>>Cinéma : effets spéciaux made in Vietnam
>>Le Vietnam au Festival international du film de Berlin
Dans les années 1990, le pays a vu les touristes déferler après la projection de films français tels que L’Amant et L’Indochine, dans lesquels apparaissent des images de la Baie de Ha Long et de Sài Gon. Ces dix dernières années, rien de tel ne s’est produit.
>>Le Vietnam au Festival international du film de Berlin
Dans les années 1990, le pays a vu les touristes déferler après la projection de films français tels que L’Amant et L’Indochine, dans lesquels apparaissent des images de la Baie de Ha Long et de Sài Gon. Ces dix dernières années, rien de tel ne s’est produit.
Des images de Sài Gon apparaissent dans le film français "L’Amant". |
En effet, les producteurs de Hollywood ne s’intéressent pas au Vietnam, malgré qu’ils vantent ses paysages.
«Les conditions de tournage ne sont pas optimales. Les studios de cinéma sont vieux et ne répondent pas aux exigences des producteurs de Hollywood. Ni à celles des Vietnamiens d’ailleurs, commente le metteur en scène Dô Thanh Hai, directeur du Centre de production de film de la télévision nationale (VFC). La beauté du pays ne suffit pas, il faut aussi que les moyens techniques suivent. Malgré ses splendides paysages, de nombreux producteurs se détournent donc du Vietnam».
Si la production de films vietnamiens tend à développer, tant en quantité qu’en qualité, le nombre de longs-métrages présentés aux festivals internationaux reste très faible. Jusqu’à maintenant, seule une dizaine de films l’ont été, notamment Trang noi day giêng (La lune au fond du puits), Ao lua Hà Dông (La chemise en soie de Hà Dông), Chuyên cua Pao (L’histoire de Pao), Bi, dung so (Bi, n’aie pas peur !). Sans être projetés hors des frontières du Vietnam, impossible que les films fassent connaître le pays.
Ciné-tourisme durable
Depuis 2011, quelque 500 films ont été tournés en Thaïlande. Ce qui a permis au secteur touristique d’engranger plus de 4 milliards de dollars par an. D’autres pays de la région ont aussi réussi à attirer les producteurs étrangers. Et ce grâce à une simplification des procédures, à un accueil chaleureux et à une communication professionnelle.
Une scène du film Ngoa hô tàng long (Tigre accroupi, dragon caché). |
Photo : Net/CVN |
«Il n’existe pas de stratégie de coopération entre le secteur touristique et cinématographique au Vietnam. La collaboration devrait aussi être améliorée avec les partenaires étrangers, a indiqué Hoàng Thi Diêp, chef adjointe de l’Administration nationale du tourisme, lors d’un colloque sur la promotion du tourisme via le cinéma. Nous avons besoin d’une industrie de ciné-tourisme authentique et durable afin de donner un nouvel élan au secteur touristique».
Pour demeurer compétitives, les destinations touristiques doivent non seulement offrir une expérience inoubliable, mais aussi se démarquer de façon créative. Pour ce faire, il faut qu’elles mettent sur pied des stratégies de commercialisation audacieuses afin qu’elles restent gravées dans la mémoire des voyageurs. La Corée du Sud, la Chine et le Japon ont réussi à le faire. Leur industrie cinématographique a rattrapé celle des pays occidentaux avec des films qui ont connu un succès mondial : Ngoa hô tàng long (Tigre accroupi, dragon caché), Hoàng kim giap (La Cité interdite) et Thâp diên mai phuc (Le secret des poignards volants), par exemple. «Le Vietnam devrait s’en inspirer», conclut Mme Diêp.
Duy Minh/CVN