>> Euro-2022 de basket : forfait de Victor Wembanyama
>> Eurobasket : les Bleus enchaînent face aux Tchèques
Le Français Thomas Heurtel (gauche) devant l'Italien Alessandro Pajola en quart de finale de l'Eurobasket, le 14 septembre à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ça fait deux fois maintenant", a soufflé le capitaine Evan Fournier (17 pts). "Il faut qu'on arrête d'avoir ce trou d'air pendant lequel on ne fait plus rien", a-t-il ajouté en allusion au troisième quart-temps catastrophique des Bleus (18-31).
Les Français, vice-champions olympiques, croiseront vendredi 16 septembre (17h15) pour une place en finale la route de la Pologne, qui a créé la surprise mercredi soir 14 septembre en éliminant la Slovénie et sa superstar NBA, Luka Doncic (90-87).
Le rêve des hommes de Vincent Collet de conquérir le titre continental reste entier. Et les voilà pour la troisième fois de suite en demi-finale d'un grand tournoi, après la médaille de bronze du Mondial-2019 et l'argent des Jeux de Tokyo l'été dernier.
Pourtant, encore une fois, leur destin a filé un temps entre leurs doigts, à la toute fin du temps réglementaire. Comme le Turc Cedi Osman en huitièmes de finale, Simone Fontecchio (21 pts) a manqué les deux lancers francs qui auraient pu mettre les Azzurri à l'abri à seize secondes du buzzer (77-75). Et comme samedi 10 septembre encore, les Bleus se sont offert une prolongation de cinq minutes en égalisant sur leur dernière possession et le même score (77-77).
"Si Fontecchio met les deux..."
"C'est sûr que si Fontecchio met les deux, ça change beaucoup, a reconnu le sélectionneur Vincent Collet. Ce n'est plus la même situation."
"Je ne crois pas vraiment en la chance", a jugé Rudy Gobert (19 pts, 14 rebonds). "Quand t'es à -7 à deux minutes de la fin (75-68), il ne faut pas de la chance pour y arriver. Il faut faire des stops et il faut marquer", a poursuivi la star NBA des Bleus.
Si les miracles se succèdent, il en va de même des trous d'air dans le troisième quart-temps. Un 17-3 encaissé (de 53-45 à 56-62) a permis aux Italiens de virer en tête pour la première fois du match.
"En cinq minutes, il y a eu tout, perte de balles, absence de repli, pas de rebonds... La totale", a énuméré Evan Fournier.
À deux marches d'un potentiel titre, les hommes de Vincent Collet sont déjà champions d'Europe des ballons perdus dans ce tournoi (près de 16 par matches en moyenne), leur "péché", pointait Vincent Collet, un péché confessé mais toujours pas corrigé.
Les Bleus ont offert trop de bonbons aux Italiens (17 pertes de balles avant la prolongation) tout en se privant de tirs (66 contre 76 côté italien).
Le Français Rudy Gobert (No27) et ses coéquipiers lors du quart de finale de l'Eurobasket, le 14 septembre à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les balles perdues font partie de notre identité, a constaté Vincent Collet. Mais le fait de ne pas lâcher aussi. Je n'ai pas senti sur le banc de renoncement".
Quand Evan Fournier a été exclu au mitan de la prolongation pour une cinquième faute personnelle, les Bleus ont pu s'en remettre à Thomas Heurtel. Avec 20 points, dont 14 dans les quinze dernières minutes, il signe son deuxième total en équipe de France.
"Thomas avait l'ascendant"
"Vu du banc, on était persuadés que les derniers ballons lui revenaient, comme la création", décrit le sélectionneur. "Même avant qu'Evan sorte. On sentait que Thomas avait l'ascendant. Plusieurs fois, il a créé une brèche pour aller les finir."
Ce fut notamment le cas sur l'égalisation, quand l'ex-meneur du Real Madrid a conclu sa pénétration d'un lay-up, fêté en martelant son poing sur la poitrine.
"Les gens qui me connaissent savent que je n'ai pas peur de prendre mes responsabilités", a expliqué le taiseux Thomas Heurtel. "Je les ai prises et par chance, c'est rentré."
Au-delà de Heurtel, le seul des douze hommes de Vincent Collet sacré lors de l'Euro-2013, quatre Bleus ont inscrit 15 points ou plus: Yabusele (15), Fournier (17), Gobert (19) et donc Heurtel (20).
À l'Euro, c'était arrivé pour la dernière fois justement en 2013, avec Nicolas Batum, Tony Parker, Boris Diaw et Alexis Ajinça. L'équipe de France avait fini par décrocher son premier et seul titre international.
AFP/VNA/CVN