qui avait écrasé la concurrence avant sa grave chute du Tour de Lombardie.

"Il est prêt à courir. Mais nous refusons de nous fixer des objectifs précis dans ce Giro", assure son entraîneur Koen Pelgrim. Il reste que rien ne semble à même de troubler Evenepoel ("je ne suis pas très préoccupé par les premières montées", a-t-il reconnu cette semaine), même s'il assure prendre le Giro, le premier grand tour de sa carrière, comme une étape sur la route des JO de Tokyo.

Pour sa part, Yates assume ses ambitions de victoire finale. Mais, échaudé par ses trois précédentes participations, le Britannique se montre prudent : "J'ai pris de l'âge et j'espère avoir appris comment me gérer mieux. L'équipe a grandi aussi et j'espère qu'on pourra utiliser notre expérience pour essayer de gagner ce Giro".


AFP/VNA/CVN

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