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| L’opération s’est achevée le 21 janvier 2020 après huit heures d’intervention |
L’information sur la première transplantation de membres prélevés sur un donneur vivant a été rendue publique le 24 février à Hanoï par l’Hôpital central militaire 108.
Ce succès ouvre de nouvelles portes pour un nouveau traitement dans l’avenir concernant non seulement la greffe de membres prélevés sur un donneur en mort cérébrale, mais aussi celle sur un donneur vivant, en faveur de personnes malheureuses ayant perdant l’usage de leurs membres.
Le patient est Pham Van Vuong, 31 ans, originaire du district de Thanh Tri, à Hanoï. En 2016, suite à un accident de travail, sa main gauche ainsi qu’une partie de son avant-bras ont complètement été écrasées et déformées. Il avait été envoyé à l’Hôpital central militaire 108. En raison de l’état grave de ses blessures, les médecins ont dû amputer la partie mutilée, soit sa main gauche et un tiers de son avant-bras.
Après deux semaines de traitement et de convalescence, le patient a pu sortir de l’hôpital. Malgré la guérison totale et réussie de son moignon et un rétablissement physique complet, la douleur mentale due à la perte prématurée de son membre quant à elle, demeure. Une situation qui l’handicape également au quotidien.
Concernant le donneur, le 3 janvier 2020, l’Hôpital central militaire 108 a accueilli un patient ayant également subi un accident grave de travail. Une partie de son bras ainsi que de son avant-bras gauche ont été sérieusement endommagés.
Trois semaines de traitement et trois opérations plus tard, le verdict tombe : les médecins ne peuvent sauver son bras et doivent l’amputer à cause d’une nécrose qui s’est installée dans son coude et ses muscles menaçant ainsi sa vie.
Néanmoins, après plusieurs examens poussés, les médecins ont trouvé qu’une partie du membre sectionné du patient (à savoir la main et une partie de l’avant-bras) était encore saine et pouvait être utilisée pour une greffe. Suite à la demande des médecins, le patient, avec l’accord de sa famille, a ainsi décidé de faire don de ce greffon à Pham Van Vuong, candidat idéal qui répondait à tous les critères.
Un nouveau miracle
de la médecine vietnamienne
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| Un peu plus d’un mois après la greffe, Pham Van Vuong a pu enfin utiliser sa nouvelle main pour manipuler divers objets. |
"L’opération s’est achevée le 21 janvier 2020 après huit heures d’intervention. Cette greffe de membres a été dirigée par le Pr.-Dr. Nguyên Thê Hoàng, directeur adjoint de l’Hôpital 108 et de nombreux médecins, aides-soignants et techniciens du Département de traitement des blessures des membres supérieurs et de la microchirurgie de l’hôpital", a informé le Pr-Dr. Mai Hông Bàng, son directeur, aux journalistes.
À l’heure actuelle, l’état de santé du greffé est stable. Toutes les structures anatomiques se sont rétablies et la circulation sanguine de la main greffée est pleinement opérationnelle. Un peu plus d’un mois après la greffe, Pham Van Vuong a pu enfin utiliser sa nouvelle main pour manipuler divers objets.
"Que dire… Je suis heureux tout simplement. C’est un miracle ! Je n’ai jamais osé penser un jour avoir une nouvelle main. Je remercie les médecins et infirmier de m’avoir soigné ", a-t-il partagé.
Pour sa part, le Pr.-Dr. Pham Gia Khanh, président de l’Association nationale de transplantation d’organes, a estimé fièrement : "C’est excellent ! Il s’agit de la première greffe de membres au monde prélevés sur donneur vivant. Une technique très compliquée et réalisée par les médecins de l’Hôpital 108".
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| Conférence de presse à propos de la première greffe de membres à partir d’un donneur vivant dans le monde, le 24 février à Hanoï. |
Selon le Pr.-Dr. Nguyên Thê Hoàng, directeur adjoint de l’Hôpital 108 et chef de l’équipe de greffe, la réimplantation de membres sectionnés est une technique réalisée régulièrement par cet établissement médical depuis les années 1980.
Étant un centre médical de premier rang dans ce domaine, l'Hôpital central militaire 108 a réalisé avec succès plusieurs dizaines de milliers de cas. Les bras, avant-bras, mains, doigts coupés, peuvent être recousus sous cinq à huit heures avec des résultats fonctionnels encourageants si le patient est transporté à temps à l’hôpital. La réimplantation utilisant la microchirurgie est une technique difficile et compliquée. L’hôpital a ainsi transféré cette dernière à de nombreux hôpitaux dans l’ensemble du pays.
Pourtant, la greffe de membres reste quant à elle, beaucoup plus difficile. Jusqu’à maintenant, malgré des chiffres positifs d’autogreffes réalisées avec succès dans le monde, la greffe de membres prélevés sur autrui reste encore rare. Il s’agit d’une technique compliquée qui requiert que les donneurs et récepteurs doivent disposer d’un certains nombres de similitudes, principalement au niveau du groupe sanguin et du système immunitaire. Après l’opération, le patient doit également prendre un traitement immunosuppresseur conforme à vie afin de limiter le risque de rejet.
Depuis 1998, seules 89 greffes de membres ont été réalisées dans le monde. La greffe de l’avant-bras étant la plus fréquente avec 24 cas aux États-Unis, 13 en Chine, et 11 en France. Toutes ces greffes ont été prélevées sur des donneurs en mort cérébrale. À noter qu’aucun cas n’a été enregistré en Asie du Sud-Est.
Jusqu’au mois de février 2020, l’Hôpital central militaire108 a réalisé avec succès 62 greffes de cellules souches, 55 de rein, 33 de moelle et 20 de foie prélevées sur des donneurs vivants, une de foie prélevée sur un donneur en mort cérébrale et 2 de poumon sur un donneur en mort cérébrale…Après la transplantation, la santé de la plupart des patients est restée stable.