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L'Australien Caleb Ewans, vainqueur de la 11e étape du Tour de France, le 17 juillet à Toulouse. |
Les traits en partie asiatiques laissent transparaître un métissage déjà lointain. Ce sont ses grands-parents maternels qui ont migré de Corée en Australie voici une quarantaine d'années. Au début de sa carrière, il a dû souvent répéter: "Je suis australien et je ne parle pas coréen".
À Toulouse, Ewan a remercié en priorité sa famille, ses parents ("je ne pourrais jamais assez leur dire ma gratitude pour ce qu'ils ont fait pour moi") et sa femme: "La laisser à l'hôpital avec notre petite fille qui est née le mois dernier a été la chose la plus dure pour moi. Je suis heureux de remercier ma nouvelle famille avec cette victoire".
Il a commencé le vélo très tôt. "Je ne gagnais jamais dans les petites catégories, il m'a fallu beaucoup travailler", s'est amusé Ewan. Mais, dès 16 ans, la "fusée de poche" (son surnom dans la presse anglophone) a rivalisé avec ses aînés dans les critériums australiens.
À 20 ans, il a fait ses débuts dans le WorldTour fin 2014. L'année suivante, il gagnait au sprint une étape de la Vuelta, devant John Degenkolb et Peter Sagan. Dans le Giro, il s'est imposé déjà à trois reprises, deux fois lors de la dernière édition en mai.
Il pense aux Champs-Élysées. Ses deuxièmes places aux Mondiaux, juniors en 2012 puis espoirs en 2014, l'ont endurci. "Dans un certain sens, je suis habitué à ne pas gagner. Je sais garder mes nerfs, ma concentration, et travailler dur jusqu'à ce que ça paye", a-t-il dit après le... 36e succès de sa carrière.
À 25 ans, la série est en cours. "Je n'en ai pas fini, a-t-il souri à Toulouse. Il y a les Champs-Élysées qui sont la plus grande arrivée pour un sprinteur. Je suis assez confiant pour surmonter la difficulté des étapes de montagne. J'ai une bonne équipe pour m'escorter et j'espère atteindre Paris avec assez de forces encore".
Il a succédé à Greipel. Ewan a passé cinq ans dans la seule équipe australienne du WorldTour (Orica devenue Mitchelton) avant de rejoindre fin 2018 la formation belge Lotto pour prendre la suite de l'Allemand André Greipel (11 étapes du Tour). La séparation s'est faite dans la douleur: Ewan, dont le transfert était devenu un secret de Polichinelle, a été évincé de la sélection pour le Tour.
L'Australien, au caractère bien trempé, a évoqué à mots couverts le sujet: "Cela m'a pris un peu trop de temps pour venir sur le Tour. J'étais prêt voici trois ou quatre ans". Avant de faire référence à son amour pour le Tour: "Si cela n'avait tenu qu'à moi, je l'aurais couru même en étant néo-pro".
AFP/VNA/CVN