Le Tây Nguyên comprend cinq provinces : Dak Lak, Dak Nông, Gia Lai, Kon Tum et Lâm Dông. D'une superficie de 54.418 km², il compte environ 5,2 millions d'habitants.
Ses ressources naturelles sont abondantes, avec ses deux millions d'hectares de terre basaltique fertile, représentant 60% de la superficie de ce type de terre au Vietnam.
La région recense 495.000 ha de plantations de caféiers pour une production annuelle de plus de 957.000 tonnes, 144.000 ha d'hévéas qui produisent 111.000 tonnes de latex, plus de 20.000 ha de poivriers et 21.000 ha d'anacardiers, avec une production annuelle de plusieurs dizaines de milliers de tonnes.
De plus, la situation géographique du Tây Nguyên est propice, dans la mesure où il est connecté au réseau routier du Centre, des provinces orientales du Sud et de Hô Chi Minh-Ville, ainsi que des pays du Triangle de développement Vietnam-Laos-Cambodge et de la subrégion du Mékong élargie.
Afin d'exploiter ces potentiels et avantages, le gouvernement s'intéresse particulièrement à l'investissement dans la construction des infrastructures, en promulguant à cet effet des mécanismes préférentiels et des politiques incitatives en faveur des investisseurs. Pour leur part, les provinces dans la région déploient sans discontinuer de gros efforts dans la réforme administrative et la création d'un environnement juridique favorable aux appels d'offre des capitaux nationaux comme étrangers au service du développement socio-économique de chaque localité. C'est ainsi que l'attraction des investissements dans le Tây Nguyên a obtenu des résultats encourageants.
Selon les données statistiques du Comité de pilotage du Tây Nguyên, de la mi-2006 à juin 2011, les provinces dans la région ont recensé 1.569 projets d'investissement, totalisant 262.692 milliards de dôngs. "Des signes très positifs ont été observés dans l'attraction de capitaux dans le Tây Nguyên suite au +Forum de promotion de l'investissement dans le Tây Nguyên 2009+ organisé dans la ville de Buôn Ma Thuôt, capitale provinciale de Dak Lak", informe Trân Viêt Hùng, vice-président dudit comité.
Lâm Dông est la localité qui draine le plus d'investissements de la région. Pour la période 2009-2011, le Comité populaire provincial a remis la licence d'investissement à 322 projets, d'un montant accumulé de 56.582 milliards de dôngs, portant le nombre total de projets en opération dans cette province à 685, pour un fonds global de 95.925 milliards.
Vient ensuite la province de Dak Lak avec 147 projets d'investissement, totalisant 13.700 milliards de dôngs.
Bien qu'elle rencontre encore des difficultés, Dak Nông a pu attirer 82 projets d'investissement national pour 6.550 milliards de dôngs et sept projets d'investissement direct étranger (IDE) pour 24,560 millions de dollars.
Les projets implantés au Tây Nguyên sont spécialisés essentiellement dans l'agroalimentaire, l'industrie de transformation des produits sylvicoles, la production de matériaux de construction, le reboisement, la plantation d'hévéas, le tourisme, l'éducation et la santé.
Les difficultés encore légion
Cependant, par rapport aux autres régions du pays, l'attraction des investissements dans le Tây Nguyên laisse à désirer, n'étant pas conforme aux potentialités, atouts et besoins de développement socio-économique de chaque province comme de l'ensemble de la région dans la nouvelle période.
De plus, ses projets demeurent modestes, tant en nombre qu'en envergure, et sont de surcroît implantés exclusivement en zone urbaine. Les ressources naturelles et minières, surtout forestières, sont exploitées de façon anarchique, à des années-lumière de la logique de développement durable…
"Les capitaux injectés dans le Tây Nguyên restent limités. L'explication réside d'une part dans la faiblesse des infrastructures, surtout celles de communication, ainsi que de la main-d'œuvre toutes deux non conformes aux besoins des investisseurs et, d'autre part, de l'absence d'une orientation de développement commune entre les provinces", indique Trân Viêt Hùng.
Une analyse partagée par Lê Anh Tuân, directeur adjoint du Département du plan et de l'investissement (ministère des Communications et des Transports). oo "C'est la faiblesse du réseau de communications qui limite les échanges de marchandises entre les provinces du Tây Nguyên et les autres régions, ainsi qu'avec les portes-frontières internationales et les ports maritimes importants", estime-t-il.
La question du réseau routier domine toujours les débats au Tây Nguyên, avec 14.700 km de routes, dont 2.175 km de nationales, 12.525 km de routes provinciales et de chemins vicinaux. "La plupart des routes nationales dans la région, construites il y a longtemps, se sont gravement détériorées, surtout la nationale 14 - axe vital du Tây Nguyên", constate Lê Anh Tuân. Par ailleurs, bien que le Tây Nguyên soit considéré comme la locomotive du partenariat du Triangle de développement qui fait partie intégrante de 13 provinces des trois pays Vietnam-Laos-Cambodge, il ne dispose que de deux voies le reliant aux portes-frontières internationales de Lê Thanh (province de Gia Lai) et de Bo Y (province de Kon Tum). Conformément au budget prévisionnel pour le développement du réseau de communications au Tây Nguyên d'ici 2015, la région manque encore de 30.476 milliards de dôngs, dont 28.131 milliards pour le réseau routier et 2.345 milliards pour le réseau aérien. Or, le ministère des Communications et des Transports ne peut lui fournir que 7.500 milliards de dôngs. Alors qui pour apporter le reste ? La question reste en suspens...
Outre la faiblesse des axes routiers, les localités du Tây Nguyên sont confrontées encore à d'autres difficultés concernant la main- d'œuvre, la promotion de l'investissement, la présentation de l'image de la région… "Bien que les provinces du Tây Nguyên possèdent de nombreux atouts pour attirer les projets d'investissement, les résultats obtenus sont perfectibles sur bien des aspects. Cette situation résulte de la faiblesse conjuguée des infrastructures de communication, mais aussi des ressources humaines, de la promotion de l'image de la région et de l'investissement. Cette dernière, à qui mieux mieux, a limité le nombre d'investisseurs au Tây Nguyên", reconnaît Lê Diên, président du Comité populaire de Dak Nông.
Hoàng Minh/CVN