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Marie Lan Leroy, chargée du contenu du livre "Guide de la réduction des déchets au Vietnam". |
Photo : PRX/CVN |
Coordinateur du projet "Qualité de vie - Qualité de ville", Paris Région Expertise (PRX) a réalisé différentes études et sondages sur des problématiques relatives aux déchets, qui ont été compilés dans un livre qui sera bientôt publié. Marie Lan Leroy, du PRX-Vietnam, en donne à la radio La Voix du Vietnam (VOV) un avant-goût.
Quel est le titre de votre livre et comment se présente-t-il ?
Il s’intitule Guide de la réduction des déchets au Vietnam et c’est le fruit d’une longue recherche menée par Paris Région Expertise-Vietnam. On travaille depuis six ans sur la question des déchets et c’est notre troisième publication. On a travaillé avec une équipe d’une dizaine de personnes venant tous les secteurs sur la question des déchets, sur la question de l’impact sur l’environnement…. Je me suis occupée de tout le contenu, alors que pour le côté artistique, c’étaient deux designers français qui ont travaillé avec des étudiants.
On voulait mettre en avant les connaissances qu’il y avait sur le territoire vietnamien en matière de déchets. On ne peut pas plaquer des solutions que l’on a trouvées en Europe, aux États-Unis ou en Chine.... Et avant de dire ce qu’il faut faire, il faut comprendre le territoire et faire des recherches. C’est pourquoi, il y a cinq ans, Paris Région Expertise-Vietnam a mené différentes études sur les collecteurs, sur le circuit des déchets alimentaires, sur les différents types de déchets, sur les filières et les modes de traitement... On est donc allé dans des décharges, des sites d’incinération et des sites de compostage pour voir ce qui marchait et ce qui ne marchait pas.
Vous avez donc fait des enquêtes de terrain et en ligne pour connaître les habitudes de la population...
Il y avait une équipe chargée de fouiller les poubelles pour jauger la quantité de papier, de plastique, de métal… Toutes ces recherches sont compilées dans cet ouvrage qui sera publié par les Éditions Nha Nam. C’est un ouvrage de 180 pages qui est très coloré et dont chaque page est conçue comme un tableau. Il y a beaucoup d’infographies et de graphiques.
On voulait faire quelque chose de très solide académiquement et en même temps, beau, attractif et surtout accessible. Forcément, quand on parle de déchets, ce n’est pas quelque chose qui attire tout de suite. Notre objectif est d’expliquer la question de la réduction, de mettre en avant quelles sont les solutions qui ont marché dans d’autres pays, quelles sont les solutions qui pourraient marcher au Vietnam et quelles sont les solutions qui existent déjà au Vietnam.
Ce livre est disponible en quelles langues ?
Bien évidemment en vietnamien, puisqu’il est publié aux éditions Nha Nam. Mais il est disponible également en français et en anglais en ligne.
Illustration du livre. |
Photo : PRX/CVN |
Quel est le message principal que vous voulez véhiculer ?
C’est qu’il faut réduire les déchets que nous produisons ! À Hanoï, le nombre de déchets augmente de manière fulgurante. Selon les statistiques, on est à huit mille tonnes par jour de déchets ménagers et ce chiffre augmente presque à dix pour cent par an, ce qui est énorme. Et le message de ce livre est de dire que la réduction n’est pas qu’une affirmation de principe, ce n’est pas faire appel à la conscience collective. La réduction des déchets est une politique d’action concertée entre plusieurs acteurs: les autorités publiques, les entreprises privées et les citoyens.
L’objectif de ce livre c’est d’initier une conversation qui va vers un consensus. Si l’entreprise propose des solutions, mais que le citoyen ne le fait pas, ça ne marche pas. Et si le citoyen veut avancer, mais que l’entreprise ne lui propose pas de solutions et que l’État ne l’aide pas dans ses actions, ça ne marche pas. C’est vraiment un engrenage où il faut que tout le monde aille dans le même sens. Les solutions que nous proposons ne sont pas à appliquer à la lettre.
On peut commencer par une ou deux solutions. S’il y a un acteur qui bouge, les autres acteurs vont continuer également à bouger dans ce sens-là. L’objectif de ce livre est de dire que l’on peut rentrer dans ce chemin vertueux de l’économie circulaire et de la réduction des déchets.
Quelle est la date de publication ? Y a-t-il un événement spécial prévu pour l’occasion ?
Pour lancer cette publication, nous allons organiser, le 18 juin à 9h, un événement de lancement au Temple de la Littérature. Nous invitons chaleureusement les auditeurs qui écoutent à venir nombreux mais il ne faut pas oublier de s’inscrire pour être sûr d’avoir de la place. Ce sera un événement participatif avec un buffet zéro waste. Après on va organiser des quiz sur la réduction des déchets où il y aura des cadeaux en lots à gagner.
On veut que ce soit un moment convivial pour le grand public. On ne veut pas que ce soit un événement qui ennuie les gens... On souhaite que les gens puissent passer un samedi matin agréable avec leurs amis, leur famille, leurs enfants au Temple de la Littérature.
Y a-t-il une suite à ce livre ou à ce projet "Qualité de vie - Qualité de ville" ?
Pour le projet "Qualité de vie - Qualité de ville", on est en train de penser à mettre en place un projet sur la question de l’économie circulaire, axé sur les déchets. On veut coordonner la question du recyclage avec la question de la réduction. Actuellement, on parle beaucoup de recyclage, mais à notre sens, ça ne peut pas être la seule solution. Donc à partir de là, la réduction des déchets permet d’économiser des coûts financiers pour les villes.
Invitation au lancement du livre. |
Photo : PRX/CVN |
En termes de publication, cette année, on envisage de faire une autre publication sur l’urbanisme durable qui sort donc de la question des déchets. C’est un livre qui concernera la question de savoir comment l’on construit une ville durable, comment on intègre le paysage, comment on intègre les questions de transport durable ou encore la question de la pollution de l’air. C’est quelque chose de très complexe et il faut penser à tous ces éléments et surtout à la qualité de l’air qui est en lien direct avec les routes et les bouchons, par exemple. Ce n’est pas parce qu’on va mettre une zone piétonne que forcément la qualité de l’air va s’améliorer. Il y a un effet de report souvent autour. En fait, on voudrait faire une espèce d’ouvrage avec un guide complet sur la manière de construire une ville de manière plus durable.
L’année prochaine, si tout se passe bien, on aimerait faire une publication sur la question de l’économie circulaire territoriale. On va revenir sur la question des déchets. Et l’idée de cette prochaine publication, c’est de dire que la question de l’économie circulaire se décide bien évidemment au niveau national, mais aussi au niveau des villes, qui ont besoin d’outils pour mettre des politiques en place. Au Vietnam, l’économie circulaire a été mise en avant et on voulait donc faire cette publication pour permettre aux acteurs, notamment aux décideurs, d’intégrer le territoire dans une économie circulaire plus durable.
VOV/VNA/CVN