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Le moine Duc Minh répare un fauteuil roulant à l’ashram d’An Viên. |
Photo : DT/CVN |
À14h00 tous les jours, dans une petite cour de l’ashram d’An Viên située dans une ruelle en zigzag de Hô Chi Minh-Ville, le moine Duc Minh ouvre sa boîte à outils, qui comprend tournevis, clous et pneus de rechange, pour commencer son travail. Depuis quelques années, il a pris l’habitude de réparer de vieux fauteuils roulants pour les mettre à disposition gratuitement des personnes en situation de handicap. Un processus qui permet d’éviter le "gaspillage médical" et d’aider ceux qui en ont besoin.
Ainsi, outre les sons des percussions et des cloches, l’ashram d’An Viên vibre aussi chaque après-midi aux bruits des perceuses et marteaux quand le moine Duc Minh et d’autres bouddhistes nettoient et réparent ces vieux fauteuils roulants.
La réparation plutôt que l’achat
Le moine est aujourd’hui capable de maîtriser la conception de tous les types de fauteuils roulants et même d’ajuster certains modèles pour les rendre plus confortables à leurs utilisateurs.
"Certaines personnes ont des handicaps aux mains, d’autres aux jambes, certaines souffrent de paralysie de tout le corps, donc chaque personne a besoin d’un véhicule différent. C’est pourquoi chaque fauteuil roulant sera réparé et adapté à son propriétaire", partage- t-il.
Le moine Duc Minh a commencé à collecter et à réparer des fauteuils roulants après avoir visité des hôpitaux avec un groupe caritatif en 2015. "J’ai vu beaucoup de gens mener une vie misérable. Avant, ils étaient en bonne santé, mais après un accident, ne pouvant travailler, ils sont tombés dans la pauvreté et n’avaient pas les moyens d’acheter un fauteuil roulant pour se déplacer", se souvient-il.
Sa première idée a d’abord été d’acheter de nouveaux véhicules et de les envoyer à ceux qui en avaient besoin. Mais il n’a pas pu la concrétiser en raison du coût élevé d’un fauteuil (de 1,5 à 3 millions de dôngs ou 65,3 à 130 USD). Il a alors décidé d’acheter de vieux fauteuils avec l’espoir de les réparer, ce qui coûte beaucoup moins cher (entre 300.000 et 500.000 dôngs en moyenne).
M. Minh a commencé à se familiariser avec la structure du fauteuil roulant, en démontant les pièces usagées et en les remplaçant par de nouvelles, en ajoutant de nouvelles si nécessaire.
"Certains véhicules sont tellement dégradés que toutes les pièces sont rouillées à l’exception du cadre en fer. Ils ont besoin de beaucoup de composants. Je veux les rendre très stables afin que les personnes puissent se sentir en sécurité", déclare-t-il.
Des véhicules adaptés à chacun
Le moine Duc Minh et six fauteuils roulants emballés avant d’être envoyés à des nécessiteux. |
Photo : DT/CVN |
Pour le moine Minh, le fauteuil roulant remplace les jambes des personnes handicapées, les aidant à sortir de leur coquille, à rencontrer de nouvelles personnes et à s’intégrer dans la société.
"Les handicapés rêvent de pouvoir se promener comme tout le monde plutôt que de rester au même endroit. Il faut juste leur en donner la possibilité", exprime-t-il.
Avant de commencer le travail, le moine pose toujours des questions sur l’état de santé des bénéficiaires afin de fabriquer le fauteuil roulant qui leur conviendra le mieux. Par exemple, un homme atteint de polyarthrite, d’une paralysie des jambes qui ne peut marcher que sur ses genoux aura besoin d’un fauteuil court pour se déplacer facilement. Une personne tétraplégique aura besoin d’un véhicule couché car elle peut à peine déplacer le fauteuil roulant par elle-même.
Selon ses dires, il faut cinq à sept jours pour rénover un fauteuil roulant. Une fois terminé, il est soigneusement emballé et envoyé au bénéficiaire.
Pour le moine Duc Minh, chaque personne en fauteuil roulant a sa propre histoire. Certains ont perdu leur emploi, leur conjoint et leur capacité de travailler après un accident. Certains ne peuvent rien faire d’autre que de rester allongés toute la journée. Il croit que les fauteuils roulants peuvent les aider à se sentir mieux dans leur vie car ils leur redonnent l’autonomie qu’ils ont perdue et dont ils ont pourtant cruellement besoin.
Huong Linh-DT/CVN