Ces grands félins ont disparu dans plusieurs forêts du Tây Nguyên. Dans la province de Dak Lak, les tigres Dông Duong vivaient auparavant dans les forêts denses comme Yor Dôn, Ea Sup, Cu Yang Sin (district de Krông Bông) ou dans les forêts des districts de M'Drac, Krông Nang, Ea H'leo.
Outre les changements de leurs conditions naturelles, l'autre raison de cette extinction est à chercher du côté de la demande croissante de certaines parties de l'animal pour la médecine chinoise traditionnelle ou pour la joaillerie. Cet appât du gain incite les braconniers à se lancer dans une chasse sans merci. Selon les scientifiques, il ne reste que quelques spécimens de cette espèce dans les Parcs Yor Dôn et Cu Yang Sin.
Espèce à l'agonie dans la sub-région du Mékong
Un nouveau rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) révèle la chute dramatique de la population des tigres de la sub-région du Mékong en seulement une décennie. Il ne resterait seulement que 3.200 tigres de cette espèce dans le monde, qui pourrait disparaître rapidement si rien n'est fait.
De 1.200 en 1998, la population est ainsi passée à moins de 350 survivants répartis sur le territoire de 5 pays de la région : Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam. Ce qui représente ni plus ni moins une perte de 70% de la population, selon le rapport du WWF baptisé "Les Tigres sur la brèche : affronter le défi au Grand Mékong", qui a récemment été rendu public.
"Une action décisive doit être entreprise avant que cette sous-espèce emblématique en arrive à un point de non-retour", déclare Nick Cox, coordinateur du programme “Tigre de la sub-région du Mékong”. "La probabilité pour que les tigres de cette région s'éteignent d'ici la prochaine Année du Tigre en 2022 au Vietnam, au Laos et au Cambodge est réelle, si nous ne prenons aucune mesure pour les protéger", affirme le responsable du WWF.
Le rapport établit clairement que les 2 causes de cette extinction de l'espèce sont à chercher d'une part, du côté de la demande croissante de certaines parties de l'animal pour la médecine chinoise traditionnelle, comme cela a été déjà cité plus haut, et d'autre part, du côté de la fragmentation des habitats du fait du développement anarchique des infrastructures. Malgré cette tendance alarmante, il est encore possible de sauver les tigres du Grand Mékong. La région abrite les plus grands habitats juxtaposés du félin au monde. Des espaces forestiers s'étendent sur une aire de 540.000 km2, équivalente à la taille de la France, et constituent actuellement la zone prioritaire en terme de protection des tigres. "Cette région dispose d'un potentiel important permettant d'accroître le nombre de tigres qui y vivent. À condition de coordonner les efforts sur une échelle sans précédent afin de protéger les spécimens existants, leurs proies et leurs habitats", ajoute Nick Cox.
Huong Linh/CVN