Ski alpin : Alexis Pinturault, champion à la maison

Dans la station de Courchevel où il a en partie grandi, le Français Alexis Pinturault a surpris en dominant le combiné de "ses" Mondiaux mardi 7 février et idéalement lancé la quinzaine tricolore, en bon chef de file.

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Alexis Pinturault à Courchevel, le 7 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après deux saisons très difficiles, et un état fiévreux il y a deux jours, Pinturault, 31 ans, n'avait pas la faveur des pronostics, mais il les a déjoués, grâce à un rebond spectaculaire. "Il est là ? C'est lui ? Alexis ! Alexiiiiis !" Un groupe de gamins aux vestes vertes d'un club de ski local entoure Pinturault après son marathon médiatique. Tel un miroir, se reconnaît-il dans ces lutins, lui, l'enfant de Courchevel, champion de son village avant d'être champion du monde ?

Avec sa victoire, "Pintu" réalise le rêve de tout sportif de triompher chez lui, devant un public acquis à sa cause. Il obtient à cette occasion sa sixième médaille individuelle aux Mondiaux, la deuxième en or après avoir remporté le combiné, déjà, à Are (Suède) en 2019.

Ce nouveau titre est sans doute le plus marquant, tant il intervient après deux saisons de creux qui ont suivi son sacre de No1 mondial au printemps 2021. Il n'avait plus rien gagné depuis près de deux ans et 51 départs, une éternité.

"C'est assez incroyable, surtout que ce n'était pas forcément attendu, j'avais eu un début de saison difficile. J'avais forcément l'envie, la motivation de donner le meilleur de moi-même pour cet événement. Mais il fallait être aussi réaliste (...) pouvoir chercher une médaille d'or, c'était inespéré." "On peut dire que c'est ma plus belle en carrière. Elle est pleine d'histoires : je gagne en France, et encore plus, dans ma station, donc ça ajoute un supplément d'âme."

"Sous l'eau"

"La tête sous l'eau" l'an dernier avec des Jeux olympiques ratés à Pékin (aucune médaille), sa spirale négative s'était poursuivie cette saison, où il n'était monté qu'une fois sur un podium, lors du super-G de Beaver Creek au début du mois de décembre.

"Ça m'a permis d'aller au plus profond de moi-même, pour savoir ce dont j'avais envie, et ensuite il a fallu remettre tout ça en forme. Ça a pris du temps." Sur le super-G matinal, ce skieur polyvalent s'est montré magistral avec le meilleur temps dans l'ombre de la piste de l’Éclipse.

La principale interrogation venait du slalom trois heures plus tard, alors que Pinturault restait sur deux piteuses éliminations entre les piquets serrés en Coupe du monde.

Pendant un invraisemblable couac technique qui a coupé l'image de l'écran géant juste pour son passage, Pinturault a été solide sans être flamboyant en partant le premier, avant de sauter de joie depuis son fauteuil de leader en voyant Marco Schwarz échouer à dix centièmes de seconde après une faute en toute fin de parcours.

Les poussières de temps ont changé de camp alors que l'Autrichien avait privé "Pintu" de l'or il y a deux ans à Cortina d'Ampezzo (Italie) pour seulement quatre centièmes.

Derrière ce duo, un autre Autrichien, Raphael Haaser, a pris la médaille de bronze, un jour après que sa sœur Ricarda se soit parée du même métal sur le combiné féminin.

Six médailles aux Mondiaux

Une fois de plus, Pinturault a su être performant dans un grand événement, embellissant encore le plus grand palmarès du ski français, garni de 34 victoires de Coupe du monde, trois médailles olympiques et donc six médailles mondiales individuelles.

En plus de les loger dans un hôtel qui appartient à sa famille, Pinturault s'occupe de tout pour ses coéquipiers avec ce succès qui évacue un peu de pression pour l'équipe de France en début de compétition.

Il lance surtout parfaitement sa quinzaine, lui qui fait figure de sérieux outsider jeudi pour le super-G avant de tenter sa chance a priori en parallèle, en géant et en slalom.

Clin d’œil du destin, il sera peut-être le dernier champion du monde individuel de combiné, qui doit devenir une épreuve par équipe à partir de l'édition de Saalbach (Autriche) en 2025.

AFP/VNA/CVN


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