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Le triomphe de Julian Alaphilippe au Grand-Bornand, terme de la 10e étape du Tour de France, le 17 juillet. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Alaphilippe, qui a hérité du maillot à pois du meilleur grimpeur, a signé sa première victoire dans le Tour, lui qui était passé à plusieurs reprises près du succès en 2016 lors de ses débuts.
La première des trois étapes alpestres, au lendemain de la journée de repos, a laissé les écarts inchangés entre la plupart des favoris. Hormis pour le grand perdant du jour, le Colombien Rigoberto Uran, dauphin de Chris Froome l'an passé dans le Tour.
Uran, couvert de pansements après sa chute dimanche 15 juillet sur les pavés de l'étape de Roubaix, a lâché prise sur le haut du col de la Colombière, la dernière ascension du jour. Il a cédé finalement plus de deux minutes et demie à ses adversaires directs.
D'autres outsiders ont également fléchi quand l'allure a été relancée par les coéquipiers de Froome dans les derniers hectomètres de la Colombière, où le vent soufflait de face. Le Polonais Rafal Majka, le Russe Ilnur Zakarin, le Luxembourgeois Bob Jungels et le Néerlandais Bauke Mollema ont limité la casse à une cinquantaine de secondes.
"J'ai mis mes tripes sur la table"
"Aller chercher une victoire sur le Tour de France, c'était un rêve pour moi. Je l'ai réalisé aujourd'hui, avec la manière en plus. J'ai tout qui se mélange dans ma tête, le travail pour en arriver là, la famille. Je pense à eux et je suis content", a réagi Alaphilippe après la ligne.
"Je savais que c'était une étape où, si je voulais gagner, je devais être en échappée", a expliqué le Français. "J'ai tout donné dans le final, j'ai puisé au fond de moi-même, j'ai mis mes tripes sur la table".
À 26 ans, le puncheur de Montluçon a mis fin à une série de fustrations. Première classique, la Flèche Wallonne, en avril. Et première étape du Tour, la 12e victoire de sa carrière.
"Des frustrations, j'en ai eu pas mal depuis quelques saisons. Que ce soit ma chute aux JO, le fait d'être repris à la flamme rouge aux Championnats du monde, d'être battu par Peter Sagan dès la deuxième étape de mon premier Tour, d'avoir enchaîné les places de deuxième derrière Alejandro Valverde dans les classiques", a énuméré le vainqueur du jour.
"Ce sont des choses qui font grandir et qui rendent plus fort dans la tête", a conclu le Français, qui court pour l'équipe Quick-Step depuis ses débuts en 2014. Pour l'anecdote, il avait enlevé l'année précédente l'étape du Tour de l'Avenir arrivant (dans le sens inverse) au Plateau des Glières, qu'il a franchi en tête, mardi 17 juillet, sur le parcours de 158,5 kilomètres menant au Grand-Bornand.
Pour gagner, Alaphilippe a rejoint avant le sommet de Romme, l'avant-dernier col de la journée, l'Estonien Rein Taaramae qui avait pris les devants. Dans la Colombière, dernière difficulté, "Alafpolak" (son surnom sur Twitter) a creusé l'écart et a basculé au sommet avec une marge d'une minute et demie.
Le cran de Van Avermaet
Le Belge Greg Van Avermaet dans l'ascension du col de la Colombière, vers Le Grand-Bornand, lors de la 10e étape du Tour, le 17 juillet. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les 14,5 derniers kilomètres, en descente pour l'essentiel, n'ont été qu'une formalité sous le soleil des Alpes pour celui qui est l'un des meilleurs spécialistes du peloton.
Dans sa volonté de défendre son maillot jaune, Van Avermaet a eu le cran de se mêler à l'échappée du jour. Il a suivi une tactique déjà adoptée en 2016 dans les Pyrénées, lors de l'étape du lac de Payolle. Le champion olympique de Rio a lâché prise dans le col de Romme. Mais il a franchi la ligne, bien avant le premier peloton regroupant la plupart des favoris.
"J'ai de bonnes jambes encore", s'est félicité le Belge (4e de l'étape) qui a porté à 2 min 22 sec son avance sur le Gallois Geraint Thomas. Jusqu'où ira-t-il ? "Je sais que je suis capable d'aller au-delà des limites au lendemain d'une journée de repos, mais généralement je le paye le surlendemain", a répondu Van Avermaet, pessimite sur ses chances.
La 11e étape, ramassée à 108,5 kilomètres entre Albertville et La Rosière, alterne montées et descentes pour se conclure sur les pentes du col du Petit-Saint-Bernard.
AFP/VNA/CVN