Tapis rouge pour le climat : stars d'Hollywood et élus du monde à Paris

Tapis rouge pour le climat : Leonardo di Caprio, Robert Redford, Patti Smith et des centaines d'élus de Rio, New York ou Accra, ont soutenu le 4 décembre à Paris le combat contre le réchauffement climatique, objet d'âpres négociations.

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Leonardo Di Caprio, le 4 décembre, intervient lors du sommet sur le climat à Paris.

"Nous sommes capables de résoudre les plus grands défis quand nous trouvons la volonté de travailler ensemble", a lancé Leonardo di Caprio devant des maires du monde entier, à quelques heures de la remise d'une première ébauche d'accord.

Les négociateurs "ont le choix", a poursuivi l'acteur américain, très engagé dans la défense de l'environnement : "Être timides et trouver un accord leur permettant tout juste de sauver la face, ou bien prendre les devants, et rentrer à la maison avec un plan pour sauver la planète".

Le sujet est "plus urgent que jamais", a renchéri une autre figure d' Hollywood, Robert Redford, également mobilisé pour ce "Sommet des élus locaux", organisé à la mairie de Paris.

Au même moment, au parc des expositions du Bourget, près de la capitale, les délégations de 195 pays tentaient, l'oeil sur la pendule, de trouver des compromis sur le projet de texte qu'elles doivent rendre samedi à midi (11h00 GMT), après une semaine de tractations laborieuses.

Lundi, les ministres doivent prendre le relais, afin d'aboutir le 11 décembre à un pacte universel capable de contenir la hausse du mercure à un maximum de deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.

Surcoût

"Notre boussole doit être l'esprit de consensus (...) À ce stade, le compte n'y est pas", a souligné Laurent Fabius, président de la Conférence climat (COP21).

Principaux points de blocage : le financement de l'aide climatique aux pays du Sud, et la récurrente question de la répartition des efforts entre pays développés et en développement, établie il y a plus de 20 ans mais aujourd'hui bouleversée par l'émergence de nouveaux géants économiques.

Les pays les plus vulnérables exigent des garanties sur les financements promis en 2009 par les pays du Nord. Ces derniers veulent que les États émergents "en position de le faire" participent.

"Le monde ne peut combattre efficacement le changement climatique sans l'engagement des principales économies émergentes", a souligné Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques. Dans le viseur, l'Inde et la Chine notamment.

En 2030, les émissions de chaque Indien seront toujours inférieures à celles des habitants des pays développés, a rétorqué le négociateur de Delhi, Ajay Mathur. Pour lui, les pays industrialisés doivent payer le "surcoût" lié à la réorientation vers les énergies vertes.

Pour sortir de l'impasse, les médiateurs des groupes de travail ont remis vendredi un document offrant des propositions de compromis. Le projet de texte, de 38 pages, a perdu la moitié de ses options entre crochets, passés de 1.400 à 750.

"Poker menteur"

Ce texte "n'est certainement pas encore l'accord qu'il nous faut, mais c'est un progrès (...). C'est au moins un texte sur lequel nous pouvons travailler", a dit le négociateur américain Todd Stern.

Mais pour les ONG présentes au Bourget, la première semaine des tractations n'a été qu'un "jeu de poker menteur". Pour Sylvain Anjerand, des Amis de la Terre, les négociateurs sont restés "dans l'affichage".

"Il n'est jamais trop tard pour améliorer les choses", a toutefois espéré Patti Smith, qui doit donner vendredi soir à Paris un concert spécial avec Thom Yorke, leader du groupe Radiohead.

À la mairie de Paris, des centaines d'édiles, représentant 600 millions de personnes, de Stockholm, Vancouver, Sydney, Montréal, ou Mexico, ont voulu montré qu'ils étaient à l'avant-garde.

"Nous ne sommes pas venus à Paris faire l'histoire : nous sommes venus construire l'avenir", a dit l'ancien maire de New York, Michael Bloomberg, envoyé spécial de l'ONU pour les villes et le changement climatique.

Les collectivités ont "le pouvoir d'agir", a insisté l'homme d'affaires : environ 70% des émissions viennent des zones urbaines, où vit 50% de la population mondiale (70% en 2050).

En fin de journée, les élus locaux ont adopté une déclaration les engageant à "soutenir des objectifs ambitieux en faveur du climat, telle la transition vers une énergie 100% renouvelable ou une réduction de 80% des émissions d'ici 2050".

AFP/VNA/CVN

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