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Le télétravail fait l'objet d'un nombre d'accords croissant : 2.720 en 2021, selon les chiffres du ministère du Travail au 15 novembre, après 1.980 sur l'ensemble de 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Déjà début décembre, le Premier ministre Jean Castex avait appelé, pour contrer le virus, à étendre le télétravail à raison de deux à trois jours par semaine là où c'est possible, jusqu'à trois jours dans la fonction publique d'État.
Et lundi 20 décembre, à l'issue d'une réunion avec les partenaires sociaux destinée à examiner "les leviers" à mettre en oeuvre face à ce variant "beaucoup plus contagieux", la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a fait état d'un "relatif consensus sur le fait de remonter la cible actuelle à trois, quatre jours de télétravail par semaine".
En revanche, selon un porte-parle du Medef, "tout le monde a dit presque unanimement que le retour du télétravail à 100% n'était pas une option qui convient".
Au nom de la CFDT, Marylise Léon est favorable à ce que le protocole sanitaire en entreprise, qui donne actuellement un objectif, "soit plus directif". "Remettre en place une obligation, ça peut notamment être utile pour les petites entreprises, là où il n'y a pas forcément de négociations".
À l'heure actuelle, le protocole prévoit que "les employeurs fixent, dans le cadre du dialogue social de proximité, les modalités de recours" au télétravail, ajoutant que "dans le contexte de reprise épidémique, la cible doit être de deux à trois jours" par semaine.
Interrogée sur une adaptation de ce document de référence, Mme Borne a jugé que "cela paraît raisonnable".
"C'est le virus qui commande"
Le protocole initial avait imposé pendant plusieurs mois le télétravail comme une règle à compter d'octobre 2020, précisant alors qu'il devait être "porté à 100% pour les salariés qui peuvent effectuer l'ensemble de leurs tâches à distance", avant d'être assoupli par étapes.
Selon les dernières données officielles (Dares), 20% des salariés ont été au moins un jour en télétravail en octobre 2021, une proportion stable sur un mois après une baisse continue entre avril et août (-7 points).
Malgré les écueils du télétravail pointés par certains salariés (isolement, logement inapproprié, intensification de la charge de travail...), des entreprises anticipent déjà la question du retour des troupes après la trêve des confiseurs.
Unr grande entreprise de presse à Paris a ainsi invité ses effectifs "à observer dans la mesure du possible une semaine de télétravail après les festivités". Manière d'éviter un effet cascade des "retrouvailles en famille et entre amis".
À la SNCF, "depuis la semaine dernière, on recommande trois jours de télétravail par semaine et cela jusqu'à fin janvier", a indiqué le service de presse. Idem à la préfecture du Val-d'Oise qui demande à ses agents de passer à trois jours de télétravail, si possible dès à présent.
Le télétravail fait l'objet d'un nombre d'accords croissant : 2.720 en 2021, selon les chiffres du ministère du Travail au 15 novembre, après 1.980 sur l'ensemble de 2020.
Mais vu la situation sanitaire, nombre d'entreprises permettent à leurs salariés de télétravailler même s'ils n'ont pas signé d'avenant à leur contrat de travail : c'est le cas de Malakoff Humanis, à raison de 1 à 3 jours par semaine depuis début décembre, et peut-être jusqu'à 4 jours après les fêtes.
Reste que l'hypothèse d'un retour au télétravail massif "réjouit modérément" le vice-président de l'Association nationale des DRH Benoît Serre, qui pointe un "effet dévastateur" pour les gens et les entreprises. "Si on doit y repartir - c'est le virus qui commande - ça va remettre un foutoir pas possible dans les organisations", dit-il.
Pour lui, le gouvernement revient à cette option après s'être "rendu compte que le pass sanitaire en entreprise ne passerait jamais".
Faute de "consensus", cette mesure ne figurera d'ailleurs pas dans le projet de loi sur le pass vaccinal, mais pourrait être introduite par amendement, ont indiqué mardi 21 décembre des sources parlementaires, à l'issue d'une consultation menée par Jean Castex.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a relevé qu'un consensus s'était en revanche "nettement dessiné" sur "la nécessité de renforcer le télétravail".