>>Forum d'échange pour les start-ups vietnamiennes
>>Plus de 64.500 nouvelles entreprises créées au premier semestre
Lors d’un récent forum sur la start-up, organisé à Thai Nguyên (Nord). |
Photo: Thu Hang/VNA/CVN |
Ayant créé une start-up alors qu’elle était étudiante, Nguyên Hà Linh figure sur la liste du magazine Forbes Vietnam des personnalités vietnamiennes de moins de 30 ans ("30 under 30") pour l’année 2016.
Alors qu’elle démarra de zéro, la jeune femme est actuellement propriétaire de deux chaînes de restaurants thaïlandais (Koh Samui Hut, Koh Yam) et de cafés+. Elle est également la fondatrice et la directrice exécutive du Centre d’anglais IBEST à Hanoï.
En raison de l’abandon de ses études universitaires, elle est à même de comprendre la valeur des connaissances et du savoir-faire que l’on acquiert à l’école, suite à des échecs. En effet, à cause de lacunes en matière de gestion et de direction des ressources humaines, Linh s’était vu contrainte de fermer une de ses start-up.
Manque de connaissances de base
Les avis sont partagés quant à savoir si un diplôme est absolument nécessaire à une vie professionnelle réussie. De nombreux exemples et contre-exemples peuvent se trouver quelque soit l’avis que l’on peut avoir sur cette question. Pourtant, "les jeunes entrepreneurs doivent avoir la capacité de diriger, de prendre des risques et d’être prêts à faire face aux difficultés", juge Nguyên Hà Linh. Avant d’ajouter: "Quand on monte une start-up, il n’est pas facile de trouver des compagnons prêts à vous accompagner dans cette aventure".
Selon Nguyên Tiên Dat, directeur de la Compagnie des conseils juridiques Azlaw, le taux de réussite reste limité quand un jeune souhaite se lancer dans les affaires après l’obtention de son diplôme. Environ 90% des start-up font face au risque de faillite dans les deux années suivant leur fondation. La cause principale qu’il met en avant est un manque de connaissances en direction d’entreprise (50%), gestion de fonds (40%) et environnement commercial (30%).
"Bénéficier de retours d’expériences et de conseils pour le démarrage d’une entreprise serait clairement un avantage décisif pour ces jeunes", explique-t-il.
Les entrepreneurs doivent faire preuve de ténacité et de patience pour mener à bien leur projet à travers les différentes étapes de la fondation d’une entreprise, à savoir: chercher une idée, trouver une équipe pour la développer, obtenir les financements pour concrétiser l’idée, faire la promotion du produit fini pour enfin faire appel au fonds d’investissement nécessaire pour la commercialisation.
Analysant cette problématique, le Pr Nguyên Kim Hùng, directeur général d’une Sarl de restructuration d’entreprises, a critiqué l’éducation nationale qui est si peu soucieuse de la valorisation de l’entreprenariat que de nombreux élèves quittent le système scolaire et/ou universitaire sans les connaissances fondamentales en matière d’économie. "a formation se borne à donner ce qu’il faut de connaissances pour être un employé modèle. Cette suffisance est à coup sûr néfaste ne serait-ce que sur les ambitions des élèves. Beaucoup préfèrent ainsi travailler juste assez pour devenir fonctionnaire et bénéficier d’une vie stable, a-t-il montré.
En outre, il est évident que si l’on veut pousser les nouveaux talents vers l’entreprenariat, des formations concernant les start-up permettraient de créer un creuset d’idées et de relations dès l’école. À terme, on obtiendrait un environnement favorable à l’entreprenariat.
L’esprit start-up dès l’école
Selon Nguyên Kim Hùng, les notions basiques devraient être exposées dès l’école primaire pour que le secondaire puisse facilement introduire des connaissances plus poussées sur le commerce via des programmes d’orientation professionnelle. Ainsi, dès l’entrée à l’université les futurs hommes et femmes d’affaires seraient pleinement structurés pour aborder efficacement toute les facettes de leur futur métier.
Il faudrait ainsi mettre en place des programmes concrets balayant tous types de connaissances et d’expériences propres à amener les élèves vers le succès. Par la suite, la réussite de ces jeunes "startupers" devra être reconnue et servir de modèle.