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Graphique montrant l'évolution du nombre de tués à vélo et en trottinette électrique en France depuis 2019. Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour la deuxième année consécutive, le nombre de cyclistes tués a dépassé le seuil des 200 morts : 244 tués en 2022, en hausse de 30% par rapport à 2019, soit 57 morts en plus. Parmi eux, 56% roulaient sur des routes de campagne, c'est donc, hors agglomération, une augmentation de 47% de la mortalité chez les cyclistes, soit près de trois fois plus qu’en agglomération (+16%).
En réaction à ces chiffres, la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) rappelle l'urgence à sécuriser les routes par des aménagements cyclables. Leur absence, "conjuguée à la hausse de la vitesse sur les routes comme le relèvement par 45 départements de la vitesse à 90 km/h, accentue cette mise en danger des cyclistes", regrette l'association dans un communiqué.
La Sécurité routière utilise 2019 comme année de référence plutôt que 2020 et 2021, marquées par les restrictions de déplacement liées à la pandémie de COVID-19. Parmi les utilisateurs d'"engins de déplacements personnels motorisés" (EDPm), c'est-à-dire les trottinettes, 34 personnes ont perdu la vie en 2022, contre 10 en 2019, avec 600 blessés graves, soit 400 de plus que trois ans plus tôt.
"Avec le développement des mobilités douces, il y a une hausse préoccupante de la mortalité des cyclistes et des utilisateurs d'engins de déplacements personnels motorisés", a déploré la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Florence Guillaume, lors d'une conférence de presse à l'hôpital Cochin à Paris.
Signe de l'importance de ces deux vecteurs dans les accidents, la secrétaire d'État à la Citoyenneté et la déléguée interministérielle sont allées à la rencontre de blessés en rééducation dans l'hôpital. Comme Jean-Yves Mustiere, styliste de 58 ans, victime d'une chute en trottinette électrique: deux bras cassés et en rééducation depuis trois ans.
"C'est assez grisant la trottinette, on prend de l'assurance rapidement. On devient moins vigilant. Et heureusement j'avais un casque", raconte-t-il, tout en faisant quelques exercices avec une masseuse kinésithérapeute. "Depuis cet accident, je ne vois plus que ceux qui ne respectent pas les règles, en grillant un feu rouge. Ils n'ont pas conscience du danger", ajoute-t-il.
L'écart homme-femme se creuse
Le gouvernement va poursuivre ses efforts en agissant sur quatre leviers : prévention, éducation, perception des risques et application de la loi. "Nous allons continuer de communiquer activement à destination des usagers de la route, notamment sur les vélos", a annoncé Sonia Backès lors de cette conférence de presse.
La mortalité routière est en baisse en 2022 pour les automobilistes par rapport à 2019, avec 1.563 tués (-59), de même que pour les utilisateurs de deux-roues motorisés avec 715 décès (-34), selon les estimations de l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR). "Moins de 50% des tués sur la route sont des occupants de voiture", a noté Florence Guillaume.
L'an dernier, 484 piétons (un de plus qu'en 2019) ont trouvé la mort et 2.009 ont été blessés gravement (-306). L'écart homme-femme se creuse dans l'accidentalité en France: 78% des morts et 75% des blessés graves étaient des hommes l'an passé. Les jeunes de 18-24 ans (hommes et femmes) comptent parmi les plus à risque: 552 tués et 2.700 blessés graves.
Sonia Backès a annoncé le lancement "dans les prochains jours d'une campagne particulière à destination des hommes". Florence Guillaume a aussi mis l'accent sur un "sujet très préoccupant", celui de la mortalité en outre-mer, et plus particulièrement en Nouvelle-Calédonie.
Dans les territoires ultramarins, 281 personnes sont mortes sur les routes, un bilan en hausse de 11% par rapport à 2019 (+27 tués), avec 170 décès dans les départements d'outre-mer et 111 dans les collectivités d'outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie.
AFP/VNA/CVN