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| Nguyên Thi Huyên (centre), la wonderwoman de l’athlétisme vietnamien aux SEA Games 28. |
Une belle histoire. C’est ce qui convient le mieux au parcours de Nguyên Thi Hiên aux 28es Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games 28). Qui connaissait, à part quelques spécialistes, cette jeune fille de 22 ans avant le début de cette compétition, disputée début juin à Singapour ? Éclipsée par l’aura de ses partenaires de sélection Quach Thi Lan ou encore Truong Thanh Hang, la jeune athlète a jailli tel un diable de sa boîte pour remporter contre toute attente la finale du 400 m haies dames.
Un billet pour Rio en 2016
Avec un chrono de 56’15’’, Nguyên Thi Hiên a frôlé le record des jeux de la Thaïlandaise Srithoa Reawadee, établi en 1995 aux SEA Games 18. Elle a aussi réalisé les minima olympiques et donc déjà validé sa qualification aux JO de Rio de Janeiro, en 2016.
À l’épreuve du 400 m dames, Huyên a aussi créé la sensation en coupant la ligne d’arrivée en tête en 52 secondes pile, avec là aussi les minima olympiques.
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| Nguyên Thi Hiên a frôlé le record des jeux de la Thaïlandaise Srithoa Reawadee, établi en 1995 aux SEA Games 18. |
Selon les nouvelles prescriptions de la Fédération internationale d’athlétisme, il n’existe plus de minima A et de minima B comme auparavant. Chaque fédération peut être représentée par un maximum de trois athlètes ayant atteint les minima, et ce pour chaque épreuve. Les périodes de qualification comprennent les résultats obtenus du 1er mai 2015 au 11 juillet 2016 pour l’ensemble des épreuves sauf pour le 10.000 m, le marathon, la marche et les épreuves combinées pour lesquels les résultats sont pris en compte à partir du 1er janvier 2015. Nguyên Thi Huyên est donc devenue la première athlète vietnamienne à réussir les minima olympiques sur 400 m (52’00’’) et 400 m haies dames (56’20’’).
«Je suis si heureuse d’avoir couru sous les minima olympiques !, s’est réjouie Nguyên Thi Huyên. C’est un moment très fort, je veux en profiter pleinement !».
Et de partager : «Dès mon entrée sur la piste, je me suis complètement coupée du monde extérieur. J’ai juste attendu la procédure de départ. Dès que le starter a retenti, j’ai +mis les gaz+ pour franchir la ligne le plus vite possible. La clé de mon succès ? Un entraînement assidu et tout donner lors des compétitions».
«Être qualifiée pour les JO est un vieux rêve qui se réalise. Je serai si fière de courir pour mon pays à Rio de Janeiro», confie-t-elle.
Fluidité et relâchement
«En matière d’attributs physiques, Huyên ne pourra jamais se comparer à Quach Thi Lan, qui possède de très longues jambes. Cependant, elle a hérité d’un don pour devenir une excellente athlète. En plus d’être passionnée et enthousiaste, elle est passée maître dans l’art de stocker et de relâcher l’énergie à l’instant T, dévoile le coach Vu Ngoc Loi. Les sprinteurs ont tendance à se crisper lors des courses à enjeu. Ce n’est pas son cas. La nature l’a dotée d’un corps qui lui permet de courir relâchée. Ce qui explique qu’elle se +bonifie+ au fur et à mesure des tours dans une compétition».
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| Huyên (centre) a atteint les minima olympiques sur 400 m et 400 m haies et donc validé sa qualification pour les JO de Rio de Janeiro, en 2016. |
| Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN |
Selon Vu Ngoc Loi, les stages d’entraînement actuels à l’étranger, de courte durée, ne sont pas un facteur déterminant pour le succès d’un sportif. Car de retour au pays, ils doivent retrouver des installations et équipements le plus souvent vétustes, mais auxquels ils sont habitués. «Avant les 7es Jeux sportifs nationaux, j’avais demandé à la Fédération vietnamienne d’athlétisme de laisser Huyên s’entraîner près de chez elle, pendant plus de deux mois. Le fait d’avoir remporté quatre médailles d’or lors de cette compétition montrait déjà que nous étions sur la bonne voie».
Huyên a, en effet, été la révélation des 7es Jeux sportifs nationaux, en décembre 2014 à Nam Dinh (Nord). Elle y a remporté, à la surprise générale, la médaille d’or du 400 m haies dames, grâce à un chrono de 56’49’’, soit près d’une seconde de mieux que le record du Vietnam établi en 2012 par Quach Thi Lan, et immense favorite de la course, qui a dû se contenter de la médaille d’argent. Un signe avant-coureur. En effet, Huyên a aussi raflé le 25 juin une médaille d’or en 400 m dames au tournoi Grand Prix d’Asie, en Thaïlande.
Pour le futur, à commencer par Rio de Janeiro, le coach Vu Ngoc Loi se montre confiant : «Si elle s’entraîne dans les meilleures conditions, ses chronos vont encore largement descendre».
«Je ne suis pas étonné de ses performances aux SEA Games 28. Elle a, à plusieurs reprises, fait mieux à l’entraînement. Les Jeux olympiques restent notre rêve, à Huyên et moi. J’espère que les instances sportives vietnamiennes mettront tout en œuvre pour que le potentiel de Huyên puisse s’exprimer pleinement une fois là-bas, de sorte qu’elle réalise de grandes choses». L’appel est lancé.