Ryder Cup: l'Europe triomphe, les États-Unis encore bredouilles à l'extérieur

L'Europe a remis la main sur la Ryder Cup en surclassant les États-Unis, dimanche 30 septembre à Saint-Quentin-en-Yvelines, et la série noire se poursuit donc pour l'équipe américaine qui n'a plus gagné à l'extérieur depuis 1993.

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L'Europe triomphe lors de la Ryder Cup à Saint-Quentin-en-Yvelines le 30 septembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le score final de 17,5 à 10,5 ne reflète pas l'ambiance de ce début de dimanche après-midi 30 septembre, sur l'Albatros du Golf National, devant plus de 50.000 spectateurs. Sous un soleil éclatant, les visiteurs ont bien cru qu'ils allaient réussir un come-back fantastique en engrangeant trois points et demi rapidement, dans les premières parties au menu du jour.

Leur capitaine Jim Furyk avait prévenu que son escouade devait prendre un "départ de feu" pour espérer renverser la tendance. C'est exactement ce qu'on fait trois de ses joueurs, partis le couteau entre les dents.

Justin Thomas, le meilleur Américain du week-end, a montré la voie en battant le Nord-Irlandais Rory McIlroy, ex-numéro 1 mondial, puis Webb Simpson a battu Justin Rose et Tony Finau a infligé une rouste à Tommy Fleetwood, pourtant invaincu depuis le début du week-end.

En écrasant Jordan Spieth, le Danois Thorbjorn Olesen a permis à l'Europe de souffler un peu, le score étant alors de 11,5 à 9,5. Puis l'Espagnol Jon Rahm a permis aux siens de reprendre leur marche en avant, en battant un Tiger Woods crispé, qui a résisté le plus longtemps possible.

Le groupe mené par le Danois Thomas Björn a alors pu compter, une nouvelle fois, sur l'Anglais Ian Poulter, alias "Mr Ryder", qui a pris le meilleur de haute lutte sur le N°1 mondial Dustin Johnson. "Nous savions que nous étions les outsiders et cela nous a rendus encore plus déterminés cette semaine", a expliqué le très populaire "Poults", 42 ans. "En reprenant le trophée, on a prouvé qu'il fallait toujours compter avec nous à domicile", a-t-il ajouté.

Molinari et Garcia écrivent l'histoire

Alors que l'issue finale ne faisait plus de doute, Francesco Molinari a apporté le point décisif en dominant le vétéran Phil Mickelson, dont le score est resté vierge pour la première fois en 12 participations.

Beaucoup de fans américains ont alors rapidement déserté les lieux, avant même la fin des autres duels.

L'Anglais Tommy Fleetwood (droite) et l'Italien Francesco Molinari lors de la victoire de l'Europe en Ryder Cup le 30 septembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

L'Italien, vainqueur du dernier British Open, est devenu le premier Européen à remporter cinq matches sur cinq dans une Ryder Cup. Vendredi 28 et samedi 29 septembre, associé à Fleetwood, il avait formé la seule paire européenne capable de gagner ses quatre parties de double.

Autre nouveau record de la mythique Ryder Cup, l'Espagnol Sergio Garcia, en battant Rickie Fowler, est devenu le joueur européen ayant inscrit le plus de points: 25,5 en neuf participations, soit un demi-point de plus que l'Anglais Nick Faldo.

Des "Sergiiiioooo! Sergiiiioooo!" ont régulièrement retenti pour saluer le chouchou du public.

"Mes douze joueurs ont été formidables, cela a été facile pour moi de les guider, ils étaient déterminés à atteindre cet objectif qu'ils désiraient à tout prix", a confié le capitaine Björn. "C'est le moment dont je suis le plus fier dans ma carrière", a ajouté le rugueux Danois, très ému.

Les États-Unis avaient fondé de gros espoirs sur leur "Dream Team", qui comprenait six des dix meilleurs mondiaux.

"Je vais digérer ce résultat et discuter avec la fédération américaine pour tenter d'améliorer ce qui peut l'être", a indiqué Furyk. "Je suis fier d'avoir été le capitaine de ces douze gars", a ajouté l'homme au profil d'oiseau de proie.

Parmi les facteurs expliquant ce nouveau fiasco, les choix de Furyk dans la constitution de certains doubles seront certainement critiqués: "Thomas a fait un meilleur job que moi", a-t-il admis.

Woods impuissant

Le parcours ciselé par le superintendant Alejandro Reyes, sur les instructions directes de Björn, a également joué un rôle majeur, piégeant à de nombreuses reprises les membres de l'équipe visiteuse, notamment dans les approches de greens. "Il a été préparé à la perfection, cela a bien marché en leur faveur", a reconnu Furyk.

Tiger Woods lors de la défaite de l'Amérique face aux Européens lors de la Ryder Cup le 30 septembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Plus généralement l'état physique des joueurs américains, usés par une longue saison qui vient de s'achever, a peut-être influé sur le résultat. "Invoquer la fatigue serait chercher une excuse", a répondu Furyk.

Tiger Woods, qui a paru épuisé dès samedi 29 septembre, a été le symbole de ces interrogations. Une semaine après avoir décroché son premier titre depuis 2013, au Tour Championship, le "Tigre" a subi une déroute complète avec quatre revers en quatre rencontres. "Je suis l'un des facteurs ayant contribué à notre défaite, et ce n'est pas très amusant", a commenté l'homme aux 14 Majeurs.

La France a pour sa part réussi son rendez-vous avec la Ryder Cup, qu'elle organisait pour la première fois. La FFgolf fondait de gros espoirs sur cet évènement pour développer la pratique de la petite balle blanche. Elle peut déjà se targuer d'une organisation quasi sans faille et d'un véritable succès populaire.

En 2020, les stars américaines tenteront de prendre leur revanche à domicile, dans le Wisconsin. Et dans quatre ans, sur le sol européen, ils tenteront de vaincre le mauvais sort dans la patrie de Molinari, près de Rome.


AFP/VNA/CVN

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