>>Des nouveautés dans la réforme salariale
>>Réforme salariale pour un développement durable
Ces dernières années, le budget réservé à la gestion et à la maintenance des infrastructures ferroviaires est resté limité. |
Photo: TCTC/CVN |
"Je ne reçois qu’un salaire mensuel de trois millions de dôngs, s’y ajoute une prime pour le Têt traditionnel de 4 à 5,5 millions de dôngs", partage N.L, employée de la Compagnie par actions des chemins de fer Yên Lào, province de Yên Bai (Nord).
Selon elle, en raison du surplus de personnel, le salaire des cheminots de sa compagnie est de plus en plus bas. Ainsi, les ouvriers ont du mal à subvenir aux besoins de leur famille.
Salaires modestes, abandon de postes
L’équipe des gardes-barrières Giap Bat à Hanoï, de la Compagnie des chemins de fer Hà Hai, est chargée de gérer 18 passages à niveau. Elle compte 110 cadres et ouvriers dont 70% sont des femmes. Actuellement, le salaire d’un gardien est de 4,6 millions de dôngs par mois.
Pour Nguyên Dào Viêt Phuong, chef de l’équipe Giap Bat, le travail est pénible tandis que le revenu est trop bas. De plus, environ 40% des ouvriers de cette équipe viennent d’autres provinces et doivent louer des logements. Leurs conditions de vie sont très difficiles. Il s’agit de l’une des raisons selon lesquelles en 2017, dix gardes-barrières ont quitté leur poste. La plupart étaient des jeunes.
Un chiffre inquiétant de la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam montre qu’en 2017, quelque 500 travailleurs dans le secteur de la gestion et de la maintenance des infrastructures ferroviaires ont demandé de mettre fin à leur contrat, tandis que l’embauche de nouveaux travailleurs fait face à de nombreuses difficultés.
En effet, d’après un rapport de la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam, ces dernières années, le budget réservé à la gestion et à la maintenance des infrastructures ferroviaires est resté limité, et ne répond pas aux demandes en termes de régime salarial. Les travaux de maintenance, d’assurance de la sécurité des voies ferrées sont de plus en plus pénibles et dangereux en raison d’infrastructures déclassées et d’une densité de circulation croissante sur les passages à niveau.
Malgré un travail pénible, le revenu des gardes-barrières est trop bas. |
Photo: TN/CVN |
De plus, les ouvriers doivent travailler dans un environnement pénible, toxique et dangereux avec une grande quantité de travaux. Tout cela est la cause de l’abandon en masse de postes notamment chez les gardes-barrières et patrouilleurs, menaçant directement le fonctionnement et la sécurité du trafic ferroviaire.
Concrètement, selon les règle-ments, le salaire moyen d’un garde-barrière est de 7,4 mil-lions de dôngs, mais faute de budget, il ne reçoit qu’une somme bien inférieure, environ 5,2 millions, tandis qu’un patrouilleur reçoit 6 millions, et un ouvrier de maintenance, 6,7 millions, au lieu de 8,3 millions.
En outre, après l’actionnarisation, les activités des deux compagnies principales du secteur ferroviaire que sont la Compagnie de transport ferroviaire de Saigon (avec 2.500 travailleurs) et celle de Hanoï (4.500 travailleurs) ne sont toujours pas efficaces. Pis encore, ces entreprises doivent faire face aux concurrences acharnées des compagnies de transports routier ou aérien.
Fusion et réforme salariale
Face à cette situation, la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam a soumis, au milieu de l’année 2017, son plan de fusion de ces deux compagnies. La fusion sera réalisée en deux périodes avec l’objectif principal d’améliorer le rendement du travail. Selon le calcul, après la fusion, environ 40% des travailleurs des deux compagnies seront superflus.
Pourtant, selon Vu Anh Minh, président du conseil d’administration de la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam, l’objectif de cette restructuration n’est pas de réduire les effectifs mais de réorganiser l’appareil de gestion. Afin de remédier au surplus de travailleurs, le secteur envisage de réviser tous les services de logistique ainsi que les chaînes de services.
De plus, la Compagnie générale des chemins de fer a aussi proposé au ministère des Transports et des Communications d’augmenter le salaire ainsi que de réexaminer les politiques de récompense réservées notamment aux gardes-barrières ainsi qu’aux patrouilleurs. Concrètement, les premiers bénéficieront d’un salaire de 7,95 millions de dôngs.
Nguyên Ngoc Dông, vice-ministre des Transports et des Communications, estime que la proposition d’augmentation salariale est conforme à la réalité. Pourtant, ce travail n’est pas simple et il faudra réexaminer le salaire pour chaque poste. "Le secteur ferroviaire a encore besoin de travailleurs manuels. Pourtant, pour les travaux simples comme le gardiennage, il faut trouver des parades comme par exemple les remplacer par des barrières automatiques", affirme M. Dông.