S'entraîner en confinement : les sportifs dans leur garage ou jardin

Ne rien lâcher. Les sportifs de haut niveau, confinés comme tout le monde, ont dû trouver des moyens, plus ou moins ingénieux, pour poursuivre leur entraînement en intérieur. Garage, salon ou, pour les plus chanceux, un bout de jardin. Pour maintenir leur forme, en dépit des incertitudes sur le calendrier à venir.

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Alexandra Recchia, karaté

Avant la pandémie de coronavirus et le confinement imposé, Alexandra Recchia, 31 ans, abordait la dernière ligne droite avant le tournoi de qualification olympique de karaté, principale rampe d'accès aux Jeux de Tokyo pour son sport invité pour la toute première fois à la grand-messe olympique.

La karatéka française Alexandra Recchia s'entraîne dans son jardin de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) le 3 avril 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

Tout a été chamboulé depuis. Cantonnée à domicile, dans son appartement en région parisienne, elle continue pourtant à s'entraîner "autant et aussi dur" qu'avant, à raison de "huit à neuf séances hedomadaires, six jours sur sept". Trois sont consacrées à du travail technique spécifique au karaté.

Sur sa terrasse, en rez-de-chaussée, a fleuri une invention maison pour combler l'absence de sac de frappe : une structure de lampadaire agrémentée de quelques cibles, le tout retenu par un grand pot de fleurs lesté de pierres et renforcé par des tours de ruban adhésif. Après deux semaines et demie d'utilisation, la construction artisanale tient le choc. Comme son heureuse propriétaire, "très organisée et très rigoureuse", qui vit "très bien" ce confinement.

Yoann Offredo, cyclisme

Le cycliste français Yoann Offredo de l'équipe Wanty-Gobert s'entraîne dans son garage à Montlhéry (Essonne), le 3 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sa dernière course date du 29 février en Belgique. Yoann Offredo, qui n'a plus couru depuis, passe sa période favorite, le temps des classiques printanières, dans sa grande maison bâtie sur les hauteurs de Montlhéry dans la grande banlieue sud de Paris. A s'entretenir physiquement, à s'interroger surtout sur la suite de la saison qu'il pensait déjà en début d'année être la dernière de sa carrière.

Chaque jour, le cycliste de 33 ans rejoint la salle qu'il a aménagée depuis plusieurs années dans son sous-sol. Les murs témoignent de son métier, un poster "Allez Yoyo", les dossards de la combativité gagnés pendant le Tour de France, des photos de cyclisme, tel le "campionissimo" Fausto Coppi saisi en noir et blanc.

Au programme, stretching, squats, home-trainer, le plus souvent à l'intérieur, parfois dehors en fonction de la météo. Et de l'envie, car il ne cache pas des moments de lassitude face à l'absence d'objectif, faute de connaître la date de reprise des compétitions.

Kilian Le Blouch et Sarah Harachi, judo

Le couple de judokas français Kilian Le Blouch et Sarah Harachi s'entraînent dans le salon de leur appartement de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) le 3 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Chez le judoka Kilian Le Blouch (-66 kg), virtuellement qualifié pour les JO-2020 avant la suspension des compétitions en raison de la pandémie, et confiné avec sa compagne Sarah Harachi, elle aussi judoka, on organise sa semaine autour du tableau blanc qui trône dans le coin cuisine du deux-pièces francilien.

Si le couple avait l'habitude d'y inscrire son planning hebdomadaire avant le confinement, il le tient désormais minutieusement à jour. "Ça aide à garder un certain rythme, une certaine rigueur, à ne pas perdre le fil", explique-t-il.

Le combattant a notamment investi dans un home-trainer qui lui permet de pédaler au beau milieu de son salon, entre canapé et télé. Il s'exerce aussi grâce à cette suspension qu'il fixe à sa porte d'entrée, "inventée par des militaires américains pour leurs séances de sport sur le front" et devenue désormais une "star du confinement".

Son objectif ? Au moins, se maintenir en forme dans cette période inédite, voire en profiter pour progresser sur certains points qu'il n'a pas nécessairement le temps de travailler en temps normal.


AFP/VNA/CVN

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